Chapitre 27

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Noah Soden




— Noah ! NOAH ! 

Je me réveille en sursaut, complètement paumé. Kally est en train de me secouer l'épaule, et des dizaines de visages amusés sont tournés vers moi. 

— Ça fait plusieurs semaines qu’Eryn te shoote plus avec des anxiolytiques, commente Kally. C’est quoi ton excuse ?

Je passe une main dans mes cheveux. On est en cours. Je ne sais pas à quel moment je me suis endormis, mais là tout de suite, je ne sais pas non plus quelle heure il est, quel jour on est, ou même dans quel matière on se trouve, alors c'est le dernier de mes soucis. 

— Pourquoi y a pas de prof ? Je demande d'une voix traînante. 

— Elle est partie chercher un truc, répond Kally. J'attends toujours une explication, pourquoi t'es crevé comme ça ? 

— Parce que je bosse. J'ai plus aucun point, il faut bien que je compense avec les notes. 

Je commence à retrouver mes esprits. On est mardi, j'ai travaillé presque toute la nuit hier. J'avais un devoir à faire, et depuis que Simon ne m'aide plus... Je soupire. Il aura fallu qu’il me fasse la gueule pour que je réalise à quel point il m’était utile.

— Tyler pourrait t'aider à récupérer des points, suggère Kally à voix basse. 

Je fais non de la tête. On ne s'est pas parlé depuis que je l'ai accusé à tort de m'avoir fait prendre les anxiolytiques. D'habitude, c'est toujours lui qui vient me chercher, toujours lui qui fait le premier pas, toujours lui qui exige de me voir. Mais j'ai dû le vexer, ou alors il a d'autres choses à faire, peu importe. Je ne peux pas aller le voir de moi-même, si je commence à prendre des initiatives, je ne ferais plus que subir ce qu'il se passe entre nous. 
J'en serais responsable aussi. 

J'ai déjà suffisamment de mal à me regarder dans le miroir en ce moment. 

— Tu sais combien de points tu aurais pu perdre si la prof t'avais vue dormir ? marmonne Kally. Tu vas juste empirer ton cas en continuant comme ça. 

— Et alors ? C'est ton problème ou le mien ?

À nouveau, plusieurs personnes se tournent vers moi. J'ai parlé trop fort. Kally se sert dans ma trousse pour jeter un stylo devant nous, il atterrit dans le visage d'un élève alors qu'elle grogne : 

— Regardez ailleurs ! 

Tout le monde se remet dans le bon sens aussitôt. 

— C'est peut-être ton problème, reprend-t-elle comme si de rien était, mais j'essaye de t'aider. Tu sais, c'est ce que font les amis entre eux. 

— J'ai pas besoin d'aide, surtout si ton seul conseil c'est que j'aille voir Tyler ! 

— Je suggérais juste, mais si tu veux pas, on peut chercher d'autres solutions. 

— Tu fais ça juste par pitié, je réplique en croisant les bras. 

Elle ouvre la bouche pour rétorquer, mais se ravise en voyant la professeur revenir. Je sais que j'ai raison, c'est de la pitié et rien d'autre. Elle est gentille avec moi uniquement parce qu'elle m'a vue me faire mal la dernière fois dans la cour. C'est comme quand elle me faisait la gueule après que j'ai tenté de piéger Lana, je n'ai eu qu'à lui montrer mes bras pour me faire pardonner. 

Le cours se termine, et j'ai à peine posé un pied dans le couloir que Kally qui se contenait en classe me retombe dessus. 

— Ça te plait d'avoir des relations comme celle que tu as avec Tyler ? demande-t-elle abruptement. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant