Coma

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Mon torse, mes bras, mes jambes. Mes mains, ma tête, mon ventre. J'ouvre les yeux précipitamment et au moment où j'aperçois la bassine à ma droite, je me penche en avant pour y vomir. Quelle horreur. Le goût âcre dans ma bouche me dégoûte, réellement. Je tourne la tête plusieurs fois dans la pièce, avant de voir un verre remplit d'eau. Je le prends et en bois plusieurs longues gorgées. Je suis assoiffé.

Après quelques minutes de réflexion, je me demande ce que je fais ici. Je suis dans un hôpital ? Mon estomac me fait réellement mal. Je soulève la tenue réglementaire pour me retrouver en face d'une plaie recousue. Oh. Oh. Oh, qu'est-ce que c'est que ça ? Ils m'on opéré ? Qu'est-ce que...

-- Monsieur Tomlinson ?

Je relève mes yeux effrayés sur l'infirmière à l'entrée de la chambre. Bien sûr que j'ai peur. Merde, ils m'ont opéré. Pourquoi m'ont-ils opéré ?

-- Vous avez fait une overdose. Et lors du lavage d'estomac, une infection s'est déclarée. Nous avons dû vous opéré pour chercher la base infectée. Vous allez bien, maintenant.

Je respire difficilement. J'ai failli mourir, alors ? Je me sens mal, réellement mal. Elle observe en silence la bassine au pied de mon lit. Oh, ça...

-- Est-ce que... Est-ce que nous devons appeler quelqu'un ? Je veux dire, vous devez être surveillé, mais vous sortirez de l'hôpital ce soir.

-- Mais... Je n'ai nul part où aller, je déclare d'une petite voix.

Je ne me résoudrais pas à appeler Harry. Mais je ne connais personne d'autre. De bienfaisant -- qu'est-ce que je dis, Harry ne cherche pas mon bi--

-- Laissez-moi le voir !

Une voix forte résonne dans le couloir. Je déteste les hôpitaux pour ça, le silence ou alors les cris. Et cette odeur affreuse... Je soupire longuement.

-- Je ne sais réellement pas où aller, je répète.

Elle m'observe, fronçant les sourcils.

-- Vous n'avez pas de domicile fixe ? Elle demande.

Je secoue la tête faiblement. Je n'ai plus rien. Même ma vie est en train de m'échapper.

-- Eh bien, heu... Je vais voir ce que nous pouvons f--

-- Louis.

A sa voix, je me crispe. Je relève les yeux le temps d'une seconde sur lui et son assurance, puis je les rabaisse. Harry va s'énerver. Je vais retomber dans ses bras, on va coucher ensemble et il va tout détruire, encore. Il est un spécialiste en la matière. Créer des choses pour ensuite les détruire de la pire des façons qui soit. Je remonte le drap sur moi -- comme si ça pouvait me protéger de lui. Je me sens comme la plus vulnérable des choses, ridicule. J'ai cette sensation d'impuissance, comme à chaque fois que je me trouve avec lui.

Il approche du lit, alors que la femme à côté de moi semble bouillonner. Je me tends. Je ne veux pas qu'il me touche, pas qu'il m'approche. Je le veux, mais je sais qu'il est mauvais pour moi. Plus que mauvais. Il est supérieur à moi émotionnellement et ça lui donne tous les pouvoirs. Il peut réduire mon existence à néant grâce à son influence et ça m'inquiète, car mon existence est déjà misérable. Harry m'a tout pris.

-- Comment vas-tu, Lou ? Il demande en s'approchant.

-- Louis, je reprends, et je viens de frôler la mort, comment crois-tu que je vais, Styles ?

Il déglutit, puis s'installe dans un des sièges, mais l'infirmière l'arrête. Elle le fait se relever en pressant son bras vers le haut. Il le fait à contre-coeur, je le vois s'énerver.

-- Combien de fois devrons-nous vous le dire ? Vous n'êtes pas autorisé à venir le voir.

-- Est-ce que je suis en train de lui faire du mal ? Il demande en haussant les sourcils de son air hautain, que je déteste instantanément. Non, alors, laissez-moi tranquille.

-- Pas pour le moment, mais vous pourriez très bien. Cette femme n'a pas laissé cette plainte pour rien.

-- Oh, il dit en lâchant un rire, avant de se retourner vers moi, qui suis confus. Oui, Stéphanie à portée une plainte envers moi, elle refusait que je vienne te voir. J'ai viré cette idiote.

J'écarquille les yeux. Elle a perdu son boulot parce qu'elle voulait mon bien ? J'ai envie de vomir. Je baisse le regard, anxieux. Est-ce qu'elle me déteste ? Bien sûr qu'elle me déteste. Bien sûr qu'elle le fait, elle vient de perdre un travail en or par ma faute.

-- Elle a raison, je ne veux pas de toi ici, je dis clairement en relevant les yeux sur deux orbes émeraudes écarquillés. Ne fais pas l'étonné, Styles, c'est un peu à cause de toi que j'ai fait une overdose de ces conneries. Maintenant barre-toi, tu n'as rien à faire ici et ni Louis ni Deb n'est disposé à entendre tes jérémiades maintenant.

-- Louis, il prévient d'une petite voix pincée.

-- Tu auras tout le loisir de me faire du mal quand je serais sortie d'ici, je coupe en me renfonçant dans les draps, tournant dos à la scène.

J'entends l'infirmière dire un « vous devez vous en aller maintenant », puis un « laissez-moi, je sais que tout ça n'est que de la comédie, il m'aime, il essaye seulement de s'en cacher ». Je ferme les yeux un instant en refoulant mes émotions et mes pensées qui m'attirent directement à lui.

Je sais que je ne suis pas fort, mais j'ai le droit de ne pas être faible, ou au moins en façade.

La porte claque quelques secondes plus tard. Même l'infirmière s'est en aller. Je suis désespérément seul et pendant une minute, je me dis que j'aurais préféré qu'il reste. Il ne reste rien de cette image lorsque je passe les portes de l'hôpital deux heures plus tard.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant