Chapitre 45

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Lana Parker

Je suis en train de me maquiller, assise devant l’immense miroir de ma chambre d’hôtel, quand j'entends toquer depuis la salle de bain. Comme elle sert à relier les deux chambres de la suite, je sais qu’il s’agit d’Adam. 

— Entre, je lance sans me lever. 

Il entre, et me jette un coup d'œil à travers le miroir. 

— T’es réveillée depuis longtemps ? demande-t-il.

— Depuis hier soir. 

— Pourquoi t’as pas dormi ? 

— Pourquoi faire ? 

Il fronce les sourcils. Je lève les yeux avant de préciser :

— J’ai pas fait exprès de pas dormir ! T’es vraiment stupide des fois. 

— Merci ça fait plaisir.

Lui demander s’il va mieux me paraît soudain moins important. Je me reconcentre sur mes traits de liner jusqu’à ce qu’il reprenne la parole :

— Qu’est-ce qu’on doit faire aujourd’hui ? 

— Aller où travaillait ma tante, pour commencer quelque part. Mais j’ai pas l’adresse…

Adam sort son portable de sa poche. 

— Comment elle s’appelle ? 

s’appelait, je ne peux pas m’empêcher de corriger dans ma tête. 

— Annasthasia Parker. Ou Anne, si elle utilisait son diminutif au travail. 

Adam fait des recherches alors que je termine de me maquiller. Quand je me relève enfin, il déclare : 

— J’ai trouvé. 

Il me montre son écran. L’adresse est dans le Queens, et notre hôtel à Manhattan. Ça me fait soupirer. 

— C’est à une heure d’ici… 

— Heureusement que ma mère nous paye le taxi. 

— Tu sais comment me redonner le sourire. 

Il sourit aussi. Je n’aurais pas besoin de poser la question du tout finalement, il va mieux, ça se voit. 

— T’as déjà mangé ? demande-t-il. 

— Oui, j’ai rentabilisé le room service. 

— On devrait y aller tout de suite alors. 

— Tu vois pas que je suis en pyjama ? 

Ses yeux passent de mon visage à ma tenue plusieurs fois, comme s’il observait quelque chose de complètement incohérent. 

— Tu te maquilles avant de t’habiller ? 

— Pourquoi ? Tu préfères le faire après toi ? 

— Je me maquille pas… 

Je me penche sur le sac contenant les vêtements que j’ai emporté pour m’empêcher de répondre. Même Astrid comprend le second degré mieux que lui. Je trouvais ça amusant et mignon au départ, mais aujourd’hui ça m’agace. Il m’agace. 

Je vais dans la salle de bain pour me changer, et l’image que me renvoie le miroir arrange un peu mon humeur. J’ai pu me maquiller et m’habiller comme je le voulais pour la première fois depuis des mois, je suis à New York, j’ai l’impression de redevenir moi-même. 

Le regard dubitatif que me jette Adam quand je le rejoins n’en est que plus énervant. 

— Quoi ?!

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant