Chapitre 42

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Lana Parker


Le début des examens blancs se rapproche de jour en jour. Le temps passe étrangement à Keppel, les jours semblent durer des semaines, et les semaines ne semblent avoir duré qu’une journée quand elles prennent fin. Les vacances d’Avril arriveront vite, le sentiment d’urgence qui m’étreint s'amplifie chaque fois que j’y pense. 

Je n’ai plus beaucoup de temps pour trouver un moyen de faire tomber cette école. 

— Tu comprends quelque chose ? demande Axel à côté de moi. 

On s’est installé dans une salle d’étude pour travailler sur un devoir de science. C’est la matière dont l’examen aura lieu en premier, dans quelques jours à peine. Je soupire. 

— Non, je comprends rien. 

— J’ai dû mal aussi, avoue Astrid. 

Elle ramasse ses affaires et se lève. Si même elle lâche l’affaire, c’est vraiment mauvais signe. 

— Ça me prend la tête, je continuerais plus tard. On se voit ce soir Lana. 

— Ouais, à plus. Et si tu croises Simon tu peux nous l’amener ? 

Elle acquiesce avant de s’en aller. 

— Si l’examen blanc est à ce niveau vous risquez pas de rattraper votre zéro, commente Eryn en regardant l’enoncé du devoir par dessus mon épaule. 

Il n’y a plus qu’elle, Axel et moi autour de la table. 

— C’est sympa de nous le rappeler, marmonne-t-il. 

Elle hausse les épaules. 

— Je me fais pas d’illusion moi au moins, il faut que vous bossiez sérieusement, je vous trouve trop inactif. 

— Inactif ? je répète entre mes dents. 

— Oui, et pas que quand il s’agit des cours. Je vous rappelle qu’on a un autre objectif, et j’y tiens. Ce pensionnat fermera à mon départ. 

— C’est pas ton objectif ça, je réplique, c’est le mien depuis le début, je t’ai juste convaincu de m’aider !

Elle roule des yeux.

— Si ça peut te faire plaisir de le formuler comme ça. Il n’empêche que moi, je me bouge pour trouver des solutions. 

Elle se penche en avant pour poursuivre plus bas :

— Je vous rappelle qu’on ne peut pas se servir de ce qui est arrivé à Matthew sans risquer des problèmes à Axel. Il nous faut un autre angle d’attaque. 

Axel détourne le regard. Il suffit qu’on mentionne cet événement de près où de loin pour qu’il perde toutes ses couleurs. J’ai une pensée amère pour la clé USB contenant ses aveux qui se cache dans ma chambre. Je ne peux pas m’en débarrasser. Avoir une carte aussi solide à jouer contre la directrice est la seule chose qui m’empêche de perdre espoir. 

— Je suis allée voir la directrice ce matin, reprend Eryn. J’ai joué la carte de la fayotte pour aller lui demander des nouvelles et discuter un peu, et j’en ai profité pour piquer un truc dans son bureau. 

Elle sort quelque chose de sa poche. Une clé. 

— C’est celle de la boîte au lettre du secrétariat. Pendant qu’on discutait, la directrice m’a dit qu’elle avait plusieurs courriers importants qui y traînaient depuis des semaines mais qu’elle avait la flemme de s’en occuper, et qu’elle se forcerait sûrement ce week-end. Je me suis dis que ça pourrait être intéressant de voir à quoi ressemblent ses “courriers importants". 

Le pensionnat KeppelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant