Chapitre 17

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Héphasie riait à perdre haleine. Elle semblait hystérique, ce qui mit à bout les nerfs d'Alex. C'était donc là toute sa réponse ! Il faisait preuve de courage et d'honnêteté, et elle osait se moquer ouvertement de lui !

Son poing cogna contre le mur, à quelques centimètres de la tête de la peintresse.

— Pourquoi me tourmentez-vous ainsi ? geignit-il.

C'était la première fois qu'il éprouvait de tels sentiments, et, par conséquent, la première fois qu'il les avouait. Il ne s'imaginait certes pas rencontrer un tel fiasco !

Il fut alors cueilli en plein cœur par la vision qui s'offrit à lui. Son interlocutrice se pinçait les lèvres, s'efforçant de retenir ses pleurs. Mais ses yeux brillants la trahissaient. Son rire était-il en fait un mécanisme de défense, voué à le repousser ?

Le jeune homme déglutit difficilement en voyant une larme percer le barrage qu'avait tenté d'ériger son ange blond. D'une main hésitante, il l'essuya.

— Qu'y a-t-il, ma douce ? Je n'y entends plus rien.

— Vous me dites que vous m'aimez, mais vous agissez comme un véritable goujat, répondit-elle en hoquetant. Vous ai-je fait tant de mal, moi ? Devrais-je souffrir vos mauvais traitements, sous prétexte que je ressens la même chose à votre égard ? De plus, toute cette situation m'embrouille l'esprit... Le mariage ? Avec vous ? Un tel hasard ne se peut point !

Elle s'esclaffa de nouveau comme une possédée, tandis qu'Alexandre tâchait de faire le tri dans ce discours haché et riche en informations. Elle l'aimait donc ! Mais en un instant, il avait perdu toute son estime, ce qui le désola. Était-il bête !

— Cela se peut, et je m'en vais vous le prouver tout à l'heure.

Si la raison ne suffisait à le faire pardonner, alors il agirait comme au bordel : en la séduisant. Cette méthode avait déjà fait ses preuves et ne manquerait pas de recommencer. Il pencha sa tête vers la sienne. Quand Héphasie comprit son intention, elle protesta faiblement, mais céda vite en sentant sa langue essuyer sur sa peau les marques de sa tristesse. Elle semblait vouloir oublier cette dernière, et choisit pour se faire la violence de son désir, irréfrénable. Le duc pouvait lire dans ses yeux le dégoût que lui inspirait cette attraction. C'est avec toute sa rage et tout son abandon qu'elle tira à elle son partenaire par le biais de ses boucles brunes, pour écraser sans pitié ses lèvres sur les siennes.

Son amant répliqua avec la même ferveur. Il empoigna ses fesses et la souleva comme de rien pour la hisser à sa hauteur, tandis qu'elle enroulait naturellement ses jambes autour de son bassin en feu. Puis il força avec sa langue le passage des lèvres de sa compagne pour explorer chaque recoin de sa bouche, provoquant ses gémissements effrénés. La jeune femme, cependant, s'écarta légèrement pour reprendre son souffle, et s'ingénia à semer une pluie de baisers sur la peau d'Alex. Elle commença par son visage et descendit le long de son cou, écartant le col de sa chemise pour y accéder. Il grogna sous la torture, surtout quand sa partenaire eut l'idée d'agiter ses hanches, allant ainsi à la rencontre de la bosse formée par son pantalon. Il raffermit sa prise sur ses fesses et l'aida dans son entreprise en la faisant glisser sauvagement contre lui.

Héphasie, éperdue, hoqueta contre son torse solide. Toutefois, elle trouva promptement une autre manière d'occuper sa bouche désœuvrée : elle colla cette dernière contre le mamelon de son amant, qu'elle sentait à travers l'étoffe. Elle le mordilla malgré sa chemise et fut récompensée par un halètement viril. Le duc, ayant égaré toute sa raison, poursuivait cependant ses va-et-vient contre le sexe de sa belle. Le dos de cette dernière cognait contre le mur sans douceur, mais ses gémissements répétés l'invitaient à la besogner malgré tout.

Dans un instant de lucidité, le jeune homme songea que son pantalon n'apprécierait pas qu'il mène à terme ce doux supplice. Il oublia pourtant cette idée lorsque sa bonne amie jouit contre lui en enfouissant son visage dans son cou. Son petit cri étouffé réveilla ses plus bas instincts, et il répandit malgré lui sa semence dans son vêtement, à la manière d'un enfant ignorant. Il jura aussitôt en se rendant compte de l'ampleur de la catastrophe.

— Un problème ? murmura son ange blond, le regard toujours voilé par la volupté.

— Je reviens, je dois me changer, marmonna-t-il, peu fier.

— Oh, fit-elle, comprenant son soudain embarras. Allez-y, je vous en prie. Je vous attends.

Heureusement, le bal se déroulait chez sa mère. Même s'il n'habitait plus depuis longtemps dans cette demeure, qu'il cédait volontiers à celle qui lui avait donné le jour, il avait laissé quelques affaires dans sa chambre, puisqu'il lui arrivait de lui rendre visite pendant un laps de temps variable. Il n'aurait donc aucun mal à trouver un autre pantalon pour remplacer celui qu'il avait souillé. Et une fois fait, il irait demander à Héphasie sa main dans les formes. Ils s'aimaient tous deux, et après ce qu'ils avaient fait, elle ne pourrait décemment pas refuser sa proposition. Du moins l'espérait-il, car il craignait que ce moment d'égarement ne lui vaille de plus cuisants reproches... qu'il méritait, il devait bien le reconnaître.

*

Bonjour !

J'évite généralement d'écrire ce genre de mots pour ne pas gêner votre lecture, mais je tenais à m'excuser pour mon silence. Je lis tous vos commentaires et vous remercie de votre soutien, mais je n'ai que peu de temps et trouve tout juste celui de corriger les chapitres déjà écrits pour les publier, ce qui explique que je ne vous réponde pas. J'espère toutefois recouvrer bientôt la possibilité d'écrire (et également de lire certains d'entre vous). Il me faudra probablement encore quelques semaines, puisque je commence demain un stage, et dois également rendre trois dissertations pour après les vacances (au secours). Mais passés ces moments chronophages, je vous reviendrai sans doute. En tout cas, je croise les doigts. 

J'espère que ce chapitre vous a plu,

Obombra


Une vierge au bordelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant