Chapitre 24

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Lui... lui... lui... lui ?

Je me demandais ce que Fredo avait à lui dire de si bonheur, pour taper à sa porte aussi fort. Peut-être qu'il voulait voir Monarque, qu'il ne voulait pas y aller seul... Le petit matin se levait à peine, et j'aurais voulu un réveil moins chaotique ; une autre fois peut-être. Après tout, ce n'était que Fredo, mon souffle ralentissait, et je me calmais peu à peu... J'avais tourné la tête vers la fenêtre, un peu inquiète, évidemment, je ne voulais pas qu'il me voie ici. Qu'est-ce qu'il aurait pensé si deux de ses employés fricotaient ensemble, d'autant plus que l'une d'elle était fiancée !

- Mais Céleste ! me pressa Pénélope, tu dois y aller ! C'est lui, je te dis !

- J'ai compris ça ! chuchotai-je. Si ce n'est que Fredo... on a qu'à lui dire que j'ai dormi avec toi...

Et après une pause :

- ... Parce que j'avais froid, voilà !

- Et c'est pour ça que tu es toute nue ! répliqua-t-elle, les yeux écarquillés. Non, mais, et puis, tu es drôle, mais ce n'est pas Fredo !

- Comment ça ?

L'autre tapa à la porte de plus belle. Et Pénélope, qui croyait à une mauvaise blague de ma part, prit son alliance posée sur sa tête de lit, me le cola sous mon nez, et chuchota, les dents serrées :

- C'est lui ! je te dis !

- Merde ! criai-je avant de plaquer mes mains sur ma bouche.

- Chut ! Bah, oui « merde, » ! répéta Penelope en plaquant ses mains sur mes mains. Je ne te le fais pas dire ! Tu comprends pourquoi tu dois partir ?!

Je réalisais enfin ce qui se passait réellement ; c'était bien plus grave qu'une simple visite surprise de Fredo. Mon cœur se mit à battre frénétiquement de nouveau, et mon souffle s'accéléra à la même vitesse. Pénélope, faisant le tour, une dernière fois, des affaires qui m'appartenait, me dit, à la hâte :

- Passe par la fenêtre !

- Quoi ?! mais t'es complètement tarée ! dis-je carrément sur un ton de camaraderie franche et de longue date, que je n'aurais jamais pensé utiliser avec Pénélope. Par la fenêtre, tu veux me tuer, en fait ?

- Non, mais je l'ai déjà fait ! C'est rien, tu vas voir, ajouta-t-elle en me poussant vers ladite fenêtre.

Alors, obligée de prendre cette sortie dérobée, toujours toute nue, je m'étais glissée dans l'encadrement, cachant mon corps du mieux que je pouvais. Et en vérité, elle avait raison, le sol n'était pas si loin ; j'avais atterri sur mes deux pieds, chancelant à peine une fois debout par terre. Après un coup d'œil rapide à droite et à gauche, m'accroupissant et m'assurant que personne n'était là, j'avais doucement crié, pendant que l'autre fou appelait Pénélope et continuait de taper à la porte :

- Et mes habits alors ?

Elle les jeta, dans la foulée, un par un, par la fenêtre, précipitamment. Puis, d'un coup sec, referma cette dernière. Seulement, je m'étais rendu compte qu'il me manquait ma petite culotte ; mais trop tard, j'entendais déjà la porte du camping-car s'ouvrir. Mon cœur rata plusieurs sauts et je sentais ma tête rentrer dans une valse folle.

Je m'étais appuyé contre le camping-car, m'habillant tant bien que mal... merde, qu'allait-il se passer maintenant, je ne le savais pas encore... Alors, prêtant, sans le vouloir peut-être, une oreille attentive, j'eus entendu leur conversation, par bride seulement :

- ... c'est toi mon boubou ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

« Mon boubou » ?! C'était si faux et si moche que j'en avais eu envie de vomir, de rire aussi, surtout parce que c'était Pénélope qui l'avait dit !

Parfois, je ne pense à rien d'autre que toi. (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant