14

1.2K 193 8
                                    

Potter - Ginger plutôt — miaula et s'immobilisa comme surpris du son qu'il venait de produire, oreilles en arrière. Il renifla la main de Drago près de lui et s'assit, enroulant sa queue autour de lui.
Il commença à faire sa toilette, passant sa patte sur son museau, un peu maladroitement, mais visiblement parfaitement à l'aise dans sa peau de chat.

Drago l'attira sur ses genoux, récoltant un miaulement indigné, et passa la main doucement sur son dos, écartant les poils épais pour l'inspecter, le front plissé d'une ride soucieuse.
Bien évidemment, la transformation en animal n'avait pas supprimé les blessures, et il examina soigneusement les cicatrices pour s'assurer que son état ne s'était pas aggravé.

Le chat se laissa faire, la queue battant d'impatience. Finalement, Drago le libéra avec un grognement amusé, mais visiblement satisfait de voir que la transformation n'avait pas rouvert les plaies.
— Bon sang, Potter, tu ne tiens pas en place !

Blaise ricana, avec une grimace moqueuse.
— Cesse de le materner, il ne risque pas de rouvrir ses blessures, il y a juste à vérifier que ça ne s'infecte pas après tout. Il m'a l'air en pleine forme !


Drago gonfla les joues, essayant de masquer le léger rougissement qui colorait ses joues. Il préféra ne pas commenter la partie selon laquelle il maternait Potter — officiellement son ennemi d'école — pour grogner.
— On devrait le sortir d'ici maintenant. Avant que ça ne devienne un peu trop agité dans le manoir. Je n'ai pas la moindre envie de croiser ma cinglée de tante...

Les deux garçons échangèrent un long regard inquiet puis Drago hocha la tête résolument. Il attrapa le chat et le serra contre lui avant de se diriger vers la porte.

Alors qu'il s'apprêtait à quitter sa chambre avec Potter sous sa forme animagus, il y eut des cris et des bruits de pas dans le couloir. Le cœur battant, le jeune homme recula d'un pas, échangeant un regard nerveux avec Blaise, serrant le chat roux contre lui, protecteur.
L'animal s'était tendu, et Drago le caressa machinalement, oubliant qui se cachait sous cette forme.
— Tu peux compter sur moi, Potter. Je vais te sortir de là. Je ne les laisserai pas t'avoir...


Cependant, le tapage à l'extérieur de la pièce ne se calmait pas, et Drago n'avait pas vraiment envie de risquer de se retrouver nez à nez avec sa tante cinglée, surtout avec Blaise près de lui et Potter dans les bras. Bellatrix serait capable de vouloir tuer l'animal juste par pure méchanceté.

Blaise lui lança un regard inquiet, déglutissant. Il avait oublié un moment où il se trouvait, et les risques qu'il courait à venir voir son ami. Pour autant, Blaise n'en voulait pas au jeune homme et aurait aimé pouvoir le tirer de cette situation. Drago n'avait pas choisi et semblait aussi terrifié que lui. Il soupira doucement et secoua la tête.
— Tu devrais le garder encore pour la nuit. Sous forme de chat, c'est moins dangereux, et ça a l'air agité, dehors. De toute façon, il est coincé vingt-quatre heures sous cette forme, on a le temps.

Le chat Harry miaula comme s'il était d'accord, sans chercher à se dégager des bras du blond, frottant sa tête contre son menton, et Drago hocha lentement la tête.
— OK. De toute façon, il a l'air en meilleure forme, après tout... Je veux dire, il n'a plus de fièvre ni rien, grâce à la potion. Je pense que... ça devrait aller maintenant.


Ils reculèrent prudemment, s'écartant de la porte, mais gardant l'oreille tendue. Blaise soupira et chuchota.
— Tu crois qu'il se passe quoi ?

Drago ne cacha même pas le mépris qu'il ressentait envers les Mangemorts et il cracha, furieux.
— Ils doivent revenir d'un de leurs massacres ! Ce sont des animaux, et maintenant ils vont piller la cave de mon père pour s'enivrer ! Sauf si... s'il vient.

Blaise lui lança un long regard peiné, et le blond détourna le regard, refusant d'accepter la pitié pour sa situation, serrant les dents. Le chat dans ses bras commença à ronronner doucement et frotta sa tête contre son menton avec plus d'enthousiasme, lui permettant de se détendre légèrement. Cependant, il préféra refuser de penser à la véritable identité de l'animal, décidant que c'était probablement une réaction purement animale, involontaire.

À la place, l'oreille tendue, il murmura.
— Ça a l'air de se calmer, tu devrais rentrer chez toi Blaise. Je vais garder Potter pour la nuit, et demain matin je profiterai de leur gueule de bois pour m'esquiver. Au pire, je dirais que je viens te voir.

Son ami ne put s'empêcher de ricaner, ne retenant qu'une chose de ses mots.
— Tu devrais éviter de l'appeler Potter. Ça risque d'attirer l'attention.

Drago hocha rapidement la tête, en se mordillant les lèvres, tendu, les yeux fixés sur la porte.
— Sois prudent en repartant, Blaise. Ne te fais pas prendre.

Avec un large sourire moqueur, le métis ricana.
— Je suis un Serpentard, je suis parfaitement capable de me tirer de n'importe quelle situation, tu sais ! Et puis, tout le monde sait que nous sommes amis et personne ne voudrait risquer de déclencher la colère de ma mère s'il m'arrivait quelque chose.

Drago ferma les yeux, restant sérieux, caressant le chat. Blaise pensa soudain que son ami avait l'air d'un tout petit garçon effrayé. Il croisa le regard vert de Potter — de Ginger plutôt — et il eut l'impression que le Gryffondor essayait de lui faire comprendre qu'il allait prendre soin de son ami.
Pour autant, Blaise ne fit pas le moindre commentaire, pensant qu'il prenait ses désirs pour la réalité. Potter était peut-être quelqu'un de bien, il était peut-être finalement celui qui allait mettre fin au règne du psychopathe qui terrorisait le monde magique, mais il y avait peut-être des limites à ce qu'il pouvait accomplir.

Il s'approcha de Drago, essayant d'ignorer le regard trop humain, trop intelligent du chat, et lui posa une main sur l'épaule.
— Ne t'en fais pas, Drago. Je vais faire attention et n'oublie pas que tu n'es pas seul, OK ? Tu as des amis, et on fera ce qu'on peut pour toi.

Les deux amis échangèrent un sourire un peu crispé, puis le métis ouvrit la porte et se glissa dans le couloir.


Drago souffla doucement et referma la porte soigneusement, s'adossant au battant les yeux fermés, le chat toujours calé contre sa poitrine. Il tendit l'oreille, redoutant d'entendre des bruits qui signifieraient que Blaise avait des problèmes, se détendant au fil des minutes alors que le silence revenait dans le manoir.

Il se laissa glisser au sol et ricana en relâchant le souffle qu'il avait retenu depuis le départ de son ami. Puis, il fixa le chat, fasciné par ses yeux si verts.
— Ça doit être ça avec tes amis, hein ? La certitude que tu peux compter sur eux quoi qu'il arrive ?

GingerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant