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Lorsqu'ils arrivèrent chez Blaise, Drago eut l'impression que ça faisait des heures qu'ils étaient partis du manoir. Qu'il avait passé la majeure partie de la journée à transpirer dans le petit bois qui bordait la propriété des Malefoy, puis dans les champs qui conduisaient jusqu'à la demeure Zabini.

Blaise habitait un imposant pavillon — une résidence bien trop grande pour être qualifiée de simple maison, mais plus petite que l'immense manoir des Malefoy. Ginger s'arrêta net et observa les environs, visiblement impressionné. Drago le rejoignit et ricana.
— Ba alors Po... Ginger ? Pas habitué aux maisons dignes de ce nom ?

Le chat lui lança un regard mauvais, et Drago put presque reconnaître l'expression agacée de Potter, ce qui le fit ricaner, satisfait.


Leur échange fut interrompu par Blaise, qui vint les accueillir avec un large sourire.
— Drago, et... son chat. Je ne pensais pas vous voir ?

Le blond cligna des yeux, puis jeta un bref coup d'œil autour de lui, la situation lui revenant pleinement en mémoire. Il hésita.
— Tu es seul ?
Le métis ouvrit la porte plus grande et attrapa le poignet de son ami pour l'attirer à l'intérieur.
— Ma mère est en voyage. Encore. Donc, à part quelques elfes, je suis seul. Qu'est-ce qui se passe ?

Drago humecta ses lèvres puis souffla, indécis.
— Je... On dirait bien que je déserte.

Le miaulement satisfait de Ginger fit glousser Blaise, brisant l'instant dramatique de la déclaration de Drago. Ce dernier leva les yeux au ciel, mais un léger sourire joua sur ses lèvres et il ne put s'empêcher de rire lorsque Blaise l'attira dans une étreinte amicale, les yeux brillants.
— C'est la meilleure nouvelle qui soit ! Je craignais qu'il t'arrive quelque chose, on sait tous les deux que tu es un insupportable snob, mais que tu n'es pas un criminel !

Le blond grogna, faussement agacé, mais ne pouvait pas cacher son soulagement face à la réaction de Blaise. Ginger était assis près d'eux, la queue enroulée autour de ses pattes, observant l'échange avec un air supérieur — à moins que ce ne soit l'expression habituelle d'un chat.


Blaise leur fit signe de le suivre, pour les conduire dans sa chambre. Si Ginger regardait autour de lui avec attention, découvrant les lieux, un peu curieux de voir où un de ses camarades vivait, Drago semblait connaître parfaitement les lieux.
La chambre de Blaise était aussi grande que celle de Drago, mais bien plus chaleureuse. Contrairement au Manoir Malefoy, il y avait des photographies — sorcières ou non — avec sa mère et avec d'autres jeunes de son âge. Il y avait des bibelots également, qui semblaient avoir une importance sentimentale pour son camarade.
Son bureau était un joyeux désordre, et il avait une petite bibliothèque emplie de livres colorés, loin des stricts grimoires identiques et parfaitement alignés présents chez Drago.

Le métis se laissa tomber sur son lit avec un soupir satisfait.
— Explique-moi tout.

Drago détourna le regard, un peu mal à l'aise, avant de s'expliquer.
— Ma mère m'a suggéré de rester en retrait. De ne pas revenir. Je sais que je risque d'être convoqué, mais je... je ne peux pas lui faire face encore. Je n'ai pas eu vraiment à me poser la question, j'ai sauté sur l'occasion.

Blaise lui jeta un regard grave, bien loin de son air rieur habituel.
— Et tu as bien fait ! T'obliger à être marqué était... stupide.
Drago grogna, jetant un coup d'œil en coin en direction de Ginger, qui ne bougeait pas, écoutant attentivement.
— Mon père était en prison ! Ma mère était au milieu de ces... monstres ! Je ne pouvais pas juste les abandonner !

Ginger s'approcha vivement et se câlina contre ses jambes, comme pour lui faire comprendre qu'il n'avait rien à se reprocher. Blaise observa l'interaction en silence, un rictus moqueur aux lèvres avant de désigner le siège de bureau à son ami.
— Ne reste pas debout planté devant moi, comme pour te justifier !

Le blond renifla, et se laissa tomber dans le fauteuil désigné. Aussitôt, Ginger sauta souplement pour atterrir sur ses genoux, ronronnant. Malgré lui, Drago glissa les doigts dans la fourrure épaisse et commença à le caresser, presque machinalement.
Le rictus de Blaise s'élargit et il se pencha vers eux, définitivement amusé.
— Tu as conscience que cette bestiole agit comme ton familier ?

Ginger émit un léger grognement, sans pour autant s'écarter des doigts de Drago qui le grattouillaient. Ce dernier fusilla son ami du regard.
— C'est Potter, Blaise ! Pas un animal magique qui pourrait devenir mon familier.
— C'est la forme animagus de Potter, nuance. Et... Ginger ici présent agit comme un familier.

Drago grogna, agacé et presque au même instant, Ginger feula, gonflant le poil en lançant un regard meurtrier en direction du Serpentard affalé sur son lit. Ce dernier ricana, moqueur.
— La preuve. Vous êtes parfaitement synchronisés !
— Oh par Merlin, Blaise !

Ce dernier se redressa, et leur adressa un petit clin d'œil.
— Laisse-moi te donner mes arguments, et ensuite, tu pourras me dire que j'ai tort si tu peux. Ou me donner raison, bien évidemment.

Drago baissa la tête pour regarder le chat sur ses genoux, et il croisa le regard vert. Il leva un sourcil interrogatif, et Ginger émit un léger miaulement d'approbation. Ignorant le sourire satisfait de Blaise, il hocha vaguement la tête.

Le métis prit tout son temps, se redressant tranquillement, avant de les regarder d'un air sérieux. Il sourit plus largement en voyant la queue du chat battre ses flancs nerveusement en signe d'impatience.
— Déjà... Le familier choisit son sorcier. Sur ce point, vous ne pouvez pas nier ni l'un ni l'autre que vous êtes incapables de vous ignorer. Sans compter que tu n'as pas hésité à t'interposer pour sauver Potter, et que lui n'a pas bronché pour t'accepter. J'étais là, donc, tu ne peux pas dire le contraire. Il te faisait confiance, n'est-ce pas ?

Drago fronça les sourcils sans répondre, mais Ginger émit un léger miaulement approbateur, tête penchée, attendait visiblement la suite.
Blaise hocha la tête.
— Second point. Le familier n'en fait qu'à sa tête. Quoi que certains puissent penser, l'animal est totalement libre et n'est pas du tout contrôlé par son sorcier. Sur ce point... Potter est définitivement un électron libre ! Sans compter que le familier accroît la puissance de son sorcier...

GingerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant