Chapitre deux

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Chapitre deux

On dit que la peur de l'abandon n'est pas quelque chose de normal. Car, au départ, un humain est seul et peut vivre seul. Que l'abandon devrait plus rassurer qu'autre chose. Mais, au fond, je crois qu'a force d'être abandonné et laissé seul, je me suis presque habitué à ça.

Et puis, à force, aussi, j'ai pris peur d'un nouveau coup bas. C'est comme quand on chute à vélo, ensuite, on à peur de le reprendre pour rechuter. Je crois que j'ai peur de ça et que ça ne s'en ira pas.

J'enfile un jean et un tee-shirt à l'effigie du groupe The Who. Je passe des Vans noires, avant de tenter désespérément de remettre de l'ordre dans mes cheveux, ce qui est décidément peine perdue. J'enfile une veste, attrape mon tout nouveau portable offert par le milliardaire bouclé, puis m'en vais. Je n'ai pas de voiture et dois donc me déplacer à pied à chaque fois que je veux aller quelque part. Cela fait deux jours que je ne réponds plus à rien. Que ce soit au mail de Monsieur. Styles, jusqu'aux appels de mes clients. Je suis perdu dans une sorte de période intermédiaire. Je veux me trouver un travail, mais, sans aucune qualification, je sais que je ne pourrais en trouver aucun, ou presque. Et, au fond, je sais que d'ici une à deux semaines, au plus, je recommencerais la prostitution, car je n'aurais pas le courage de continuer à chercher des boulots.

En fait, je ne sais réellement pas quoi faire. Je n'ai qu'un BAC S, mais aucun diplôme. J'ai commencé des études dans l'économie, mais ai dû les arrêter pour raisons personnelles. Aucune qualification et aucune idée d'où aller. Dans un fast-food ? Je m'assois sur un banc, une main dans mes cheveux, épuisé de tout ça. Tout le monde veut avoir un travail de rêve, quelque chose de bien, un boulot qui nous plairait. Et certains, comme moi, se retrouve fourré dans la merde jusqu'au cou à à peine vingt-cinq ans. Je souffle longuement alors que le stress commence à totalement me bouffer. Reprends ton souffle, Deb, calme-toi. Mon portable émet un « ping » sonore. Je le sors de ma poche, essayant de me calmer alors que les larmes menacent de couler sous trop de stress et de pression.

De : Harry Edward Styles

A : Louis William Tomlinson

Monsieur. Tomlinson,

Sachez qu'il est très impoli d'ignorer les gens comme vous le faites.

Devrais-je vous le faire comprendre en face à face ?

Harry Styles, PDG - Styles Enterprises Holdings, inc.

Je roule des yeux, verrouillant mon portable en le rangeant dans ma poche, trop pris dans mes propres problèmes pour m'occuper de lui et de sa fascination soudaine pour une pute. Je ferme les yeux, posant mes mains à plat sur ceux-ci en essayant de me calmer, de reprendre une respiration normale alors que les larmes sont prêtes à couler.

Tout me submerge d'un coup et c'est trop violent. J'ai l'impression de suffoquer, de me faire bouffer par mes problèmes, mon manque d'argent plus que présent et le fait que je ne suis qu'un bon-à-rien ; qu'une pute qui ne sait pas et ne saura jamais quoi faire de sa vie.

Sans que je ne puisse les retenir, des larmes silencieuses se mettent à couler sur mes joues, me laissant là, assis sur un banc dans une rue à moitié abandonnée, misérable et, moi aussi, totalement et irrémédiablement abandonné.

-- Je ne pensais pas vous trouver dans cet état.

Je me tourne rapidement vers ma gauche, essuyant rageusement les larmes sur mes joues. Styles. Quel con. Je me retourne, la tête totalement vers la droite, le visage surement totalement rougi par le froid et les larmes à la fois.

-- Pourquoi pleurez-vous ?

-- Est-ce que ça vous concernerait dans un sens que je ne connaitraîs pas ?

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant