Chapitre 32

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Et pendant que l'on s'embrassait à corps perdu, que je goûtais une fois de plus aux joies de ses lèvres, Pénélope me caressait avec un amour absolu pour mon corps, mes seins, mon dos, mes hanches, mes cuisses – l'intérieur de celles-ci surtout. Puis, fatalement, par la force des choses, elle arrivait, encore et toujours, à l'origine de mes envies, à ce monde languissant d'où coulait à flots mes vices et mes passions inavouées. Elle me guidait du bout de ses doigts dans cette terre neuve, que j'apprenais à aimer, en toute sécurité ; et je me laissais prendre au jeu des obscénités lâchées par passion, parce qu'on en veut toujours plus pendant ces moment-là.

C'était un plaisir que je voulais partager avec elle, que je voulais vivre à deux ; je m'étais quelque peu redressée, et un mince filet de salive, d'une vulgarité sensuelle, reliait simplement nos bouches. J'avais plongé mes yeux dans les siens, et le moment d'après, je me relevais complètement.

Pénélope était avachie, dans ses draps, dans ses oreillers, les pommettes rosées par la chaleur, le désir, et tout ce qui fait que l'on aime la nudité de l'autre. Je m'étais positionnée doucement, langoureuse et lascive, mettant l'une de ses jambes par-dessus la mienne, et l'autre mienne en dessous de l'autre sienne ; et l'on formait un enchevêtrement de membres, où nos intimités respectives étaient trop proches l'une de l'autre. J'étais dans une improvisation totale, ne sachant pas vraiment ce que je faisais là, nourrie seulement par les imageries, un peu vagues, que l'on m'avait décrites, rapportées par celles qui avaient osé regarder des films pour adultes.

Et Pénélope se moquait gentiment de moi, pouffait de rire par moment, me regardait d'un air amusé, curieuse de ce que j'entreprenais ; elle s'était cambrée, se tenait sur ses coudes, sans jamais quitter mes yeux des siens. Au fond de ses prunelles brûlait, dans un immense feu de joie, l'envie de rouler ses hanches. Elle avait bien compris ce que je voulais faire ! et le contact fut rapide et prolongé. C'était tiède, humide, d'une douce viscosité, d'une pression très-agréable ; et même si c'était un peu brouillon, elle les roulait très bien, ses hanches, Pénélope ; encore une fois, c'était elle qui menait la danse dans ce massage mutuelle ; je ne faisais que la suivre dans cette folle montée, aussi fulgurante que les précédentes.

Au diable la bienséance et la discrétion, on avait fini l'une après l'autre, dans un cri presque uni, sans retenue, aucune ! Et c'était bien plus jouissif de savoir, peut-être, que quelqu'un, quelque part, pas loin sans doute, aurait pu nous entendre. Une fois l'avalanche passée, les frissons dissipés, je m'étais allongé sur elle, complètement épuisée et rassasiée, toute tremblotante encore et parcourue, de loin en loin, par des secousses voluptueuses.

– Céleste, me murmura Pénélope dans un demi-rire.

– Quoi... je... je m'endors... grommelai-je faussement bougonne.

– C'est très mignon, tout ça, mais tu me baves dessus, là !

– Oh... désolée, dis-je en m'essuyant la joue.

Et après un silence, elle me demanda :

– Tu as bien aimé ?

– J'ai adoré, murmurai-je, et toi ?

Elle me bisa sur le front, fit oui de la tête avec son habituel sourire. Elle jouait avec mes cheveux pendant que je me perdais dans un sommeil profond. J'aimais son odeur, sa chaleur, la douceur de sa peau, son étreinte rassurante ; je me sentais bien, vraiment bien, dans ses bras, bercée par son souffle et le mouvement traînant et répétitif de sa poitrine, qui montait et descendait au rythme de sa respiration lente. C'était une très belle sieste, en somme – doublée d'une très bonne partie de jambes en l'air.

Un vent doux et frais m'avait caressé l'épaule. Quand j'ouvris les yeux, la nuit commençait à tomber, notre sieste s'était prolongé plus que la raison ne l'autorise ; et Pénélope semblait encore profondément accrochée aux bras de Morphée. Je la poussai timidement, essayant tant bien que mal de la réveiller, sans la brusquer. Elle geignit, fit une moue plus que mignonne, et me poussa mollement d'une main maladroite.

Parfois, je ne pense à rien d'autre que toi. (GxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant