D'abord, j'avais hésité. Je ne pensais pas qu'elle allait d'elle-même me proposer ça. L'idée ne me déplaisait pas, bien au contraire. J'avais totalement conscience de ce qu'elle proposait, et je n'étais ni en panique, ni trop euphorique à l'idée de le faire. J'étais bien, vraiment, et même que ma raison avait pris tout le temps nécessaire pour peser le pour et le contre de cette question. Je le regardai, souriante, drôlement flattée et surprise ; bien sûr que je le voulais, qui refuserait de passer une nuit avec elle ?! D'ailleurs en réalité, la réponse était dès le début « oui, » alors, je lui répondis dans un murmure, accompagné d'un hochement de tête :
- Pourquoi pas.
Je me mordis les lèvres, elle aussi, les siennes ; et nous marchâmes doucement vers ma petite tente, faisant le moins de bruit possible, prises d'une soudaine crise de fou rire silencieuse, pareilles à deux grandes gamines en train de faire le mur, et craignant de réveiller leurs parents à tout moment. Et le moindre bruit, même les plus insignifiants, semblait résonner au centuple, chaque brindille, chaque caillou, chaque feuille écrasée ; le pire était la fermeture éclair de ma tente. C'était tout un maniement minutieux qu'on eût fait à deux, main dans la main, pour qu'elle ne chantât pas son « zip » caractéristique.
Une fois la chose faite, puisqu'il fallait bien la refermer de l'intérieur, toujours dans le noir, il faut le rappeler, on s'installa tant bien que mal dans cet espace étriqué. Mon humble demeure était loin d'être aussi luxueuse que l'immense camping-car de Pénélope - en plus, il sentait ce doux relent de plastique, cher aux matelas gonflables. En somme, tout l'effort que l'on avait mis en commun pour être les plus discrètes possible était balayé d'un revers de bousculade, de cognement, de frottement de linges et de rires tus.
Je l'entendais et la sentais se déshabiller près de moi, sans aucune gêne, alors je fis de même ; et même s'il faisait frais, en cette heure tardive de la nuit, je savais que tôt ou tard, on allait cuire à l'étouffée dans cette cocotte en puissance, puisqu'une chaleur d'étuve naissait déjà. Je devais alors, sans le vouloir le plus chaotiquement possible et marchant par moment sur Pénélope, ouvrir quelque peu l'entrée de ma tente, pour créer un semblant de courant d'air.
Puis, je m'allongeai de nouveau près d'elle, mettant un bras sous sa nuque, l'autre sur son ventre.
- C'est bon, t'es bien installée ? me demanda Pénélope.
Et même si la réponse était non, je lui chuchotai :
- Oui, et toi, tu es bien installée ?
- Pas du tout...
- Ah...
Puis, après un court silence Pénélope pouffa doucement :
- Au moins, on est ensemble, finit-elle par me souffler à l'oreille.
Oui, on était ensemble, très mal installées, mais ensemble.
- Mais,ajouta-t-elle sur le même ton, j'aime bien te sentir près de moi, comme ça.
Elle me caressait doucement la peau, commença par ma joue, s'arrêtant langoureusement dans mon cou, puis descendit sur mon épaule, mon bras, et ma poitrine, un peu plus longuement que le reste, je dois l'avouer. Sa doucereuse chatterie ne s'arrêta pas là, puisqu'après m'avoir furtivement pincé le téton, elle déposa un baisé sur la commissure de mes lèvres, et continua sa balade languissante ; son souffle chaud m'effleurait le visage, et je me laissais faire, très-heureuse de cette fin de soirée. Sa main, toujours agile et légère, passait alors sur ma cuisse nue, toute aussi nue que la sienne où elle était posée ; mon bassin collé contre sa hanche, je profitais pleinement de la chaleur délicate que dégageait son corps.
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Parfois, je ne pense à rien d'autre que toi. (GxG)
RomansaCéleste vient tout juste d'avoir le bac... et de se faire larguer. Pour se changer les idées et oublier son ex petite amie, elle décide, sur un coup de tête, de prendre un job d'été : barmaid dans un modeste camping au bord de l'océan. Et elle, qui...