Chapitre onze

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Jamais je n'ai pensé que les rôles allaient être échangés de cette façon.

Je me déteste de l'avoir fait fuir. Je me déteste de l'avoir blessé et je me déteste de lui avoir accordé de la liberté. Je me sens comme de la merde depuis deux putains de semaines. Pourquoi ai-je seulement cru que je réussirais à me défaire de lui de cette façon, d'un coup. C'était absurde et illusoire, je le savais et je le sais encore plus maintenant que la simple pensée reliée à lui me donne envie de fondre en larmes. Le grand méchant Harry Styles veut pleurer pour le faible et naïf Louis Tomlinson. Et je sais que je me suis moi-même jeté dans cette horreur. Mais je ne pensais simplement pas que ce serait aussi douloureux.

Je fais tourner mon verre entre mes doigts. Je ne crois pas avoir été ivre ces derniers temps, mais j'ai simplement besoin de quelque chose pour oublier. Je prends de longs souffles, le regard braqué sur mes mains. Je sens le regarde de Madame Wayne sur moi, mais je n'en ai rien à foutre. Elle sait qu'elle doit me laisser tranquille, mais je sens qu'elle va tout de même tenter quelque chose. Pour me raisonner, peut-être. Mais je n'ai pas besoin d'être raisonné, j'ai besoin de Louis dans mes bras.

— Vous ne devriez pas boire autant, monsieur Styles. Vous devez aller travailler demain, elle dit calmement en entrant dans la cuisine.

Je ne réponds pas, je ne veux pas lui crier dessus. Elle connaît la situation et elle sait comment je me sens, mais elle est obligée d'insister pour mon "bien" et parce que mes parents lui ont ordonné de me protéger. Je l'aurais déjà viré si je n'étais pas reconnaissant de ce qu'elle fait. Et j'ai beaucoup de respect pour cette femme, malheureusement ou heureusement pour moi. Je laisse mon verre à moitié plein sur le bar et préfère me diriger vers ma chambre, même si j'ai l'air d'un enfant.

— Je dois préparer à dîner, ce soir ? Elle demande.

Je marmonne un "non" dans ma barbe, puis claque la porte. J'ai conscience de ressembler à un adolescence en crise, mais je m'en fous. Je répète plusieurs fois un "ne lui envoie pas de message" puis "ne faiblie pas", mon portable en main. Je regarde nos précédentes conversations sans intérêts, puis vais voir ma boîte mail.

Aucun nouveau mail

Je serre mes poings sur le portable, même si je m'y attendais clairement. Je lui ai fait du mal, pourquoi me recontacterait-il ? Est-ce que, moi, je devrais le recontacter ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je soupire, puis me laisser aller dans mon lit, littéralement épuisé. Je ne sais même pas comment va la boîte. J'ai laissé un homme digne de confiance aux commandes, mais je veux en avoir le coeur net. Et peut-être que travailler me remettra dans un état convenable ?


***


— Non, je ne donnerais pas autant et vous ne donnerait pas moins que moi, mais plus. Nous avions passé un accord et s'il ne vous convient plus, notre association prend fin maintenant. Je vous assure que je n'aurais pas de mal à vous remplacer, je siffle et directement, mon associé s'affole.

Voilà un des avantages à être influant, la pression peut être utilisée, même si elle est malsaine. Il m'accorde un million et je lui offre huit cent mille, nous sommes d'accord. J'articule un "très bien, nous nous voyons en réunion dans deux jours pour l'élaboration du produit", avant de raccrocher. Je suis épuisé par le travail et par le manque de Louis. Je me suis revenu à la tête de l'entreprise il y a une semaine, mais ça ne change rien. Il est parti depuis trois semaines et j'ai toujours aussi mal. Non, en réalité, la douleur est croissante. Elle continue de me monter et m'étouffe.

Je me retourne vers mon ordinateur et ouvre mes mails, observant en silence ma messagerie personnelle vide. Je dois le recontacter ? "Je vais te laisser tout le temps qu'il te faut... Et si tu ne reviens pas vers moi, je ne ferai plus rien. Je vais te laisser tranquille." Non, je ne peux pas. Je lui ai fait une promesse. Mais elle me fait tellement de mal... Je ne devrais pas la rompre. Je ferme les yeux un instant, pressant l'arrête de mon nez entre mon pouce et mon index. Je dois le contacter, je le dois réellement. J'ai besoin de le faire. Cette distance me bouffe, il faut que je la détruise, il faut qu'il revienne vers moi.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant