Chapitre quatorze

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Je passe une main dans mes boucles, essayant de me calmer. Ce n'est pas arrivé. Je n'ai pas été aussi lamentable juste devant lui. Je déglutis, me repassant la scène pour la vingtième fois. Comment ai-je pu réagir de cette façon... J'écrase mes paumes sur mon visage, pressant ma peau. Je me suis mis à pleurer devant lui. Putain. Même si c'était sincère, je ne veux pas qu'il me prenne pour... Un faible, peut-être ? Je suis celui qui est censé protéger Louis, mais il ne doit pas me protéger moi. L'air humide pèse lourd sur moi. Il est pire qu'hier, dans la forêt. Je regarde mon portable, observant les 02:03 am clignoter.

Je me sens pire que tout. Nous avons couché ensemble et... Je ne le regrette pas, mais je regrette cet élan de faiblesse. J'ai craqué, en réalité, et je m'en veux tellement pour ça. J'aurais dû garder tout ça pour moi. Je n'ai jamais, avant, réellement exprimé mes sentiments. Je veux dire... J'ai toujours essayé, du plus que je le pouvais, de tout contenir au plus profond de moi. Quand il s'agit de travail, le seul sentiment que je laisse ressortir est la colère. Je crois qu'elle me fait plus ou moins avancée, même si la plupart de mes sous-employés me prenne pour un connard tyrannique. Pour ce qui est de ma famille ou de mes anciennes relations qui n'en étaient pas, je ne laisse rien ressortir. Je garde tout pour moi en essayant même de canaliser ma colère. Ca ne marche pas avec Louis.

Je me relève, marchant jusqu'à l'intérieur de la maison. Je referme la porte-vitrée, puis me dirige jusqu'à une des salles de bains. Je dois prendre une douche. Je retire mon tee-shirt, le laissant tomber sur le sol, puis mon caleçon. Je me sens tellement mal par rapport à cette réaction, ça en devient affligeant. Je passe sous l'eau brûlante, lâchant un halètement. Tout ici semble trop chaud ou trop humide. Je lave mes cheveux, puis mon corps, passant sur mes côtes saillantes et mes jambes trop fines. Je n'ai toujours pas repris tout le poids perdu pendant ces deux mois et je déteste ça.

Je sors de la douche, marchant à travers la pièce pleine de fumée. J'attrape une serviette avec laquelle je m'essuie, avant de m'habiller. Je rejette mes cheveux en arrière, les laissant tremper le tee-shirt que je viens d'enfiler. Mes yeux se baladent un moment sur mon reflet, avant que je ne les détourne. Je sors de la pièce, espérant sérieusement n'avoir réveillé personne. Je ne veux ni me retrouver avec Louis, ni avec Andy maintenant. J'ai simplement besoin d'un petit moment.

Je marche jusqu'à la cuisine, où je pioche dans un bol rempli de cookies. Je commence à en manger un, tout en fouillant dans les tiroirs à la recherche de verres. Je m'installe ensuite à la table, en plein milieu de la pièce, mon cookie dans un main, mon verre d'eau dans l'autre. Je commence à avoir réellement mal à la tête à cause du manque de sommeil, ce qui me met aussi d'une affreuse humeur. Je passe une main sur mon front, écrasant la peau comme si cela pouvait apaiser la douleur. J'aimerais ne pas avoir craqué, plus tôt. D'un côté, c'est une bonne chose, puisque je me suis mis à nu, mais le réel problème est que... Eh bien, Louis doit réellement me prendre pour acquis, en quelque sorte. Bien sûr, je le suis. Mais je ne veux pas qu'il puisse me manipuler ou me faire souffrir encore. Je suis conscient que mes propos sont absolument égoïstes étant donné tout le mal que j'ai pu lui faire dans le passé, mais, je ne pourrais tout de même pas subir une seconde fois la souffrance vécue ces deux derniers mois.

Merde. Je ne sais juste plus quoi faire, quoi penser ou quoi choisir. Est-ce que je devrais lui réaccorder tout ça, au fond ? Après ces deux mois, pendant lesquels il a mieux vécu qu'à mes côtés ? Je n'en suis pas sûr du tout. Sans lui, après que la blessure ait cicatrisé, peut-être vivrais mieux. Avant lui, ma vie était stable. Ennuyante, certes, mais stable. Devrais-je revenir à cela ? Me trouver une épouse ennuyante et trop parfaite pour vivre... La vie que tout le monde penserait correcte pour moi ? Je ne veux pas de cela. Je secoue la tête vivement, tout en grognant. Jamais je ne voudrais de cela et jamais je ne serais heureux avec cela. Mais je ne pense pas que, eh bien, que cette vie soit celle dont Louis rêve. Et je veux son bonheur. Quoi qu'il advienne de moi, dans un sens. Même si, eh bien, j'essayerais tout de même de le convaincre de rester auprès de moi. Je le veux désespérément auprès de moi. Et j'espère seulement qu'il veut la même chose.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant