13 - Réflexion et ennui

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 Vous savez ce que ça fait de se réveiller avec un mal de crâne affreux, comme si une fanfare était en train de faire un show à l'intérieur de votre boîte crânienne ? Je vous laisse imaginer, parce que c'est ce que je vis en ce moment.

 Je vais pour passer la main sur mon front mais fronce les sourcils quand je retrouve mes mains bloquées. Je geins et ouvre doucement les yeux, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Posée sur le côté droit, je tente de dégager mes mains mais découvre qu'elles se retrouvent entravées par une paire de menottes. Encore. J'ai dormi avec ça toute la nuit ? Déjà, est-ce que j'ai dormi juste ? Puis ce qu'il s'était passé cette nuit me revient en tête.

 J'ai essayé de partir d'ici, le soucis était que cet enfoiré de Mexicain m'a attrapée hier soir, et il n'a pas hésité à me droguer pour que je puisse m'endormir sans problème. D'où mon mal de crâne affreux.

 Une silhouette imposante passe dans mon champ de vision et je me mets à me mordre la lèvre pour éviter de lui cracher à la gueule tout le mépris que j'ai pour lui. Il s'avance calmement et se place en face de moi. Il s'agenouille et vient passer ses doigts entre mes mèches de cheveux.

 Raphael est en boxer, laissant apparaître son corps entier et ses tatouages par la même occasion. Il a les cheveux mouillés, signe qu'il vient de sortir de la douche et un sourire narquois est affiché sur son visage.

   - Buen día cosita, bien dormi ? me demande le Mexicain.

 Je me mets à gémir et à grimacer lorsqu'il vient accrocher sa main sur ma cuisse. Je soupire et je dois me faire violence pour ne pas lui foutre ma putain de jambe dans sa gueule.

   - J'ai... juste un peu mal à la tête. Ne me drogue plus, lui répondis-je sous son regard soudainement froid. Je déteste me réveiller avec un mal de crâne au petit matin, c'est vraiment désagréable...

 Il se met à soupirer et secoue la tête, soudainement las de ma réponse. Ce type change aussi bien de comportement et d'humeur qu'il peut changer de vêtements, c'est pas croyable. Un vrai lunatique dans l'art de la manière.

   - C'est toi qui m'as en quelque sorte forcé à te droguer, me fit remarquer le brun. Si tu m'avais sagement écouté, tu ne serais pas dans cet état.

 Il se relève et tire sur la couette pour l'enlever de mon corps. Un frisson me parcourt lorsque la fraîcheur de la pièce s'abat sur ma peau nue. Ah. J'avais oublié que j'étais nue, ou du moins seulement habillée d'une chemise ouverte.

   - Mais j'ai prévu ce mal de tête, ne t'en fais pas.

 Il me détache la cheville et me pousse légèrement sur le dos avant de venir passer un bras en dessous de mes genoux et un autre dans mon dos pour pouvoir me porter. Il me décolle du lit et m'emmène de l'autre côté de la pièce, il se dirige vers le canapé du coin salon et m'y dépose délicatement. Il s'agenouille devant moi et commence à passer ses mains derrière moi avant de se stopper net. Il lève tout de même le regard vers moi.

   - Je te détache juste pour manger. Inutile d'essayer quoi que ce soit, c'est clair ?

 Je hoche simplement la tête alors qu'il me détache finalement les poignets. Je les ramène rapidement devant et me mets à les masser. Avoir dormi avec ça toute la nuit m'a sacrément arraché la peau. Raphael s'éloigne quelques secondes, dévoilant alors ce qu'il y a en face de moi. Sur la petite table basse se trouve un plateau ou tout un petit déjeuner se présente.

 Un verre de jus de fruit accompagné de conchas et de deux plats de... aucune idée, mais c'est un mélange de haricots accompagnés d'un œuf sur le plat, le tout reposant sur une tortilla et recouvert d'une sauce. Plutôt salé comme petit déjeuner...

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant