36 - Changements

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- Tu es sûre de ton choix ?

- Oui.

- Je vois...

- Attends, qu'est-ce que tu fais là ?

- Je t'endors, ordre du patron.

- Mais...

- Chuut, ça va aller...

*   *   *

- Elle est là !

- Personne n'est ici ?

- Non, on peut y aller.

- Elle est encore vivante ?

- Elle est blessée ?

- On l'emmène d'urgence.

- Leandra !

- Tout va bien, elle est avec nous.

- Ouais, elle est enfin en sécurité.

- On va à l'agence, des médecins vont venir s'occuper d'elle.

- Elle sera surveillée hein ?

- Bien évidemment, il est hors de question qu'on la laisse sans surveillance.

- Tout va bien se passer, elle est revenue... Tout va bien...

*   *   *

Leandra.

Colombie, Medellín.

 Bip. Bip. Bip.

   - Hm...

 Foutu téléphone. Je tape la table de chevet à la recherche de ce qu'il m'a réveillée. Une fois l'objet en main, je soupire et arrête cette foutue sonnerie. 7 heures 25. Il est temps de se lever je crois bien...

 Je me redresse et fais craquer mon cou. Je me tourne vers la porte de ma chambre et soupire. Il n'y a qu'un peu de soleil qui rentre dans ma chambre, et ça a le don de m'exaspérer. Qu'est-ce que je peux aimer me réveiller avec le soleil...

 Je m'installe au bord du lit et m'abaisse. J'attrape les béquilles posées pile au pied du lit pour les utiliser. Je me lève enfin et m'avance vers le séjour. Une fois dans la pièce de vie, j'inspire profondément en sentant le soleil recouvrir mon épiderme. Que c'est agréable.

 J'en profite, les jours de pluie approchent et l'humidité se fait ressentir dans l'air. Clairement, le mois d'avril est loin d'être mon préféré. Bien que les températures ici ne changent pas énormément non plus au fil de l'année, le temps est une toute autre affaire. La saison humide est un véritable enfer. S'il peut y avoir un ou deux jours de soleil dans le mois, c'est bien beau...

 Je file directement dans la salle de bain pour m'habiller. J'ai ma matinée aujourd'hui, mais j'ai tout de même voulu me lever tôt pour aller courir et me balader dans mon quartier. Ça fait un petit moment que je ne suis plus allée voir les boulangers de ma rue, ça leur fera certainement plaisir de me voir.

 Cléo et Julian font un couple quasi parfait. Ils sont boulangers dans la rue dans laquelle je suis née et étaient de grands amis de ma mère. Quand elle est partie, c'est eux qui m'ont prise sous leurs ailes. D'ailleurs, s'ils avaient pu m'adopter ils l'auraient fait, mais leur condition ne le permettait pas, donc ils prenaient simplement soin de moi. Ce sont clairement de seconds parents pour moi.

Liaison SanglanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant