Je t'aime

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J'ai pensé, des années durant, que je t'aime n'était que des mots sans significations. Que les gens se les disaient pour se rassurer ou peut-être pour se sentir moins seuls. Je veux dire, un couple sur dix résiste à un mariage, il y a forcément une raison à ça. Je t'aime ne veux rien dire. C'est ce que j'avais conclu et c'est ce que je pense toujours, mais j'ai tourné ça d'une autre façon, maintenant.

J'aime Louis, mais lui ne m'aime plus, je pense. Dans tous les cas, ses sentiments se sont altérés avec les semaines et je peux... Non, je ne peux pas le comprendre, mais je l'accepte dans un certain sens. Je pense que si les relations se détruisent comme ça, c'est parce que les je t'aime ne sont pas éternels pour la plupart. Je ne sais pas si aimer Louis jusqu'à la fin de ma vie sera possible. Si on reste dans cet entre-deux étrange, je n'y arriverai pas. Mais en même temps, Louis est la première personne que j'ai aimée et je sais que même si mes sentiments ne restent pas, je m'en souviendrai.

Je me redresse dans le lit, lâchant un petit souffle. Je me sens mal, je sens mon ventre se tordre et se retourner encore et encore à chaque fois que je repense à lui. Louis tend justement une main dans le vide, qu'il pose sur ma cuisse. Il dort encore et ça me rassure un peu qu'il me cherche dans son sommeil -- si ce que j'interprète est juste. Mais... Il ne m'aime plus, ou en tout cas plus autant qu'avant. Hier, il me l'a dit pendant la très longue discussion que nous avons eue.

Il m'a dit que nous devions être honnêtes l'un envers l'autre. Alors, je lui ai raconté ce qui m'était arrivé pendant ces deux mois et l'enfer que j'ai vécu. Lui m'a dit que ses sentiments étaient passés pendant mon absence, en quelque sorte. Je... Je l'ai perdu et cette perspective me rend vraiment malade au sens propre du terme. Je sens mon repas remonter depuis déjà une heure et je crois que je vais bientôt vomir si je n'arrête pas de penser à tout ça. Je ne pensais pas qu'on pouvait vomir de chagrin.

Je passe une main dans mes boucles désordonnées, les rejetant en arrière. Je suis un vrai gâchis. Lui a réussi à s'en sortir, alors pourquoi je ne réussis pas moi aussi à le faire ? Il a refait sa vie en deux mois, alors que je n'ai réussi qu'à me laisser mourir. Il m'a dit qu'il a arrêté la drogue et l'alcool, qu'il va mieux, maintenant. Qu'il vit en location dans un appartement plus correct que le dernier et qu'Edward à augmenté son salaire de deux cent euros après avoir vu qu'il travaillait réellement bien. Je suis heureux pour lui, mais j'aimerais faire partie de sa vie.

Mon portable vibre sur la table de chevet. Je le prends en main, observant le numéro inconnu clignoter à l'écran. Je me lève en vitesse pour ne pas réveiller Louis et vais vers le salon. Je décroche.

-- Monsieur Styles à l'appareil, je dis d'une voix claire.

-- Bonjour, je suis l'agent de police d'hier, celui qui vous a interrogés vous et monsieur Tomlinson.

-- Oh. Que se passe-t-il ?

-- Nous avons abandonné les charges sur vous à nouveau, pour le moment. Enfin, pour un labs de temps indéterminé, étant donné qu'elles seront peut-être reprises après le procès contre un autre suspect plus important.

-- D'accord, appelez-moi au moindre problème.

-- Bien entendu.

Et il raccroche. Je hoche la tête plusieurs fois, avant de murmurer un "yes" entre mes dents. Ils abandonnent les charges ! Je lâche un long souffle en me laissant aller sur le canapé, prenant mon portable en main à nouveau. Je dois appeler Edward pour vérifier qu'il soit bien au courant pour Louis. Je cherche son numéro -- que j'ai trouvé sur internet - et l'appelle.

-- Allô ?

-- Edward ? Je suis Harry, l'ami de Louis.

-- Oh oui, celui qui lui a donné un malaise. Saurais-tu où se cache Lou ? Il n'est pas venu au travail hier.

Malgré la petite montée de jalousie au "Lou", je me reprends.

-- Oui, je l'ai emmené à Rio. C'était une surprise, tu sais. Et il prend sa semaine, si c'est possible ? Je suis désolé de prévenir aussi tard, mais hier, nous étions dans l'avion...

-- Bien entendu, il était temps qu'il place ses premières vacances, il se tuait au travail ! Passez de bonnes vacances, alors. Et passe le bonjour à Louis de ma part.

-- Je le ferais. Bonne semaine, j'articule avant de raccrocher.

Je balance mon visage en arrière sur le siège, juste au moment où Andy arrive dans la pièce en caleçon. Il se gratte un moment le ventre, avant de me lancer un "salut Styles", tout en se dirigeant vers la cuisine.

-- Les charges contre nous sont retirés ! Je hurle pour qu'il l'entende.

Son visage passe dans l'embrasure de la porte. Il hausse un sourcil tout en plissant les yeux.

-- C'est vrai ?

-- Oui, pour le moment. Mais je ne sais pas si ça va durer... Peut-être qu'ils vont nous convoquer au procès de cet homme, je ne sais pas quel est son nom.

-- Oh, et... Autre chose, je suis allé réveiller Tommo, enfin, j'ai voulu le faire et il n'était pas dans sa chambre... As-tu une explication, Styles ?

Il ne peut pas rester agréable pendant dix minutes, il faut toujours qu'il introduise un commentaire piquant ou alors une vanne nulle et désagréable. C'est réellement compulsif chez lui. Je soupire longuement, mais un grincement de parquet me fait tourner la tête vers Louis. Il est en train de marcher vers moi. Il me lance un sourire un peu endormi, avant de baîller. Arrivé près du canapé, il s'assoit sur mon côté droit et pose son visage sur mon torse, entourant ses bras autour de celui-ci.

-- Pourquoi es-tu partie ? Tu sais que je n'aime pas ça.

Il recroqueville ses jambes contre lui - et contre moi par défaut - tout en lovant son visage dans mon cou. Après deux mois, je revois enfin le Louis fragile que j'ai tellement aimé. Ces derniers jours, il semblait tellement froid et insensible, c'était douloureux. Et maintenant, j'ai l'impression de le retrouver un peu, même si ce n'est pas pour longtemps. Je regarde vers Andy, qui hausse un sourcil avant de me faire un clin d'oeil, faisant des gestes obscènes à la suite. Quel connard. Mais peu importe, tant que je peux être avec Louis, même si c'est seulement le temps de sa période post-sommeil. Le temps qu'il reprenne ses esprits et me repousse. N'importe quelle seconde qu'il pourra m'accorder après ces deux mois-ci me fera du bien.

Je l'aime.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant