Alex était terriblement frustré. Il rentrait chez lui plus excité qu'à son arrivée au bordel. Certes, il avait passé un délicieux moment et se réjouissait de revoir Héphasie. Cependant, sa virilité, toujours tendue sous son pantalon, continuait de l'indisposer. Une prostituée ne lui avait jamais fait cet effet, ni n'avait eu l'audace de le laisser dans un tel état. Car la jeune femme s'était avérée terriblement entreprenante, malgré sa timidité première. Feignait-elle la crainte pour mieux ensorceler les hommes ? Le duc ne le croyait pas, et songeait plutôt qu'il s'agissait d'un paradoxe de son caractère qui la rendait plus unique encore.
Il rejoignit sa chambre en ignorant superbement son majordome, Graves. Il avait besoin de solitude pour ruminer ses pensées. La porte refermée derrière lui, il ôta sa chemise, puis son pantalon, et prit le temps de souffler. Le brun ferma les yeux et se massa doucement les tempes, sentant poindre la migraine. Puis il se la rappela. Il ne pouvait s'en empêcher.
La manière dont elle avait chevauché sa jambe était terriblement érotique. Aucune femme n'avait jamais songé à frotter ainsi son sexe contre lui. Pourtant, il avait connu bien des amantes, souvent expertes en la matière. S'agissait-il d'un instinct puissant qui guidait Héphasie ? L'appel de la sensualité lui avait-il fait perdre le sens ?
Alex aimait à croire que c'était lui qui avait allumé en elle cet appétit démesuré de la chair, que c'était ses caresses qui l'avaient éveillée au désir. Il se rappela les gémissements de la prostituée, ses yeux qui se voilaient et ses seins qui se tendaient sous sa bouche... Il empoigna fermement une des colonnes du lit à baldaquin. De l'autre main, il captura sa virilité. Il lui prodigua ce même va-et-vient que lui avait réclamé sa belle, insupportablement lent dans les premiers temps, puis si rythmé qu'elle en avait perdu le souffle, les joues rougies par l'effort.
Le duc grinça des dents. Son plaisir était si puissant qu'il avait presque mal. La prochaine fois, il se le jurait, c'était son sexe que la jeune femme chevaucherait. Elle s'empalerait sur lui jusqu'à la garde, les yeux arrondis par l'extase, et ondulerait des hanches en cadence pour les propulser ensemble vers le septième ciel. Puis sa belle amazone se blottirait tel un chat contre lui, repue et ronronnante.
Alex fit danser une dernière fois ses doigts de haut en bas sur son membre, puis éjacula puissamment. Il s'imagina encore Héphasie, comblée, s'abandonnant dans ses bras après l'amour et lui promettant à voix basse d'autres délices.
Cette nuit, il dormit d'un sommeil agité, peuplé de rêves débridés où deux corps complémentaires s'imbriquaient, et le matin venu, il retrouva l'état dont il avait réussi à se débarrasser la veille...
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Une vierge au bordel
Narrativa StoricaHéphasie n'aime rien tant que dessiner. Déterminée à progresser, elle se rend régulièrement au bordel pour exercer son art, certaines prostituées acceptant d'y poser nues. Cependant, son mépris des convenances pourrait lui porter préjudice, d'autant...