J'ai ouvert la bouche pour dire autre chose quand son visage se rapprocha du mien d'un coup et qu'il posa ses lèvres sur les miennes.
J'étais trop abasourdie pour réagir correctement et mon corps se comportait étrangement en sa présence. Il passa sa main dans mes cheveux et retira l'élastique qui les retenait tout en me poussant contre le mur. Ses lèvres ne se détachaient pas des miennes et j'avais une sensation étrange dans le bas du ventre... Comme si des milliers de papillons prenaient leur envol et se battaient pour partir en premier. Mes mains s'étaient posées sur le torse de Nathaniel, qui à ma grande surprise cachait des abdos bien sculptés. Sa langue se fraya un chemin entre mes lèvres et s'enroula doucement autour de la mienne. Je n'avais jamais embrassé...
C'était la première fois... Et c'était vraiment agréable...
J'avais chaud, très chaud...Je n'avais jamais eu autant chaud dans cette ville... Même après avoir fait mes entraînements.
Il détacha doucement ses lèvres des miennes et reprit son souffle. Je ne pouvais que l'imiter après ça. Je tentais de reprendre mes esprits, mais son baiser m'avait vraiment troublé de la tête aux pieds. J'avais l'impression que mes jambes allaient me lâcher à tout moment et qu'une crise cardiaque allait me faire flancher. J'étais obligée de me retenir à ce qui était le plus proche de moi, soit le torse de Nathaniel. Celui-ci posa son front contre le mien, son nez frôlant le mien par la même occasion. Ses yeux bruns me fixaient avec intensité ce qui me fit rougir et ce qui accéléra mon stupide coeur. Pourquoi est-ce que je réagissais comme ça avec lui ?! Normalement, j'aurais mis une raclée mémorable à n'importe quel autre garçon ! Mais lui ! Je me sentais vraiment fragile ! Et j'avais l'impression que ses yeux me sondaient...
J'avais l'impression d'être quelqu'un qui comptait à ses yeux ...
- Angely...
Sa voix qui prononçait mon prénom comme s'il était important... C'était toujours la même chose... Mon prénom avait cette résonnance différente quand c'était lui qui le disait. Et j'aimais entendre cette différence, malgré nos disputes.
- Tu devrais vraiment garder tes cheveux détachés...
Par réflexe, j'ai passé ma main dans mes cheveux mi-long à la recherche de l'élastique que Nathaniel brandit sous mon nez, en souriant légèrement.
- ça te va bien.
Mes joues ont pris un coup de chaleur et je savais que si j'ouvrais la bouche, je n'allais pas réussir à aligner quelques mots. Je m'étais affaiblie juste à cause d'un simple baiser ?! Non ! Nathaniel n'était pas quelqu'un d'ordinaire ! Il...
- Nathaniel !!
Il se tendit en entendant son prénom et j'en ai profité pour m'éloigner de lui. J'ai serré les poings en évitant son regard. Il fallait que je l'éloigne de moi... il ne fallait pas que j'empire ma situation.
- Je ferais mieux d'y aller.
- Attends !
J'ai fais un pas sur le côté et je me suis mise à courir après être sortie du local. Mes cheveux détachés me cachèrent la vue et je me suis prise un torse qui m'arrêta net dans ma course. En découvrant le lieutenant O'Hara, j'ai réagi rapidement en m'écartant de lui, mais il signala ma présence par talkie-walkie. J'ai repris ma course, en tentant d'oublier le baiser de Nathaniel qui m'avait perturbé et je me suis rendue dans la grande cour où à l'entrée, des militaires et mes compagnons se trouvaient.
Non...
- Angely !!
Je regardais autour de moi, en cherchant un moyen de partir, mais j'étais à court d'idées. Le colonel me vit et aboya des ordres. Bientôt, je fus encerclée par des soldats, mais aussi par mes anciens camarades qui me regardaient avec incompréhension.
- Calme-toi, Angely ! Nous ne te voulons aucun mal...
J'ai fusillé Mme Atmen du regard alors qu'elle se tenait auprès du colonel.
- Nous pouvons parler de ce qui t'es arrivée ce matin, et ton excès de colère... Et tout peut s'arranger.
J'évaluais mes possibilités de fuite, mais elles étaient quasi nulle... J'ai serré les poings, dégoûtée de m'être fait piéger aussi facilement.
- Ta perte de contrôle est compréhensible après ces années de souffrances que tu as accumulées...
J'ai grincé des dents.
Perte de contrôle ? Lui dire la vérité n'était qu'une perte de contrôle à ses yeux ?!
- TU NE SAIS PAS DE QUOI TU PARLES !!!!
- C'est toi même qui me l'as raconté. C'est également toi qui as eu pitié d'un ennemi qui t'a fait cette cicatrice au visage.
- Sale vipère ! Tu ne sais pas garder ce qu'on te raconte pour toi, mais en plus, tu couches avec le colonel alors que tu es mariée ! Tu manipules tous les hommes qui t'entourent !
Un soldat fit un pas en avant et je me suis mise sur mes gardes en observant tout le monde, quand je vis Nathaniel, arrivé en courant, ses cheveux blonds soulevés par le vent et son air inquiet sur son visage, mon coeur fit un bond. Il croisa mon regard et j'ai ressenti de la tristesse m'envahir.
- Je sais que ça ne va pas s'arranger... Je vais être exclue du programme, sauf si mes parents ne veulent toujours pas de moi. Sinon, vous m'enverrez sur un terrain.
- Non !! s'écria Nathaniel.
- Reste où tu es ! lui ordonna le colonel.
Il ne l'écouta pas et j'ai eu la gorge nouée... bon sang, pourquoi faisait il tout ça ?!
- Seth ! Occupe-toi de lui !!
J'ai écarquillé des yeux et je vis mon ancien camarade attraper Nathaniel par les épaules et mon sang ne fit qu'un tour.
- NE LE TOUCHE PAS !!!!
Seth se figea dans son geste et regarda dans ma direction.
- Quoi ?
- Ne le touche pas, dis-je d'une petite voix.
Comme si je n'avais déjà plus la force de me battre.
Ne comprenant toujours pas, Seth mit les bras de Nathaniel dans son dos pour l'immobiliser alors qu'il se débattait.
- Ne le touche pas, répétais-je en faisant un pas en avant dans leur direction.
Seth sourit en voyant Nathaniel souffrir. Ce qui m'énerva au plus haut point.
- NE LE TOUCHE PAS !!!! grondais-je.
Et là, les soldats me sautèrent dessus.
On ne comprend les conséquences de nos actes bien trop tard alors que le mal est fait.
Et il nous reste qu'une solution : y faire face.
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Dresser à tuer
FanfictionBook 1 de L'Ange de la Mort Ma tête n'est qu'un foutoir depuis que je suis rentrée vivante, et depuis, je tente vainement de reprendre une vie normale. Mais à quoi bon ? Alors que je sais pertinemment que je ne suis qu'un cas perdu. Ancienne militai...