46 - Pressentiments

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Toluca, trois semaines plus tard.

 Je me mets à soupirer tout en faisant craquer les os de mon cou. Trois semaines. Trois semaines que je suis allé dans le Sinaloa pour trouver ce putain de traceur. Trois semaines où j'essaie d'avoir des informations mais sans grand succès. Je ne m'en suis pas vraiment occupé, seuls Juan et Victoria y sont allés pour essayer d'avoir des réponses, avec l'aide de Marco et Miguel, mes deux hommes de main les plus proches. Mais rien à faire, il ne veut toujours rien avouer.

 Cela fait déjà plusieurs jours que je dois aller le voir, et pourtant je n'ai toujours pas mis un pied dans le sous-sol dans lequel il séjourne. Je pensais, puisqu'il s'agit d'un gosse encore, qu'il cracherait vite le morceau, mais il faut croire que je me suis trompé. Il va falloir que je m'en occupe par moi-même.

 Je finis par fermer mon laptop et passe les mains sur mon visage. J'ai encore beaucoup de choses à faire, surtout qu'en plus de cela Angelo n'est toujours pas revenu. Je l'ai envoyé en Colombie, mais je n'ai pas de nouvelle de lui, ou du moins assez peu.

 J'imagine que tout se passe bien pour lui, sinon il m'aurait prévenu d'un quelconque problème. Je sais qu'il adore courir après ses cibles, et dans le cas actuel, je l'ai envoyé courir après Leandra. Je ne serais pas étonné s'ils ont déjà été en contact durant ces deux semaines. Je lui ai demandé un rapport pour aujourd'hui, je verrai bien ce qu'il en est.

 Je finis par me lever de ma chaise de bureau tout en prenant mon arme. Je la mets dans son étui à ma ceinture avant d'embarquer ma veste. Je prends mon téléphone et quitte mon bureau. Le petit est trois étages plus bas, dans mon sous-sol. Je n'ai pas vraiment à aller très loin au moins. Arrivé tout en bas, je parcours les couloirs jusqu'à atteindre la pièce dans laquelle il se situe. Je peux déjà entendre la voix de Victoria résonner de plus en plus fort que je m'approche. Une fois devant la porte, je l'ouvre directement.

 Tous les regards se tournent automatiquement vers moi, et mon amie se tait simplement, lâchant ce qu'elle était en train de faire. Le traceur est attaché sur une chaise, les deux poignets attachés sur les accoudoirs. Lorsque je suis entré, son regard envers Victoria n'exprimait que du mépris, et je comprends alors où est le souci.

 À ma vue, je le vois blanchir et je peux voir la panique transpercer ses iris. Je crains qu'il ne vive actuellement ses dernières minutes, et je pense qu'il vient seulement d'en prendre conscience.

 Victoria s'approche de moi, à la fois désespérée et heureuse de me voir atterrir ici. Je lui avais demandé d'essayer d'avoir le plus d'informations possible, mais en essayant de le maintenir intact un minimum. Il a reçu des coups, c'est indéniable. Entre les traces de mutilation, les hématomes, le sang partout sur lui. Il est évident qu'il en a bavé, mais malgré tout, il réussit à nous résister.

   - J'ai tout essayé, souffla-t-elle discrètement dans mon oreille. Je t'avoue que là, mis à part le tuer, je suis à court d'idée.

 Je soupire et mets les mains dans mes poches, réfléchissant à comment je peux au moins le faire parler. Juan a réussi à avoir des informations intéressantes tout à l'heure, peut-être que je pourrais au moins essayer de m'en servir contre lui...

   - Je prends le relais, annonçai-je en le fixant du regard. Tu peux remonter et aller t'occuper des affaires.

 Elle comprend parfaitement lorsque j'évoque les affaires et acquiesce simplement. Elle jette un dernier regard à notre captif avant de passer la porte et de quitter la pièce. La porte se referme derrière alors que je ne le quitte toujours pas des yeux. Il est vraiment dans un sale état, et ce que je lui prévois risque de ne pas arranger les choses. Il aurait pu éviter tout ça, si seulement il ne s'était occupé que de ses affaires... Dommage pour lui.

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant