Styles Enterprises Holdings inc.

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« Tous les jours rencontrent leur fin. » - James Joyce

J'entre dans mon bureau sous le regard intrigué des autres personnes présentes. Effectivement, je suis en avance et j'ai en plus l'air d'un homme qui aurait dormi dans la rue - ce qui est le cas, plus ou moins.

Je n'ai pas encore de travail, puisque Stan n'est pas encore là. J'aimerais me payer quelque chose à manger, mais je n'ai qu'une livre cinquante et le moins cher des sandwichs en coûte deux. Je regrette un peu le café de cette nuit - ou alors je regrette cette nuit, tout simplement.

Je m'endors presque sur mon bureau, mais me force mentalement à rester éveillé. Je suis au travail, pas dans mon lit, au travail, pas dans mon lit. Mais si je verrouillais la porte... Je pourrais dormir ? Personne ne me verrait. Je chasse cette idée rapidement, avant de me lever et de commencer à marcher dans le bureau - je dois rester un minimum actif pour ne pas me faire gagner par le sommeil.

Quinze minutes plus tard, environs, quelqu'un entre brusquement dans mon bureau, me sortant de mon état de zombie en un long sursautement. Et évidemment... C'est Harry. Il s'approche et dépose un sachet venant d'une boulangerie aux alentours sur mon bureau. Ensuite, des vêtements propres, mes clefs et un autre trousseau de clefs. Puis il se recule légèrement en fronçant les sourcils, passant une main derrière sa nuque.

-- Je suis désolé, il dit en relevant légèrement le regard vers moi. Tu as l'air épuisé et...

-- Tu as raison de l'être. Et voilà la tête d'un homme qui n'aurait ni dormi ni manger depuis environs deux journées et qui vient de surcroit de passer une nuit dans une bagnole sans chauffage par cinq degrés.

-- Ce sont les clefs de la salle de bains qui se trouve dans mon bureau... Si tu as besoin de prendre une douche, tu sais.

-- J'ai besoin de prendre une douche, définitivement.

Il hoche la tête, puis m'invite à le suivre. Je prends toutes mes affaires et m'exécute. Nous allons jusqu'à son bureau et entrons dedans. Il me désigne ensuite une pièce au fond de celle-ci.

Je m'y dirige rapidement, mais il m'arrête.

-- Je voulais juste te dire que j'ai contacté Andy. Pour le moment personne n'a encore remarqué la disparition de Jesy, mais ça ne saurait tarder. Il faudra qu'on en discute.

-- Pour le moment, je n'ai aucunement envie de discuter avec toi et tes attitudes puérils.

J'entre dans la pièce et referme la porte derrière moi. Me rappeler Jesy et sa mort dans la même phrase... Les larmes aux yeux, j'examine la pièce se dressant face à moi. Une énorme salle de bains, munit d'une grande - très grande - baignoire. Je commence à faire couler l'eau en déposant le tas d'affaires près de là. Ensuite, j'attrape le sachet et en sort les deux petits pains au chocolat - seigneur jésus christ, de la nourriture.

Je suis tellement à fleur de peau que cela m'étonne moi-même. Je suis dans mon bain, en train de manger les viennoisries. J'essaye en même temps d'écouter la conversation sérieuse qu'à monsieur Styles à côté, avec un de ces collaborateurs, je crois. Trois sont passés depuis que je suis là et je n'ai pas trop suivit. Je sais juste que Stan est venu lui demander si j'étais là et qu'il a répondu que j'avais attrapé une vilaine grippe. Une vilaine grippe, bien sûr, grogne ma conscience. Surtout que Stan lui a répondu que des gens m'avaient vu passer, ce que « monsieur Styles » à nié, de toute évidence.

Après deux heures dans mon bain, j'en sors lentement et me poste devant les miroirs. Une brosse à dents se trouve là, ainsi que du déodorant et du dentifrice. C'est sûrement ceux d'Harry, mais actuellement, je m'en fiche. Je prends la brosse à dents que je couvre de dentifrice avant de la fourrer dans ma bouche - et mon dieu, ça n'a jamais été aussi plaisant de se brosser les dents. Ensuite, je me passe du déodorant, avant d'enfiler mes vêtements - un jogging et un tee-shirt à l'effigie du groupe The Who. Je n'ai jamais été aussi heureux de porter des vêtements décontractés. Je passe de l'eau gelée sur mon visage et tente par tous les moyens d'apaiser ces affreuses cernes. Mais, bien entendu, ça ne marche pas.

Seulement quelques minutes plus tard, une porte claque dans la pièce d'à côté, puis, quelqu'un toque à celle menant à la salle de bains où je me trouve.

-- Louis, tu as terminé ? Demande Harry de l'autre côté de la porte.

Je prends mes affaires, puis ouvre la porte qui nous sépare. Il m'adresse un sourire timide qui me fait froncer les sourcils - ce sourire-là n'appartient pas à Harry Edward Styles, car Harry Edward Styles n'est pas mignon. Je secoue ma tête légèrement, avant de relever le regard.

-- Tu veux te reposer ? Il y a un lit, aussi. Enfin, une chambre, là-bas.

Il désigne une seconde pièce, en face de celle-ci. Je hoche la tête, évitant de trop parler, à l'évidence, je ne veux pas lui parler. Je me dirige vers la pièce et l'ouvre avec prudence, découvrant une énorme chambre et un lit king size, déposé au milieu de la pièce.

Je me retourne vers Harry.

-- Bon maintenant dit moi où est la cuisine, j'ai encore faim, je dis sur un ton sarcastique.

Il me sourit, avant de secouer la tête.

-- Je te chercherais à manger vers midi, va dormir, maintenant.

Il appuie sur un bouton et dit clairement « apporter mon rendez-vous de onze heures » à une sorte d'interphone. Je hausse les épaules, fermes la porte derrière moi, puis avance jusqu'au lit. Je me glisse sous les draps en observant par la grande fenêtre la ville et le ciel brodé de nuages gris. Puis, après quelques minutes à m'abandonner, je tombe dans un sommeil profond.

Un jour, Gérard De Nerval à dis : « La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont. » C'est exactement pour cela que j'ai peur de devenir mélancolique. La réalité est effrayante, tout le monde tente d'y échapper et je préfère le faire, mais... J'ai commis un meurtre. Comment ne pas voir la réalité à présent ?

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant