Épilogue

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Le son du réveil a ça d'horrible qu'il nous accoutume, par la force de l'habitude et des répétitions, à son bruit désagréable, et de ce fait, à ne plus l'entendre – ou seulement de l'entendre moins.

Je m'étais découvert une nature de grosse dormeuse, peut-être un trait que j'avais hérité de mes parents ; et malgré la dissonance des bips de mon téléphone, de ses vibrations aussi, je me réveillai lentement, bavant à moitié sur mes oreillers.

J'étais seule. Seule dans un lit trop grand, et dans un appartement vide, presque vide, à peine meublé. Je venais d'y aménager, pour mes études supérieures ; fini le cocon familial.

Les persiennes fermées, je déambulais en petite culotte sur le carrelage froid de la cuisine. Des souvenirs brumeux me revenaient de ma dernière soirée ; trop d'alcool, trop de musique, peut-être des substances illicites... je ne savais plus trop. Et un grand verre d'eau plus tard, qu'il fallait déjà que je me prépare pour aller en cours.

Pas si motivée que ça, je prenais mon temps, repensais à ma nuit, trop courte, trop mouvementée, à tout le bazar que j'avais mis en rentrant... moi qui m'étais juré de faire plus attention.

Et un rêve me revint en mémoire, c'était l'été, au Chèvrefeuille, c'était bien... Je ne pouvais m'empêcher de sourire niaisement, en enfilant mes habits, mes chaussures. Tant de mois s'étaient écoulés depuis... et beaucoup trop de choses avaient changé...

Une gourde remplie d'infusion fruits rouges dans une main, mon sac de l'autre et j'étais fin prête à lutter contre la gueule de bois et les premiers cours du vendredi matin ; plus qu'une longue et lente journée à tenir, et le week-end était à moi !

En ouvrant ma porte, avant de la passer, je vis, accroché sur le battant, à hauteur de mes yeux, un petit mot scotché dessus. Il y était écrit, un peu à la va-vite, mais tout en élégance :

« Tu étais trop mignonne hier soir, un peu relou, quand tu es bourrée, mais très mignonne quand même ! J'aurais voulu me réveiller avec toi, mais je devais partir tôt, ce matin ! J'ai des cours à préparer moi ! Enfin bref, on se retrouve ce soir, bisous, je t'aime ! »

J'avais souri en silence, tendrement ; que c'était bien de partager mon toit avec Pénélope.

Parfois, je ne pense à rien d'autre que toi. (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant