Chapitre treize

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Louis est en train de regarder une émission quelconque. Il est pleinement conscient depuis environs deux heures et je ne crois pas avoir échangé avec lui plus de trois mots. En réalité, j'ai peur de le faire. Je ne veux pas qu'il me repousse ou qu'il me dise que tout ça n'était qu'une erreur, que maintenant que nous sommes libérés des charges, il retourne en Irlande pour continuer sa vie, sans moi. Il éteint la télévision, s'étire puis tourne son regard vers moi. Le sourire gêné qu'il me lance me tord le ventre. Peut-être qu'il regrette ? Il se lève lentement et avance jusqu'à moi en essayant de garder son sourire, qui se transforme de plus en plus en une grimace. Lentement, il se laisser aller dans la chaise en face de moi, tout en posant ses bras sur la table en verre.

-- Ecoute, Harry...

Je fronce le nez en baissant le regard. J'appréhende totalement ce qu'il va dire maintenant. Les mots qu'il va prononcer pourraient tout autant nous rapprocher que nous éloigner définitivement. Je ne dois rien laisser paraître et être... Fort. Du moins, du plus que je le peux actuellement.

-- Je sais que nous nous sommes expliqués hier soir, mais j'aimerais beaucoup savoir le reste. Enfin... Si tu m'aimes autant que tu le dis, pourquoi m'as-tu fait autant souffrir par le passé ?

Je déglutis un moment, pressant mes mains l'une dans l'autre avant de jouer avec ma bague. Je lui dois la vérité.

-- Je voulais te repousser le plus possible.

-- Pourquoi ?

-- J'avais peur de mes sentiments... Je veux dire, Louis, avant toi, je n'ai eu que des petites aventures. Tu sais, des filles et des garçons avec lesquels je me pensais bien, mais... C'était faux. C'était, des sentiments, d'accord, mais il me frôler seulement. Avec toi, c'est...

Je m'arrête un moment et le regarde, essayant d'ignorer mon ventre qui se retourne encore une fois.

-- Je me sens comme dans une bulle quand je suis avec toi. Je veux dire, il n'y a que Louis, Louis et Louis, même quand tu n'es pas là, en ce moment. Tu es partout et je n'arrive simplement pas à te détacher de moi. Quand tu es là, j'ai l'impression d'être à ma place. Je me sens au bien... Enfin, sauf ces dernières semaines. Je comprends que tu ne m'aimes pas ou plus, mais, si tu pouvais me laisser une chance, ce serait... Bien, disons.

Ses épaules s'affaissent distinctement alors qu'il lâche un long souffle.

-- Je te crois, vraiment. Je veux dire, tout ce que tu m'as dit et ta perte de poids, tout ça, ça me prouve que tu dis la vérité, mais... J'ai besoin de temps. Je crois que tout ce qui se passe en ce moment, c'est un petit peu trop pour moi, tu vois ? Mais... Je pense que tu peux essayer de me reconquérir ?

Un petit sourire déforme ses lèvres, éclairant soudainement tout son visage. Il reprend son caractère enfantin et sensible que j'aime tant, depuis hier soir, et ce n'est pas pour me déplaire. Je crois même que j'adore ça. Je n'aime pas lorsqu'il est fermé. Je sais comment gérer un Louis en pleure ou plein d'énergie, mais pas un Louis complètement renfermé sur lui-même et ayant ses émotions encrée tellement profondément en lui qu'elles semblent inexistantes. Je préfère pouvoir le toucher et lui faire ressentir des choses qu'il exposera au lieu de les garder en lui. Déjà que je l'ai presque perdu, le fait qu'il réagisse de cette façon semble nous éloigner encore un peu plus.

-- Je vais te reconquérir, dis-je, laissant un sourire étirer mes lèvres.

Et c'est la vérité. Je ferais n'importe quoi pour lui, pour nous. J'ai besoin de lui, de sa présence, rien que de son odeur. J'étais indépendant, mais maintenant, je me sens comme un bon à rien sans lui. Je suis tellement addict à sa présence que ça pourrait presque être inquiétant. Je veux dire, je me suis littéralement laissé mourir pendant deux mois simplement parce qu'il avait décidé de mettre fin à notre relation, je ne peux plus nier mon addiction. Il est tout et même si ça m'effraye, je préférerais mourir un millier de fois que de le voir partir encore. J'ai toujours détesté les gens dépendants, je me disais que dépendre d'une personne n'était qu'idiot et que ces personnes étaient facilement manipulables. Je pensais aussi que je n'étais absolument pas ce genre de personnes et que ça ne m'arrivera jamais. J'avais tort, je me suis fait prendre à mon propre jeu.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant