C'était seulement une plaisanterie

5K 383 155
                                    

C'était simplement une plaisanterie

Une personne n'est pas un bien matériel. Lorsqu'on le perd ou qu'on le casse, il ne nous suffit pas d'en acheter un nouveau pour combler ce manque. Une personne est irremplaçable. J'ai fait disparaître quelque chose d'irremplaçable et d'unique.

-- Louis ! Il est l'heure, le client va arriver, lève-toi ! Harry est déjà ici ! S'exclame Jesy.

Je grogne quelque chose d'incompréhensible, avant de me redresser dans mon lit. J'étire mes membres, puis baille longuement, encore épris de fatigue.

Après quelques minutes supplémentaires, je me lève et marche lacement vers la cuisine, me faisant couler un café. Harry est assis à l'îlot de la cuisine, je le salue.

-- Quel est le plan ? Il demande distraitement, une tasse de café entre les mains.

Je me retourne et le détaille. Cet homme est-il toujours chic à ce point ? Son pantalon crayon noir découpe ses jambes élancées et le pull en lin gris retombant dessus habille totalement la tenue. Des chaussures simples, une montre, un collier. Et rien d'autre. Pourtant, il paraît intimidant, chic, habillé. Je crois que les vêtements n'y sont pour rien.

-- Eh bien, je commence, retirant une tasse d'une étagère, un client à marquer Jesy, hier.

-- Marqué ? Il répète en fronçant les sourcils.

Je suis sûr qu'il sait, mais il veut seulement l'entendre dire.

-- Mutilé, si tu préfères. Et contre sa volonté, puisqu'elle était attachée. C'était une sorte de viol.

-- En étant une prostituée, tu te fais violer à longueur de temps, il déclare.

Je secoue la tête en versant le café brûlant dans la tasse.

-- C'est faux.

-- Oh non, c'est vrai. C'est réellement du viol, mais payé. Si un homme viole quelqu'un, puis dépose de l'argent près de cette personne... Cela reviendrait au même. Tu ne veux pas de ces relations sexuelles, mais tu y es obligé, pour quelques raisons. C'est donc du viol.

Je fronce les sourcils. Il a raison, grogne ma conscience, je déteste quand ce connard à raison. Je hausse les épaules, puis m'assois en face de lui.

-- Passons, il coupe. La suite du plan ?

-- Eh bien ils se mettent aux préliminaires, lorsque Jesy fait soudainement une crise. Elle tremble, bave, enfin...

Je mime des gestes divers, faisant sourire Harry. Tient, je ne l'avais jamais vu sourire avant, il me semble. Cette vérité m'étonne. Il ne sourit pas souvent, réellement pas souvent. Si ce n'est un sourire... Satisfait, celui que les clients portent également.

-- Et elle fait la morte, je conclues. Il panique, viens nous voir en nous disant qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé, nous proposons d'emmener le corps à la décharge. Je fais la personne abattue, toi le gars friqué qui pourrait l'anéantir à coup de procès. Quand on arrive à la décharge, on continue à paniquer... Ensuite, on lui dira - ou pas.

Il hoche la tête, puis boit une gorgée de café. Je l'imite.

-- Pourquoi est-ce moi le gars friqué ? Il demande, un léger sourire en coin de gravé sur le visage.

-- Oh je ne sais pas, parce que tu gagnes quoi... Dix mille £ par semaines ?

Il lâche un long rire, avant de se reprendre.

-- Louis, je gagne deuxcent cinquante mille £ par heures.

Je m'étouffe avec mon café, écarquillant les yeux.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant