Deb (larry stylinson)

Temps

Je tape frénétiquement sur mon réveil à la seconde même où il commence à retentir. Quel putain d'appareil infernal. Surtout après la nuit que je viens de passer. Je n'ai quasiment pas dormi, remué des paroles de Harry. Est-ce que je devrais revenir vers lui ? Je balance mes jambes sur le parquet, espérant ne pas avoir perdu les clefs que Edward m'a confiées pour ouvrir la boutique. Je suis tellement maladroit et bordélique que ça pourrait être le cas. Je baille bruyamment, puis m'étire pendant plusieurs minutes, juste en essayant de me réveiller correctement. Ensuite, je me lève et, grattant mon ventre et les bords de ma blessure légèrement enflée ce matin, je vais vers la cuisine. Je me prépare un café et un bol de céréales, puis vais me changer pendant que la boisson coule. J'enfile un simple tee-shirt noir et un jean, que je retrousse au bas avant d'enfiler des chaussettes et une paire de baskets. Je retourne à la cuisine et, en mangeant mon petit-déjeuner, je me demande une fois de plus si je devrais retourner vers Harry.

Il m'a accordé du temps, puis de la liberté. Une liberté totale. Je crois que je veux ça, mais... Je ne sais pas si je vais réussir. J'ai peur de vivre sans lui. Il m'a tout pris et je ne veux pas qu'il le brise à nouveau. Et si je ne reviens pas vers lui, que fera-t-il ? Est-ce qu'il cherchera à me blesser à nouveau ou est-ce qu'il ignorera simplement mon existence. Je ne sais pas, je n'arrive pas à anticiper ses réactions, mais... Je pense que cette fois, il faut que je la connaisse. Et pour cela, il faut que je m'éloigne de lui.

J'observe le mail en silence, me demandant simplement quoi faire. Des officiers de police m'envoient des mails... Comment dois-je réagir ? J'ai peur. Je suis terrifié, en réalité. Je finis par le lire, essayant de réduire mon inquiétude le temps de la lecture.

De : Officier David Scott

A : Louis William Tomlinson

Monsieur Tomlinson, nous avons étudié plus en détail l'affaire de mademoiselle Jessica Nelson et avons découvert des choses intrigantes, entre elle et un de ses anciens clients, qui aurait harcelé mademoiselle Nelson durant les derniers mois de sa vie à travers des mails, des appels ou des messages. Cet homme s'est étrangement suicidé deux jours après que nous ayons été prévenu de la disparition de votre amie.

Nous voulions simplement vous avertir que les plaintes et soupçons portés envers vous sont, pour le moment, suspendu, en plus du fait que nous avons ouvert une nouvelle piste qui semble bien plus plausible.

En espérant que vous passez une bonne journée,

David Scott - officier de la police municipale de Dublin.

Même si c'est peut-être malsain, je me sens détendu. Ils n'ont plus de soupçons envers moi pour le moment et je suis presque... Tiré d'affaire. Je ferme les yeux un moment, puis mes doigts pianotent sur le clavier, tapant une réponse.

De : Louis William Tomlinson

A : Officier David Scott

Je suis choqué de cette nouvelle. Je ne savais pas que Jessica était harcelée... Même si notre relation s'était amoindrie à cause de mon travail, j'avais remarqué qu'elle était anxieuse, peut-être sous pression. Merci de me tenir au courant.

Et je suis heureux de savoir cela.

Très cordialement,

Louis William Tomlinson.

Je ferme mon Macbook, rejetant mon visage en arrière sur le canapé. Je suis tiré d'affaire, en partie. Sauf s'ils découvrent que cet homme n'a rien fait. Et même, une affaire de disparition va peut-être être classée rapidement ? Je lâche un long souffle, soulagé. Je n'ai, pour le moment, plus cette angoisse permanente quant à Jessica. J'espère qu'ils prendront cet homme décédé comme le coupable, cela m'arrangerait réellement.

Je me redresse, regardant ma montre. Il est déjà neuf heures et je dois faire l'ouverture du magasin aujourd'hui, ce qui ne m'enchante pas, puisque je suis épuisé. Mais je ne peux pas simplement abandonner mes responsabilités, alors j'enfile un perfecto et des chaussures, avant de sortir de chez-moi.

Je tourne la clé deux fois vers la droite, forçant au bout, et la porte se déverrouille. Je la pousse avec mon épaule pour qu'elle s'entrouvre et entre, posant le gros carton empli de vinyles et de CD près de la caisse. Je devrais les décharger dans la journée et déposer le reste dans la réserve. J'espère qu'il n'y aura pas trop de clients aujourd'hui, je ne veux pas être débordé, même si la somme qu'Edward va me donner pour ces trois prochains jours est clairement un miracle. Ce mois-ci va être bon, j'imagine. J'aurais assez d'argent pour m'en garder un peu pour le mois prochain ou pour me faire plaisir. Je souris vaguement en installant le dernier album de Marilyn Manson en étale.

Cette journée m'a totalement épuisé, mais il me reste encore deux heures de travail. Mes vœux n'ont pas été exaucés et les clients ont défilé toute la journée sans interruption, ou presque. J'ai simplement envie de rentrer chez moi pour m'enrouler dans un drap devant Breaking Bad, puis de dormir. Mais j'ai des responsabilités, même s'il est déjà dix-sept heures. Edward trouve ça correct de fermer le magasin à dix-neuf heures, mais moi pas, du moins, pas en ayant eu pour unique pause celle de midi, qui a duré seulement vingt minutes. Il devrait m'offrir un château ou un immeuble pour le temps de travail que j'ai fait et que je vais encore accumuler pendant deux jours. Une femme entre dans le magasin, je lui lance un sourire. C'est reparti.

Harry ne m'a pas recontacté. Cela fait déjà deux semaines et aucune nouvelle de lui. J'ai envie de revenir vers lui. Tout, à part ses coups-bas, me manque. Je suis faible et amoureux, encore, même si les sentiments s'appauvrissent de jour en jour. Je crois que moins je le vois, moins je suis amoureux et cette perspective me fait du bien. Je vais mieux et j'arrive à vivre sans lui, même s'il me manque encore à l'heure actuelle. Plus les jours passeront et moins il me manquera. Tout cela me rend plus qu'heureux parce qu'au final, j'ai réussi dans un sens à dépasser mon addiction, celle que j'avais pour lui et pour ce qu'il m'apportait.

J'arrive à vivre sans Harry Styles.

Harry

Chaque jour, un peu plus, Louis me manque, douloureusement.