Chapitre 37

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Héphasie se comportait en véritable tentatrice et parvenait à merveille à le mettre dans tous ses états. Il était cependant bien décidé à lui laisser les commandes pour cette fois. Malgré son inexpérience, il la savait très bonne élève et, en outre, il préférait lui-même de loin les exercices pratiques à la théorie...

Ce corps svelte moulé au sien déconcentrait toutefois Alexandre dans sa tâche : il désirait accélérer les choses, se sachant déjà au bord du précipice. Dès qu'il était question de la peintresse, il redevenait un jouvenceau. Mais cela les mettait sur un pied d'égalité et pimentait par conséquent leurs ébats.

La jeune femme, visiblement en proie à la même fièvre, l'embrassa avec une passion qui l'embrasa. Ses douces mains s'égarèrent sur son torse, le caressant avec langueur et sensualité, puis descendirent plus bas, explorant ses cuisses musclées par de nombreuses heures d'équitation. Cette hardiesse tira au duc un grognement. Ses bonnes résolutions d'ores et déjà lancées aux oubliettes, il agrippa les hanches de sa belle pour la positionner à l'orée de son sexe.

Héphasie lui lança un regard réprobateur tout en repoussant ses cheveux derrière ses épaules d'un geste de la tête.

— Je croyais que vous étiez à ma disposition, votre grâce...

— Mais c'est le cas, répliqua le principal concerné en feignant l'innocence.

Il leva les mains en l'air et les laissa retomber le long de son corps, sur le lit.

— Je suis tout à vous, ma sorcière.

Il lui décocha un clin d'œil qu'il espéra dévastateur. Peu convaincue, la jeune femme emprisonna ses poignets de ses doigts pour l'empêcher de bouger. Son étau était aussi léger que la caresse d'une plume ; Alex aurait pu s'en libérer, mais il décida – à nouveau – de laisser les rênes à son aimée.

Celle-ci entreprit de continuer ce qu'il avait entamé : se fondre en elle. Héphasie fut toutefois d'une lenteur et d'une tendresse telles qu'il n'aurait pu les imiter, malgré ses tentatives pour maîtriser sa passion. Elle se hissa sur son membre en prenant une inspiration sensuelle et glissa sur lui précautionneusement, cherchant à s'habituer à ce contact encore inconnu d'elle. Le jeune homme guettait sur son visage des signes de douleur, inquiet malgré les sensations merveilleuses qu'il ressentait. Il pensait avant tout au plaisir de sa douce. Mais s'il n'avait pas été dans cette position, aurait-il pu se contenir ? Il se félicita intérieurement d'avoir obéi à la peintresse : elle ne semblait éprouver aucune souffrance... et se délectait sans doute même de la torture qu'elle lui infligeait.

Elle ondulait sur le duc, lui offrant un majestueux spectacle. Bien sûr, celui-ci n'en perdait rien : il était obnubilé par les seins et les délicieuses hanches en mouvement d'Héphasie, et plus encore par son visage renversé qui commençait à exprimer les délices de la volupté. De nouveau, il s'émerveilla de sa capacité à venir cueillir son plaisir naturellement, sans même le connaître, et surtout sans honte. Le moment qu'attendait désespérément Alexandre arriva finalement : au bord du précipice, sa belle accéléra la cadence, ahanant sous l'effort et le plaisir conjugués. Cette fois-ci, elle ne retint pas les mains du jeune homme lorsqu'il les posa sur ses hanches pour la soulever et la ramener à lui toujours plus vite, toujours plus fort, leurs deux corps s'unissant inlassablement dans une quête commune de félicité, leur esprit tendu vers celui de l'autre, avec dans le regard tout l'amour et toute la tendresse du monde.

Alex connut un orgasme si dévastateur qu'il crut voir des étoiles tomber du plafond pour dessiner une auréole à son ange blond tout échevelé, celui-là même qui l'avait irrémédiablement attiré, mais aussi touché, au fond de lui, la première fois qu'il l'avait vu au bordel, et qui faisait aujourd'hui de sa vie un paradis sur terre. Quand Héphasie cria son nom et s'affaissa contre lui, repue tout comme lui dans sa chair et dans son âme, le duc ne put s'empêcher de verser une larme de reconnaissance.

— Je t'aime, murmura-t-il.

C'était à la fois une prière et une promesse. C'était la demande, l'attente de ces mots dans sa bouche à elle. Mais c'était aussi l'assurance de son soutien et de sa tendresse indéfectibles face à toutes les épreuves que l'existence mettrait sans aucun doute sur leur chemin.

— Je t'aime aussi, répondit sa douce, l'exauçant ainsi, en lui offrant le sourire le plus chaleureux qu'il eût jamais vu.

Ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, confiants en l'avenir et en l'équipe qu'ils formaient. 

Une vierge au bordelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant