Chapitre 50

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 Lana Parker

Je m'assois sur une pile de tapis après m’être resservi un verre. J’avais raison : cette soirée ne pouvait pas mieux tomber. À ce rythme, j’aurais bientôt oublié l’image de mon nom disparaissant du tableau. 

— Je vais aller la voir, affirme Adam à côté de moi. 

— Ta mère ? 

— Oui. Il faut que je lui dise que je suis au courant de tout ce qu’elle fait. Ça va la déstabiliser, on pourra peut-être en tirer quelque chose.

— Peut-être…

— Tu crois qu'elle pourrait accepter de vous rendre vos bourses si je lui dis que je la pardonnerais en échange ?

— Elle peut pas se décrédibiliser devant toute l’école en faisant marche arrière comme ça. Mais ça va la faire chier de savoir qu’elle t’as perdu et c’est tout ce qu’elle mérite. Surtout ce soir.

Adam soupire et pose les yeux sur mon verre. 

— Ça pourrait me donner du courage ? 

— Oui, mais il faut que tu sois sobre si tu vas voir ta mère. Sinon elle va se demander ou tu t’es procuré ton alcool déjà, et puis il faut pas que tu en dise trop sur les infos qu’on a à son sujet. Tu vas faire des boulettes si t’es bourré. 

— L’alcool me fait pas cet effet. 

— T’as jamais assez bu pour le savoir. 

Il ne réplique pas. Noah vient par ici. Je lève mon verre quand il arrive à notre niveau. 

— On trinque à nos cent-mille livres ? 

Il cogne son gobelet contre le miens avec un sourire amer.

— À nos cent-mille livres. 

— Tu les méritais vraiment, intervient Adam en levant les yeux sur lui. J'espère que tu pourras monter au top sept. D’ailleurs, si je peux faire quoique ce soit pour t’aider… 

Noah lui sourit. 

— C'est gentil. 

Il m'a proposé de l'aide à moi aussi, mais il sait et on sait tous qu'en réalité, il n'y aura certainement pas assez de place pour Noah et moi dans le top sept. 

Il y a peu de chances pour qu'il change avant la fin de l'année. Tout est déjà joué. 

Adam se lève pour laisser sa place à Noah et s'éloigne sans dire où il va. Je le rappelle tout de suite :

— Ne bois pas si tu compte aller voir ta mère, j’insiste. 

— J’en avais pas l'intention. 

— T’es sûr ? 

Il semble mal à l’aise, et angoissé. Angoissé à l'idée de confronter sa mère. Mal à l'aise parce qu'il compte bien sur l'alcool pour lui en donner le courage. 

— Je vais pas boire, répète-t-il sur la défensive avant de tourner le dos. 

— Et moi qui croyais lui avoir appris à mentir, je soupire. 

Noah le regarde s'éloigner. 

— Même avec toute la volonté du monde et la meilleure prof dans ce domaine, il n'a jamais su le faire, on ne change personne aussi vite. 

— C’est vrai. 

Il s'assoit à côté de moi avec un soupir. 

— Je suis tellement dégoûté. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant