Chapitre un -c

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Ce type-là de clients était le plus commun. Ils devenaient presque des clichés, lorsqu'on y pensait réellement. Ils essayaient de me faire le plus de mal possible, ils étaient violents, ils disaient payer le prix fort, mais, au final, s'en allaient lorsque j'essaye de reprendre mes esprits en laissant un billet de dix livres au milieu de la pièce. Je ne le laisserais pas partir sans payer, ou, dans tous les cas, j'allais essayer de ne pas le faire.

Cet homme s'appelait Richard Carter et était âgé de quarante-cinq ans. Il n'était pas un client fréquent, mais ce n'était pas la première fois qu'il se présentait ici. Il disait que j'avais une bonne réputation, ce qui était en réalité à la fois une bénédiction et une malédiction. Les clients comme lui, les clients riches, je veux dire, étaient les plus violents. En général, les autres étaient uniquement là pour se défouler un peu, mais ils étaient maladroits. Les hommes comme celui-ci savaient exactement ce qu'ils faisaient et savaient également à quel point ils pouvaient aller loin. Ils étaient imbus de leur personne, insupportables, hautains... Ils cherchaient du sexe, mais surtout du pouvoir. Ils voulaient dominer, il me semble.

Ils y arrivaient particulièrement bien.

Je fus brusquement sorti de mes pensées par une douleur particulièrement aiguë au niveau de mes reins, m'obligeant à me cambrer pour essayer de l'éradiquer. L'homme derrière moi était en train de rire, ses mains sur ma taille, creusant l'empreinte de ses doigts dans ma peau, me faisant me sentir plus mal encore que je l'étais déjà. Il appuyait ensuite sur mon ventre, pressant mon estomac de façon brusque, faisant remonter la bille dans ma gorge.

C'est moi qui demandais cela, c'était tellement stupide.

Je le sentais accentuer la pression sur mon ventre, me provoquant un haut-le-cœur suivi d'un gémissement douloureux. Après quelques minutes, il cessait enfin tout cela, seulement pour attraper mes cheveux entre ses mains, tirant mon visage en arrière. Ma gorge était exposée et ma bouche grande ouverte dans la recherche d'air, sentant la pression sur mon cuir chevelue, douloureuse et serrée. Il riait toujours de façon sinistre, son visage rapproché du mien, alors que je haletais toujours, cherchant à injecter l'air nécessaire dans mes poumons.

Les mots qu'il murmurait s'enchevêtraient dans mon esprit frénétique, je contractais mes muscles, sentais ses mains dégoûtantes glisser le long de mon dos.

Je sentais mes yeux s'emplir de larmes alors que l'air était de moins en moins présent, la pression sur ma nuque et mon crâne devenant insupportable. Il déplaçait des baisers humides sur mon dos et mon cou, me dégoûtant et rappelant mon envie de vomir. Quelques secondes plus tard, il avait relâché son emprise sur mes mèches de cheveux, me laissant me pencher librement en avant, amenant de douloureuses bouffées d'air à ma poitrine.

La sensation de douleur au niveau de mes reins disparu avec l'homme, lorsqu'il reculait en gémissant vaguement, me laissant seul avec ma douleur. Je restais au sol, mes coudes appuyés sur la moquette sale, irritant ma peau. Mes yeux fermés, j'essayais de rattraper ma respiration emballée, entendant la personne derrière moi se rhabiller. Après quelques instants, je rouvrais mes yeux injectés de sang sur la pièce, me retournant pour voir le client se diriger vers la sortie.

–– Attendez, ai-je interrompu, mon argent.

Il se retournait en souriant ; il avait l'air épouvantable. Il me rappelait un quelconque serial killer, que j'avais vu passer à la télévision : il l'était sûrement. Je baissais les yeux sur le sol, tirant la couverture de mon lit pour qu'elle recouvre mon corps. Je l'entendis ouvrir son sac, puis sentis les billets tomber sur mes genoux. Je les éloignais, les déposants près de moi, avant de relever le regard vers l'homme.

Il avait l'air terriblement satisfait, un sourire presque sadique déchirant son visage effrayant.

J'étais lamentable.


Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant