Deb (larry stylinson)

Sérieusement ?

Sérieusement ?

On dit que les rêves sont abstraits, des choses souvent irréalisables, là pour nous faire avancer. Je pense que la nuit est uniquement là pour nous faire rêver, nous persuader de ce qu'on ne réussira pas à faire le lendemain. Nous pousser à avancer. Nous foutres de pied au cul pour nous faire réagir. Mais moi, je ne dors jamais. Je n'ai même plus le temps de rêver d'une vie plus convenable.

Je reste stoïque, observant l'énorme boîte quelques minutes au moins sans oser l'ouvrir. Après plusieurs minutes d'hésitation, ciseaux déjà en main, je les approche et commence à délicatement découper le carton épais. En l'ouvrant, je vois premièrement l'ordinateur, posé au centre. Un Macbook dernière génération. Mes yeux s'écarquillent alors que je referme la boite, vérifiant que ce soit bien mon nom de marqué sur celle-ci.

Louis Tomlinson

Second écarquillement d'oeil. Personne ne connait mon réel nom dans cette nouvelle vie. Ce nom ne doit surtout pas toucher à ma vie. A ma vie de pute. C'est la dernière chose que j'ai réussi à préserver et je compte le préserver encore. Ma respiration s'accélère alors que je rouvre le carton, observant le reste des objets. Un portable (dois-je préciser que le modèle est tellement récent qu'il m'est inconnu ?), une adresse et une carte ; celle-ci présentant une entreprise.

Styles

Je déglutis, passant mon doigt sur le Styles. Il était sérieux. Mes yeux se reposent à nouveau sur le portable et l'ordinateur. Je les sors de la boite et les pose tout deux sur mon bureau, ignorant les crampes qui surviennent au moment où je me lève. J'ouvre le macbook, parcourant des yeux l'écran qui, lentement, s'allume face à moi. Un menu fini par survenir et je le regarde quelques instants, immobiles. Cela fait des années que je n'ai plus touché à un ordinateur, quel qu'il soit. Et je ne parle pas du portable high-tech. Après quelques instants de réflexions intense, un « ping » m'interrompt.

J'observe une petite lettre clignoter au bas de l'écran, avant de cliquer sur celle-ci.

De : Harry Edward Styles

A : Louis William Tomlinson

Cher Louis,

J'ai cru comprendre que vous n'aviez pas les moyens de vous payer ces articles et me permet donc de vous en faire cadeau.

En effet, cet ordinateur pourra également vous permettre de vous renseigner sur moi.

Utilisez-le pour la bonne cause, dans ce cas.

Ps : voici votre nouvelle adresse mail, qui vous permettra de communiquer avec d'autres -comme et surtout avec moi.

Harry Styles, PDG - Styles Enterprises Holdings, inc.

Je reste, c'est le cas de le dire, sur le cul. Deb, enfin, quand il disait qu'il te voulait, c'était une façon de dire qu'il voulait ton cul, réprimande ma conscience. Comment connait-il mon prénom et nom ? Je ravalle la bille dans ma gorge, m'apprêtant à répondre quelque chose de correct. En fait, je crois que je ne veux pas l'énerver, parce qu'il me fait sérieusement peur, au fond.

De : Louis William Tomlinson

A : Harry Edward Styles

Monsieur Styles,

Merci beaucoup pour tout ça, ces articles sont loin de me déplaire.

En revanche, j'aimerais savoir comment avez-vous eu mes réels prénoms et nom ?

Je vous demanderais de le garder secret, voir d'essayer de l'oublier en même temps que ma personne. Il est la dernière chose intacte de ma vie et j'aimerais le garder comme tel.

Appellez-moi Deb.

Deb.

J'attends quelques instants, jusqu'à prendre le téléphone en main. Un petit Styles est inscrit en haut de l'écran. Très bien, il crée des portables ? Je l'allume, le posant sur le bureau, tout près du nouvel ordinateur. Je ne comprends réellement pas ce qui se passe. Je regarde à nouveau le Macbook. Il m'a suggéré de faire des recherches sur lui et je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée. J'apporte une chaise, puis m'assois en face de l'ordinateur. Je démarre internet, me demandant où et comment une connexion est apparue, avant d'oublier cette question. Ca marche, c'est l'essentiel. Je me mets à taper son nom, le plus logiquement du monde.

Harry Styles

En fait, au fond, je m'attendais à tout sauf à ça. Quand il disait riche, il disait réellement riche. Déjà, l'ordinateur et le portable me l'ont prouvé, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit dans le top 10 des hommes les plus riches dans le monde. Je haie les gens comme lui, pleins aux as, qui ne connaissent pas la réelle importance de l'argent ou la pauvreté. Je souffle longuement, recherchant des informations sur lui.

A 23 ans, Harry Styles est un des dix hommes les plus fortunés de la planète. Issu d'un milieu social très aisé, sa détermination et sa quête de nouveauté technologique l'a mené à ce qu'il est aujourd'hui : un génie multimillionaire.

« J'obtiens toujours ce que je veux », déclare le jeune homme lors d'une interview. Et, avec toutes ces réussites, nous avons du mal à douter de sa parole !

J'ai peur de ce qui arrive, après tout ce que je lis. C'est un homme déterminé, impossible à arrêter. Il n'aime pas la défaite et, en fait, n'en à quasiment jamais connue. Il ne se montre jamais en présence de proches ou de ces amourettes. Après ce que j'ai vu, j'imagine qu'il est célibataire. Les médias ne savent pas où il habite et ne préfère pas le savoir. Il est secret. Personne ne sait réellement qui il est. Les gens savent qu'il est intelligent et dangereux pour eux.

Je crois que ça leur suffit.

Et à moi aussi.

Les personnes pleurent du chômage ou des salaires bas. Mais moi, dans la situation où je suis, je ne peux même pas me plaindre. J'ai choisi, en quelques sortes, de me prostituer. Et même si au fil du temps tout ça me dégoûte de plus en plus, je ne pourrais jamais m'en plaindre. Parfois, les jugements font mal, mais je crois que ça fait partie du lot de saloperies livrées avec la prostitution.