Liaison Sanglante

15 - Consentement

 Deux semaines. Deux semaines que je suis ici. Du moins d'après ce que j'ai pu comprendre auprès des Mexicains. Deux longues et épuisantes semaines que je dois supporter Raphael et ses humeurs. Deux semaines qu'il m'a emmenée loin de mon pays. Que s'est-il passé en deux semaines ? Pas grand chose en réalité. Les jours se ressemblaient, Raphael partait au matin de la chambre pour y revenir au soir. Il me laissait seule et attachée au lit comme d'habitude, où seuls Victoria et Juan entraient pour m'apporter le déjeuner.

 Généralement, je reste allongée dans le lit, ne sachant pas trop quoi faire. Alors je me lève du lit pour observer ce qu'il se passe à l'extérieur, ou même juste pour sentir le soleil d'été taper sur ma peau. Où bien, tout simplement, je reste dans le lit et je dors. Je suis clairement devenue une marmotte d'ailleurs.

 Lorsque Raphael revient au soir, il semble toujours aussi épuisé, mais toute son énergie refait apparition lorsqu'il croise mon regard. À chaque fois qu'il finit sa journée, il est heureux de pouvoir jouer un peu avec moi et mes nerfs.

 Lorsqu'il m'a laissée dans la salle de bain attachée et bâillonnée, j'ai bien cru que j'allais finir par perdre la tête. Alors que ce n'était question que d'une journée. Une seule, et toute petite journée... Bref, depuis j'essaie de me faire le plus petite possible.

 Je sais qu'il est capable de faire bien pire, et clairement, je n'ai pas envie d'expérimenter. Je ne me la ferme pas pour autant, bien évidemment. Si je peux lui lancer quelques pics de temps à autre, ou lui montrer clairement mon désaccord sur certains sujets, je n'hésite pas. Du moins, à condition que ça ne me porte pas préjudice. Il faut pas déconner non plus...

 Aujourd'hui, je dois avouer que c'est un peu spécial. Nous sommes encore au matin, et Raphael est encore en train de dormir à côté de moi. Habituellement, il se lève toujours avant et part faire ses petites affaires tranquillement de son côté. Aujourd'hui, il est encore là.

 Allongée sur le dos, je fais tout pour éviter un quelconque mouvement de risque à réveiller le Mexicain à côté de moi. Il a le sommeil sensible, et il me l'a bien fait comprendre la première nuit. Finalement, je me tourne sur le côté, face à la baie vitrée et observe l'extérieur grâce à la petite fente présente entre les rideaux.

 J'ai aussi pensé à un moyen de m'échapper d'ici. J'ai beaucoup surveillé les hommes de Pérez, j'ai observé leurs mouvements, les tours de gardes, les endroits que je peux envisager pour partir d'ici... M'échapper de cette chambre sera simple. M'échapper de la maison, ce sera bien autre chose. J'ai réussi à récupérer une pince à cheveux et un trombone que j'ai caché sous le matelas. Je vais donc pouvoir réussir à retirer la chaîne et sortir de la pièce sans encombre.

 Raphael me laisse toujours la prothèse, donc je n'aurais pas à m'inquiéter sur ça. Et pour ce qui est des vêtements... Je n'ai plus mes vêtements ou mes sous-vêtements, je me balade tout le temps dans une des chemises de mon bourreau... sans rien en dessous. Il faut que je trouve quelque chose au moins pour me couvrir.

 Je ne sais pas encore comment est agencée la maison, je ne suis jamais sortie. Raphael m'a évoquée son bureau une fois, me disant qu'il m'y emmènerait une fois s'il a besoin de moi, mais ce n'est pas encore arrivé. Il faut que je trouve un moyen de sortir, juste jeter un œil pour me donner une idée. Je ne peux pas m'aventurer à l'aveuglette.

 Si je viens à être remarquée, il est évident que le chef du cartel et ses deux amis les plus proches seront très rapidement derrière mon petit cul. Il faut que je trouve un moment où ils ne me dérangeront pas.

 J'ai cru surprendre une conversation entre Raphael et Juan, son bras droit. Apparemment il devrait faire quelques sorties de quelques jours. Je pourrais peut-être tenter pendant son absence, genre pendant la nuit. Le problème c'est que je ne sais pas ce qu'il va faire de moi s'il vient réellement à partir quelques jours.