8 - Raphael Pérez

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 Raphael Pérez. Chef du Cartel Sangriento au Mexique. Il est réputé pour être le diable en personne de part ses meurtres et tortures sanguinaires et inhumaines. Et c'est également l'homme qui se trouve devant moi. Grand, imposant, froid, distant. Tout dans sa posture et son attitude respire l'arrogance et l'assurance qu'il a au fond de lui, tout chez lui force le respect. On sait tous que c'est l'homme à ne pas provoquer ou attaquer.

 Il est habillé d'une chemise blanche rentrée dans un pantalon de costume noir. Les manches sont remontées jusqu'aux coudes, dévoilant ainsi ses deux avants-bras et les nombreux tatouages qui les recouvrent. Le premier bouton de sa chemise est ouvert, laissant entrevoir de nouveau de l'encre noir au niveau du haut de son torse et montant jusqu'au cou.

 Différemment à Enrique, les traits de son visage sont assez doux, ses fines lèvres sont entourées d'une fine barbe bien entretenue qui ombrage sa mâchoire et ses joues. Ses cheveux bruns sont bouclés et son nez droit. Son regard est quant à lui hypnotisant.

 Deux perles d'un bleu glacé. À la fois effrayants et attirants. Il est très compliqué de détacher son regard de ces deux iris clairs. Mais c'est également dans ces yeux que je vois ma fin d'écrite. Dans cet océan de glace qui fait tellement froid dans le dos...

 Son visage est couvert de sang, tout comme sa chemise blanche devenue entièrement rouge, ou du moins pratiquement rouge. Le sang coule le long de ses bras, tombant à petites gouttes au bout de ses doigts. Même ses cheveux en sont couvert. Inutile d'aller chercher d'où provient tout ce sang, je pense en avoir ma petite idée. Idée qui me répugne d'ailleurs. Pauvre homme...

 Le silence règne toujours dans la pièce. On se contente seulement de se fixer dans le blanc des yeux. Ni l'un ni l'autre n'osons prendre la parole. Enfin, il ne veut pas prendre la parole. Aux dernières nouvelles, j'ai toujours ce putain de foulard qui m'empêche de parler. Seuls des bruits étouffés peuvent se faire entendre.

 Puis au bout de quelques minutes, c'est une voix familière qui se fait entendre dans la pièce. Et cette voix ne m'avait d'ailleurs pas manqué du tout...

   - Raphael, tu en as terminé avec l'autre agent ? interrogea Enrique même s'il connaît parfaitement la réponse.

   - .

 Un mot, une syllabe. Simple, clair, net et efficace. Le Colombien s'avance dans la pièce et dévie son regard vers moi. Les mains dans les poches, il s'arrête à côté du Mexicain et se contente de me fixer, un sourire en coin.

 Comme je l'avais dit tout à l'heure, le contraste entre les deux hommes est clairement visible. Enrique fait bien plus négligé de part sa chemise mal arrangée et sa barbe mal entretenue. Raphael, quant à lui, possède plutôt une allure bien plus soignée.

   - Au grand remède les grands moyens, soupira le Colombien. Finalement, cette fille est bien plus incontrôlable que prévu...

   - Elle n'était pas seule. D'ailleurs elle n'aurait jamais pu sortir seule d'ici. Enrique, est-ce que tu peux sortir por favor ?

 Enrique se met à froncer les sourcils et se tourne vers Raphael. Ce dernier réagit à peine, gardant ses deux yeux bleu cristallin tournés vers moi.

   - Attends, qu'est-ce que t-

   - Je veux lui parler. Et seul. J'ai vraiment envie de faire connaissance avec cette demoiselle. Elle... m'intrigue...

 Il se met à pencher la tête légèrement sur le côté et plisse les yeux pour appuyer ses propos. Enrique soupire et finit par lâcher un petit rire, commençant à tourner les talons.

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant