Chapitre quatre

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Chapitre quatre

Un jour, deux jours, trois jours.

Je crois que j'ai tout perdu.

Je relâche la fumée airant dans ma gorge. Qu'est-ce que c'est moche, cet appart. Et je me demande encore pourquoi je l'ai acheté précipitamment. J'aurais pu le louer, ça aurait été plus simple. C'est trop grand, je crois. Ca pue le fric, ouais. C'est ça qui me dérange. Je déteste ça. Je déteste tellement ça. Après quelques minutes, je me rends compte que j'ai la main plongée dans le tas de cocaïne sur la table près de moi. Je la retire rapidement en soupirant, l'amenant à mon visage pour l'essuyer - le laver ? Ou alors peut-être pour me droguer encore. Je ferme les yeux quelques secondes, la cigarette encore en main. A quoi ça sert, tout ça ? Je hausse les épaules en me raclant la gorge bruyamment. A rien, mais au moins, ça me détend. Ma conscience est en train de s'étouffer avec la fumée. Elle n'est pas là, au moins.

Mon portable émets à nouveau un « ping », me faisant lâcher un petit rire. 54.

« Vous avez un nouveau message d'Harry Styles. »

Je repose le céllulaire sur la table basse, baillant. Seigneur, je suis épuisé. Je devrais aller dormir. Un peu, seulement. J'ai trop besoin de sommeil.

*

Je me redresse lentement, fatigué. Merde, j'ai l'impression que quelque chose tambourine contre mon crâne. Quelle horreur. Je tousse quelques secondes, avant de sortir de mon lit. Et au moment où je mets un pied dans le salon, on sonne.

Lassement, je me dirige vers la porte et l'ouvre, tombant sur Jessy, effondrée. Je fronce les sourcils, mais m'arrête directement en sentant mon sang pulser plus fort contre mes tempes.

-- Hey, Jessy, qu'est-ce qui se passe ?

Elle entre et s'assoit lourdement sur le canapé. Je la regarde alors que son visage se décompose encore un peu plus.

-- Jesy ?

-- Un client m'a frappé et m'a lacéré la hanche, alors que je ne supporte pas ces pratiques. J'étais attachée. Il s'est barré sans me donner l'argent et m'a laissé attachée. J'ai mis trois heures avant de réussir à me détacher et il revient demain.

Elle se prend le visage entre ses mains.

-- J'espère que tu as de l'alcool, Louis. Parce que là j'en ai réellement besoin.

Je hoche la tête. Je marche lentement jusqu'à la cuisine, perplexe. Merde, c'est assez grave, cette fois. Je réfléchis longuement en fouillant dans les tiroirs. De l'alcool, de l'alcool. Je secoue la tête, puis me relève, fermant les meubles.

-- Jessy ?

-- Oui ?

-- Je n'ai plus rien.

Elle pousse un long soupire, alors que je reviens dans la pièce, m'étendant près d'elle.

-- Désolé.

-- Ce n'est pas grave.

*

Et elle m'explique, pendant plusieurs heures, ne faisant que parler. Elle pleure, rit, renifle et geint. Elle demande de l'alcool plusieurs fois, me demande même d'aller en acheter, avant d'allumer de la musique depuis mon Ipod. Je crois qu'elle en a déjà bu, puis j'en suis sûr. Après encore quelques minutes à pleurer, ou au moins à geindre, elle balance sa nuque contre le cuir du canapé et, en quelques secondes, tombe dans un sommeil profond, me faisant rire. Je la borde, puis me lève, épuisé.

Je n'ai pas pensé à moi pendant cette journée, il est déjà 14H. Seulement 14H et je suis déjà épuisé. Lassement, je me dirige vers la grande baie-vitrée donnant sur Dublin en me demandant qu'est-ce qui m'a mené à une situation pareille. Un patron tyrannique et étrange, une meilleure amie au bout du rouleau, un appartement gigantesque, trop d'argent - beaucoup trop d'argent. Et alors que ma conscience essaye de se démêler de toutes ces informations, mon portable se met à sonner dans ma poche de jeans. Tiens, je l'avais oublié, celui-là. Il sonne plusieurs fois, pendant de longues secondes alors que je le sors.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant