12 - Piégée

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 Il penche un peu la tête tout en me souriant. Je ne sais pas ce que ce détraqué a en tête, mais s'il pense que je vais me plier à ses règles pour ses beaux yeux...

   - C'est juste de petites règles Leandra, rien de plus.

 Je commence à grogner alors qu'il vient tirer sur sa cigarette. Il laisse tranquillement la fumée s'échapper de sa bouche alors qu'un fin sourire étire ses lèvres.

   - Je ne fais pas ça pour tout le monde, juste aux personnes qui vivent ici. Et puisque tu vas vivre ici pendant un petit moment, j'aimerais que tu respectes ces petites règles.

 Je me mets à hausser un sourcil. Il y a quand même une sacré différence entre vivre ici et être enfermée ici. Aux dernières nouvelles, c'est pas moi qui ai décidé de me ramener là, c'est plutôt lui qui m'a emmenée de force dans sa chambre.

 Je sais très bien que je resterais dans cette chambre. Je sais très bien qu'il ne me laissera pas me balader dans les couloirs de cette foutue maison. Alors pourquoi m'obliger à suivre ses putains de règles ?

   - Je sais à quoi tu penses cosita, se mit à soupirer Raphael en buvant une gorgée de son verre, et tu as raison. Mais je tiens quand même à ce que tu les respectes, même si tu passeras tes journée dans cette pièce.

 Je me mets à geindre dans mon bâillon de fortune les sourcils froncés. Il finit calmement sa clope et vient l'écraser dans le cendrier à côté de lui. Il reprend son verre et en boit une gorgée avant de déposer de nouveau son regard sur moi.

   - Bien, commençons. Sache que techniquement, tu es sous ma surveillance personnelle, de ce fait je serais le seul, à priori, que tu verras dans cette pièce. À la limite il y aura Juan et Victoria, ou si vraiment, mes hommes les plus proches. Mais ce sera juste pendant mon absence, précisa-t-il.

 Rassurant. En bref, soit je suis seule, soit accompagné de ce taré, soit je me retrouverai surveillée par ses hommes. Chouette. Je tire un peu sur les menottes alors qu'il continue d'énumérer ses règles avec sérieux.

   - Sache que si je suis absent et que des personnes viendront alors pour toi, elles n'auront pas l'autorisation de t'adresser la parole. Tu peux essayer de leur parler, tu parleras dans le vide. Lorsqu'on parlera tous les deux et que je poserai une question, je veux que tu me répondes oralement. Je déteste qu'on ne me réponde pas. Dans les cas exceptionnels, comme celui-ci, précise Raphael en faisant référence au foulard dans ma bouche d'un geste de tête, un simple hochement de tête suffira. C'est clair pour le moment ?

 Voyant que je ne réponds pas, il soupire et son regard se fait plus meurtrier. Il ne dit rien et se contente de boire son verre. Il le repose et continue alors son récit.

   - On réglera ça après. S'il y a un problème, c'est moi et moi seul que tu préviens, et je suppose qu'il est inutile de te dire qu'il t'est interdit de t'enfuir...

 Il sourit et secoue la tête de gauche à droite tout en plissant les yeux. Ouais, bien sûr que la fuite est interdite. Mais ce n'est pas pour autant que je ne tenterai rien.

   - Comme te je l'ai dit, tu passeras tes journées ici. Cependant, il y aura tout de même des fois où je demanderai à ce que tu viennes dans mon bureau pour certaines affaires urgentes. Dans ce cas je viendrai te chercher moi-même, ou alors ce sera Juan ou Victoria qui s'en chargeront. Je l'ai déjà évoqué tout à l'heure, tu auras ta prothèse et tu pourras marcher, mais tu seras enchaînée. Interdiction d'aller dans le salon, tu resteras dans la chambre.

 Il finit par boire d'un trait son verre. Il se lève et vient s'asseoir auprès de moi sur le canapé. D'une main, il vient glisser ses doigts dans ma chevelure et commence à me les caresser, puis brutalement, son poing vient se refermer sur mes cheveux et il se met à les tirer en arrière d'un coup sec. Je me mets à gémir alors que je peux sentir son souffle chaud dans mon cou.

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant