Chapitre 40

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Lana Parker

Tout est calme au dortoir. Je profite de mon portable que j’ai pu récupérer pour le week-end, Kally fait la même chose, et Astrid planche sur un devoir que je bouclerais à la dernière minute comme toujours. 

On sursaute toutes les trois lorsque la porte s’ouvre à la volée. 

— C’est le bordel, commente Eryn, un regard réprobateur baissé sur les vêtements qui jonchent le sol.

— Tu fou quoi ici ? demande Kally en sautant hors de son lit. 

Eryn ne répond pas, elle avance jusqu’au bureau d’Astrid et regarde par-dessus son épaule. 

— Tu travailles ? Tu devrais demander à Simon de le faire à ta place puisque vous êtes amis. 

— Simon a bien assez à faire et j'ai d'aussi bonne notes toute seule. 

Eryn hausse les épaules. 

— En tout cas, moi, je lui donne tous mes devoirs depuis qu'on est allié, et c'est génial. 

— T'évitera de lui causer un burnout quand même, je marmonne en descendant de mon lit à mon tour. 

Je sais pourquoi elle est là. J’attends ce moment depuis longtemps, des mois, mais je n’arrive pas à déterminer si c’est l’excitation d’y arriver enfin ou de l’angoisse pure qui déchaîne mon rythme cardiaque. 

Astrid et Kally me regardent sortir avec Eryn sans faire de commentaires. 

— Noah va remonter au classement ? demande cette dernière.

— Normalement oui, bientôt. 

— Très bien. Juste pour la piqûre de rappel : si une seule personne d’extérieur au top dix qu’on avait prévu y apparaît et menace ma place, je ferais tout pour la garder, il n’y aura plus d’alliance qui tienne. 

— Hmm. 

Là tout de suite, c’est la dernière de mes préoccupations. On s’en va rejoindre Axel, et si tout se passe comme prévu, il devrait enfin nous révéler ce qu’il s’est passé avec Matthew. La vraie histoire, complète et exacte. 

Je ne sais pas ce que je ferai de ces aveux. Je ne sais pas s’ils pourront me servir de preuve, je ne sais même pas s’ils seront ceux auxquels je m’attends. 
 
La seule chose que je sais c’est que cette école fermera à mon départ, mais je ne sais pas comment. Et plus les jours passent, plus cet objectif prend l’apparence d’une utopie inatteignable. 

La double porte du pensionnat est ouverte, ce qui n’arrive plus que quelques heures les week-end depuis la mise en place de nouvelles règles. Axel voulait un endroit sans caméras pour discuter, c’est à moi qu’on a donné le rôle de le trouver, alors j’ai fait au plus simple : la cour. 

Le mauvais temps fait fuir tout le monde, et j’ai repéré un endroit, sur le côté du pensionnat, où une ancienne porte condamnée a laissée un petit renfoncement dans le mur qui nous abritera de la pluie. Du moins, c’est l’argument que j’ai utilisé pour qu’on se place exactement là où je l’avais prévu. 

Axel nous attend, adossé au mur. Il me regarde approcher d’un air presque… Sévère ? 

— Donne-moi ton portable, ordonne-t-il dès que j’arrive à son niveau. 

Je m'exécute avant même qu’il ne s’explique, pour le mettre en confiance. 

— Je sais que tu serais capable d’enregistrer cette conversation. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant