Première semaine

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Première semaine

La douleur était finalement plus simple à comprendre et à endurer que ce qui a suivi. Je ne comprends plus rien, alors que c'est ma propre vie. Où sont passées mes habitudes, toutes ces choses qui faisaient que j'étais qui j'étais. Mes positions, mes réactions, elles ne sont pas adaptées. Je me demande si je sais encore qui je suis.

Je ne sais pas ce qui pourais me calmer, mais rien de ce que j'ai essayé n'a marché. Je triture mes manches du bout des doigts alors que la même femme que la dernière fois m'entraîne à travers les couloirs baignés de luxe.

-- Votre bureau.

Elle m'indique une petite pièce -enfin petite, tout est relatif avec les bâtiments Styles. J'entre et reste ébahit devant la modernité des meubles, la richesse visuelle contenant cette seule et unique pièce, ouvrant une grande fenêtre sur la rue. Je me retourne vers elle et hoche la tête alors qu'elle me tend un dossier.

-- Quelqu'un devrait venir vous expliquer quoi faire.

Je déglutis, puis hoche la tête. Miss.Blonde-à-grosse-poitrine me laisse seul dans la pièce, ne sachant absolument pas quoi faire. Je me retourne et regarde le bureau, massif, sur lequel sont posés plusieurs bols emplit de stylos. Je ne sais pas réellement à quoi je m'attendais, mais c'est étrange. Je ne me sens pas à ma place ici.

Après quelques minutes, je rencontre mon collègue le plus proche, puisqu'il gère également les finances ; Stan. Ses cheveux gris tombent sur son front alors qu'il approche dans son costard-cravatte. Il me regarde d'un drôle de regard et ça me perturbe totalement. Et s'il savait pour la prostitution ? Je ne peux m'empêcher de me poser la question. Je serais humilié, sincèrement. Je ne veux que personne ici le sache. Ce sera mieux pour moi et également pour eux. L'homme m'explique plusieurs choses, ponctuant son discours d'un sourire avant de disparaître. Je ne m'attarde pas et me mets directement au travail, voulant prouvé que je peux réussir, être utile, et même indispensable. Pour me tester, il m'a donné des relevés du compte de la société datant du mois dernier en me demandant d'après des dépenses effectuées, des investissements et le relevé du mois précédent encore de lui donner les bons, mauvais et points à rectifier ce mois-ci. Je lis attentivement les chiffres, puis passe aux autres papiers. A 14H, il rentre dans mon bureau en me demandant si je voulais quelque chose à manger. J'ai répondu que non, mais qu'un café me tenterait bien à l'heure actuelle. Je crois qu'ensuite, il est allé me le chercher. Dans tous les cas, à 14H45, je me retrouvais avec un café en main en train de raturer des choses sur le relevé de compte de la société Styles.

*

Et j'ai passé les trois jours suivants de la même façon. Stan m'avait dit au départ qu'il me laissait la semaine, parce que c'était le temps que ça lui prenait en général et qu'il vérifierait ensuite. Je n'ai pas vu Styles lui-même depuis m'on arrivé ici. Même pas un bonjour soufflé, même pas au fond d'un couloir. Je crois qu'il est en déplacement. Ou alors, il est simplement terré dans son bureau, ce qui est fort possible également. Le jeudi, c'est-à-dire trois jours après mon premier ici, alors que je clôturais enfin le dossier, je me suis rappelé que le soir-même j'allais avoir un client. Je crois que j'appréhendais énormément. Cela fait plusieurs semaines que je n'en ai pas prit et c'est ça qui est dur. J'ai peur, réellement très peur de ce qui va m'arriver. Finalement, j'ai apporté le dossier à Stan quelques minutes après et il m'a félicité en me le rendant, me disant, très distinctement :

-- Va l'apporter à Monsieur. Styles, il va être très heureux de ton travail, c'est un bon point pour toi.

Alors j'y suis allé. J'ai toqué à sa porte et il a murmuré un « entrez ». C'est ce que j'ai fait. Le plus lentement possible, je me suis glissé dans son bureau. Il a lâché les papiers qu'il avait en main et il m'a regardé, arborant un léger sourire.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant