Chapitre 39

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Lana Parker

On est mercredi soir, les portables confisqués la veille on été redistribué à midi, l’étude surveillée est devenue mon pire cauchemar une journée après sa mise en place, et mon alliance avec Eryn a déjà des conséquences. La première étant le regard noir que Kally rive sur moi depuis cinq grosse minutes. 

—  Qu’est-ce que tu attends pour râler ? je finis par demander.

— Je me retiens. Astrid en a marre que je me plaigne. 

— De Noah, précise Astrid. T’as pas arrêté depuis votre retour des vacances.

— Ah, donc je peux me plaindre de Lana sans que tu m’en veuille ? 

Astrid hausse les épaules, Kally le prend comme un feu vert et pointe sa fourchette sur moi.

— Pendant tous mes cours de la journée Eryn a insisté pour s’asseoir à côté de moi. Quand je lui ai demandé ce qu’il lui prenait, elle m’a répondu qu’à partir de maintenant je devais faire semblant d’être son amie et que c’était ton idée. J’ai dû supporter Eryn toute la journée à cause de toi ! 

Je me moque d’elle au lieu de m’excuser. J’imagine le calvaire que ça à dû être, mais je n’y peux rien, j’ai besoin de cette alliance. Et surtout pour qu’elle fonctionne, j’ai besoin de former le top dix qu’Eryn et moi avons imaginé hier. Je récupère mon plateau pour me lever. 

— Désolé de vous planter, mais j’ai du travail. 

— Je pense qu’on s’en remettra, réplique Kally alors que je m’éloigne. 

Je rejoins Noah, qui n’a plus mangé avec nous une seule fois depuis la reprise. D’habitude, il est avec des garçons de sa classe, mais ce soir il est tout seul. 

— Je te faisais de la peine ? demande-t-il sans lever les yeux sur moi. 

— Toujours, mais c’est pas pour ça que je suis là. Où tu en es dans le classement ? 

— Trop loin. J’ai lâché l’affaire de toute façon… 

— Il faut pas, tu peux encore reprendre la situation en main. J’ai eu une idée pour…

— Mais laisse tomber, m’interrompt-il. Je te dis que j’ai plus envie de faire ça, je vise plus la bourse maintenant, c’est bon !

Je soupire et laisse passer plusieurs secondes de silence avant d’insister :

— S’il te plait, laisse-moi au moins te proposer quelque chose, c’est pour tes points. T'auras le droit de sortir dans la cours si t’en récupère assez, ça sert pas qu’à la bourse. 

— OK… Mais je veux quelque chose en échange. 

Tu veux quelque chose en échange que je t’aide ? 

C’est ridicule. Il hoche la tête. 

— T’as tout compris. À toi de voir maintenant. 

Je n’arrive pas à croire que je vais accepter une arnaque pareille. 

— D’accord, je marmonne, dis moi ce que tu veux… 

— Liam flippe parce qu'apparemment tu l’aurais pris en photo avec sa marchandise dans les mains, donc il veut plus rien me vendre. Je veux que tu arranges ça. 

— OK, je réglerai ça ce soir à l'entraînement, et après tu me laisses t’aider pour tes points. On va avoir besoin du coach. 

Il accepte. On se sépare à la fin du dîner pour nous retrouver au gymnase moins d’une heure plus tard, avec les autres élèves du programme de redressement. Les entraînements m’avaient manqué pendant les vacances, je suis contente de retrouver l’ambiance moins pincée qui règne aux vestiaires. C’est le seul endroit à Keppel où j’ai l’impression d’être une élève normale dans une école normale. 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant