Chapitre 44

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Lana Parker

C’est jeudi soir, les vacances commenceront demain après les cours, et je sors de mon entraînement habituel au gymnase quand Adam m’interpelle dans un couloir. On ne s’est plus adressé la parole depuis la nuit où il m’a surprise hors de mon dortoir. Pas une seule fois. 

Il attend qu’on soit dans un coin tranquille pour souffler :

— J’ai quelque chose à te dire. 

— Vas-y. 

— Je te promets d’être de ton côté et de ne plus retourner ma veste. C’est bien ce que tu attendais que je fasse ? 

Je hoche la tête. Il semble toujours hésitant. 

— Et ma promesse suffit ? Pour que tu me fasse confiance ? 

— Oui, elle suffit. Merci d’être de mon côté. 

C’est courageux. J'espère qu’il sait à quel point. 

— J’ai quand même quelque chose d’autre, ajoute t-il. Pour renforcer ma promesse et te prouver que je suis avec toi. Je pourrais te montrer demain soir, quand on récupérera nos portables. 

Je fronce les sourcils. 

— Hors de question que je reste dans le suspens jusque là. Explique moi si tu peux pas me montrer. 

Il regarde autour de nous, et baisse la voix bien qu’il n’y ait personne : 

— Tu sais ce qu’il s’est passé entre Noah et Luke ? 

— Vaguement. Noah n’a pas voulu me dire grand-chose, mais les bleus qu’ils avaient le lendemain en disaient déjà beaucoup. 

Ça fait deux semaines. Noah n’a presque plus aucune marque d’apparence, mais il ne parle plus à personne à l’exception de Tyler, et cette séquelle là est bien pire que n’importe quels bleus. 

— J’ai tout filmé, lâche Adam. C’était vendredi soir, j’étais déjà allé récupérer mon portable pour le week-end.  

— Alors on voit Luke s’en prendre à Noah sur la vidéo ? 

Ça pourrait servir. Peut-être. J’en sais rien. Adam acquiesce. 

— On voit tout… Et on entend tout. Luke a eu plusieurs paroles extrêmement compromettantes. C’est lui qui s’en ai pris à Matthew, c'est sûr. 

— C’est lui, je confirme dans un chuchotement. Je connais toute l’histoire maintenant. Demain je te la fait écouter, et toi tu me montre ta vidéo, ça te vas ? 

Il va savoir qu’Axel est impliqué, un secret que j’avais promis de garder, mais mes promesses ne valent rien, contrairement à celle d’Adam. C’est pour ça que maintenant qu’il a promis, je peux et dois lui faire confiance. 

Il accepte, on se sépare là-dessus, et le lendemain à la même heure, on se retrouve devant une salle de repos vide après être allé récupérer nos portables. 

Je jette un œil à la caméra au plafond en entrant. 

— Est-ce que les caméras ont des micros ? 

— Normalement non, répond Adam. On accepte automatiquement d’être filmé quand on s’inscrit à Keppel, c’est dans les conditions, mais enregistrer la voix, c’est à part. Ça devrait être illégal de le faire sans le consentement des élèves. 

— OK, on est pas à l'abri donc, vu le nombre de truc illégaux qui se passe ici. 

Il hausse les épaules. Si c’est le cas, si les caméras ont des micros, j’imagine que la directrice se fait un plaisir d’écouter toutes les conversations de l'alliance. Mais la liste de mes raisons de perdre espoir est déjà tellement longue qu’une de plus n’y change rien.

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant