Chapitre 30

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⚠️ TW - En commentaire ici et reporté à la fin du chapitre 👉🏻


Noah Soden


La sonnerie me tire des vapes, on est vendredi, fin du dernier cours. C'est les vacances. Je ramasse mon sac sans ranger mes affaires, que je n'avais pas sorties, et passe devant Kally pour quitter la classe. On ne s'adresse plus la parole, c'est sûrement mieux comme ça. 

L'idée de passer une semaine coincé au pensionnat, sans rien faire, sans distractions, me révulse. Je n'ai plus rien à foutre ici. Une seule chose me retiens encore : 

Si je m'en vais... Ce serait pour aller où ? 

Arrivé au dortoir, je déboutonne les premiers boutons de ma chemise et m'en débarrasse aussitôt. Tout, jusqu'à ce putain d'uniforme, me dégoûte. Je ne veux pas rester ici. Mais je peux pas partir, je peux pas, je suis coincé. 

— Qu'est-ce que tu regardes ! je crache en captant le regard de Simon sur moi. 

Il détourne les yeux aussitôt, le teint écarlate. Je ricane, parce que je me revois quelques années en arrière, face à Tyler. 

— Qu'est-ce-qui est arrivé à tes bras ? chuchote Simon. 

Mon rire coupe net. J'avance d'un pas dans sa direction, il recule, une main tendue devant lui pour me maintenir à distance. 

— Qu'est ce que tu crois que je vais te faire ? je marmonne. 

— Rien, c'est juste... C'est un réflexe. 

— Oh, sérieusement, déjà ? je ricane à nouveau. Tu devrais pas encore avoir ce genre de réflexes, tu t'es fait taper dessus qu'une fois !

Il a les yeux rivés sur le sol, pourtant je vois qu'il les ouvre grand, choqué par ce que je viens de dire. J'aimerais qu'il rétorque, je préfère quand il a du répondant, c'est plus excitant. Je me demande si Tyler ressent la même chose avec moi...

Je veux pas penser à lui. 

Je ravance d'un pas et Simon en refait un en arrière. Son dos rencontre le mur, il ne pourra plus s'enfuir à moins de me repousser. Est-ce qu'il osera ? 

— C'est toujours un réflexe ? je souffle. Ou t'as peur maintenant ? 

— Je t'ai déjà dit que j'avais pas peur de toi Noah, t’as juste vraiment pas l’air bien, on peut parler si tu veux mais recule et calme toi avant. 

— Je veux pas parler, ça sert à rien ! 

J'attends qu'il se dégage, qu'il me pousse, ça me met hors de moi qu’il ne fasse rien. 

— Si je te fais pas peur alors regarde moi, j'ordonne. 

Il sert les poings, inspire profondément, et plante enfin ses yeux dans les miens. Aussitôt, j'attrape ses lunettes pour les jeter à l’autre bout de la pièce et dégage son visage en tirant vers l’arrière les cheveux qui lui tombent sur le front. J'ai besoin d'une raison de rester. 

Comme ça, il ressemble à une raison de rester. 

Sans lâcher ses cheveux, j'attire son visage près du mien et l'embrasse, pour essayer. Il se laisse faire, quelques secondes, puis lève le bras, agrippe mon poignet, et d’un coup sec, appuis avec son pouce sur ma dernière brûlure. 

Je le lâche en même temps qu'un cri de douleur et recule de plusieurs pas. Le temps de retrouver mes esprits, il est déjà de l'autre côté de la pièce, tâtonnant le sol pour récupérer ses lunettes. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant