Chapitre 13

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Noah Soden

Lana me parle en boucle depuis qu'elle à finit son tour, alors que je reste assis au bord du terrain, trop occupé à contenir ma nausée pour l'écouter. C'est de pire en pire chaque semaine. Je cours de toujours un peu moins vite et je me sens toujours un peu plus mal après. 

Soit je fume trop, soit je mange pas assez, soit c'est le manque de sommeil, soit je devrais arrêter de me poser des questions stupides parce que c'est clairement tout ça à la fois. 

— Tu m'as écouté ? Finis par demander Lana avec son éternelle froncement de sourcils. 

Je me demande si je l'ai même déjà vu le visage détendu. 

— Nan, je réponds. Tu vas tout me résumer sans excéder dix mots sinon je vais encore décrocher parce que ton accent me fait chier. 

J'ai jamais supporté la façon de parler des américain.

— Entraine toi et progresse, lâche-t-elle sèchement. Voilà pour le résumé. 

Elle est arrivée deuxième de son groupe aujourd'hui, c'est l'objectif qu'on s'était fixé, et de mon côté, je ne l'ai clairement pas atteint. Je vais devoir faire ce qu'elle me demande, je suis descendu trop loin du top dix, la récompense de cinquante points est vitale. 

En rentrant au pensionnat après l'entraînement, je fais l'erreur d'en parler à Tyler. Dès le lendemain, il vient me réveiller à six heures pour m'emmener courir dans la forêt qui borde le pensionnat. 

— Je commence officiellement qu'à neuf heures le samedi, se justifie-t-il quand je lui demande pourquoi il à choisi le pire horaire de la journée. Donc pour l'instant j'ai du temps libre, et en plus on risque pas de croiser quelqu'un ici à cette heure là. C'est moins risqué. 

— T'as du temps libre aussi le soir, je marmonne sans tenir compte de son deuxième argument, trop imparable. 

— Ouais mais j'ai d'autres projets pour ce soir. T'en fais partie d'ailleurs. 

Il me sourit et je lui rends sans même m'en rendre compte. Ça m'énerve cet air de gamin qu'il a parfois. Ça me donne l'impression que tout va bien entre nous, j'en oublie que c'est juste un connard à qui je laisse tout passer parce que j'arrive pas à faire autrement. 

— T'as vraiment un cardio de merde, commente t-il quand je m'arrête pour souffler alors qu'il respire à peine plus fort que d'habitude de son côté. 

Je dis rien, je peux pas. J'ai trop de mal à retrouver mon souffle. 

— Continue de marcher, suggère-t-il. C'est pire sinon. 

Il pose une main sur mon épaule pour m'entraîner avec lui. Je voulais l'envoyer se faire foutre au début, mais il à raison, ça passe plus vite en marchant. Il me donne une bouteille d'eau et pendant que je la vide d'une traite, je vois qu’il réfléchit. 

— Tu peux progresser mais il faudrait que tu continues de courir tous les jours... Je sais pas si je pourrais t'accompagner. 

— Je peux y aller seul. 

Il fait non de la tête.

— Je préfère pas. Je te connais. 

Beaucoup trop bien, c'est ça le problème. Il sait que je pourrais avoir envie de me tester, que je pourrais dépasser mes limites, et vu mon état maintenant ça pourrait très mal tourner. 

— Il faut que tu y ailles avec Kally et Lana, décrète-t-il. 

— Mais Kally me... Tu sais très bien qu'elle me fait la gueule. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant