63 - Chambre d'hôtel

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Leandra.

 Je me mets à souffler doucement, serrant davantage l'oreiller entre mes mains. Les sourcils froncés, j'essaie de faire abstraction du mal de tête qui m'accompagne au réveil. Sentant les rayons du soleil sur mon visage, ça aurait presque pu être un réveil tel que je les aime, mais la douleur qui me barre la tête est infernale.

 Je me tourne, dos à la fenêtre et pousse un faible gémissement. Ce mal de crâne ne ressemble en rien à mes migraines habituelles, c'est complètement différent. Je me sens vaseuse en plus de cela, ce qui n'améliore pas du tout mon cas.

 Puis j'ouvre brusquement les yeux – peut-être même trop brusquement – en me rendant compte de ma situation. Je pousse un second gémissement et referme les yeux, la lumière m'ayant agressé la rétine. Doucement, je les rouvre et laisse mes yeux s'habituer à la lumière.

 Je ne me réveille jamais avec les rayons du soleil, ma chambre n'est pas exposée selon le soleil justement. Mon lit est très confortable, mais clairement pas autant que ce lit...

 En me redressant, je commence à observer l'environnement autour de moi. Une porte est présente de l'autre côté de la pièce, face au lit, et le bruit d'une douche semble émaner. Je frissonne à l'idée de me retrouver dans une chambre inconnue avec un inconnu pas très loin de moi...

 Un inconnu pas si inconnu de ça si tu veux mon avis... J'écarquille les yeux, me rappelant la soirée d'hier. Elias. Je savais qu'il y avait un putain de problème, je l'ai su tout au long de la soirée, mais évidemment que je n'ai rien fait ! J'ai fait l'erreur de baisser ma garde, et je ne sais comment, il a réussi à me droguer. Je comprends mieux mon état maintenant...

 Détaillant précipitamment les alentours, je cherche un moyen de sortir d'ici. Je remarque mes vêtements posés sur le canapé de la pièce, je me mets alors à frissonner en baissant mon regard. Je porte une simple chemise avec un sous-vêtement sur deux. Mon soutien-gorge se retrouve avec le reste de mes vêtements sur le canapé.

 Plus loin contre le mur, je peux apercevoir ma prothèse. Je me libère des couvertures et, sans réfléchir davantage, me laisse glisser au sol. A quatre pattes, je me dirige vers ma prothèse et commence à l'enfiler rapidement. Il faut que je parte vite d'ici, je ne peux pas rester avec ce connard de Mexicain...

 En passant proche de la fenêtre, je me rends compte d'une chose : je suis dans le centre-ville de Medellín. Je ne vois pas l'intérêt de m'enlever et de rester en plein milieu de Medellín... Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire, c'est beaucoup trop simple...

 L'eau a cessé de couler dans la salle de bain ce qui augmente davantage mon angoisse. Regardant tout autour de moi, je regarde ce que je pourrais attraper pour pouvoir me défendre. Je plisse les yeux en voyant du métal dépasser de sous l'oreiller.

 Alors que les pas de l'autre côté de la pièce se rapprochent de la porte, je fonce sur l'oreiller et extirpe une arme à feu. Sans réfléchir une seule seconde de plus, je la charge et la pointe vers ce qui semble être la salle de bain. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre et je me fige sur le coup, les yeux écarquillés.

 Le souffle court, j'ai énormément de mal à réagir face à la situation qui se présente face à moi. Ce n'est clairement pas la personne à qui je pensais, pas le même connard de Mexicain que j'avais en tête...

 Un sourcil haussé, les deux yeux bleus de Raphael sont en train de me fixer. Il s'est arrêté net en me voyant une arme pointée sur lui, son arme pointée sur lui. Je ne sais pas à quoi il pense, il ne semble pas vraiment déstabilisé par la situation contrairement à moi...

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant