Neverland

Chapitre 3

Je reprends conscience seulement quelques secondes après mon étourdissement.

La douleur envahit bientôt mon corps entier, le souffle court je redresse le visage pour croiser le regard de Peter, les garçons semblent aussi paniqués que moi.

Le brun que Peter a commandé pour ramener des feuilles de cocotier, revient en courant, tendant du bout du bras lesdites feuilles.

-Ne bouge surtout pas la nouvelle ou tu pourrais nous tuer tous les deux.

-Elle est d'une naïveté affligeante, murmure un jeune enfant au groupe de garçons.

Le blond se jette à genoux devant moi, dégainant le couteau à sa ceinture, il coupe d'un geste sec la corde qui lie mes deux mains ensemble.

-Aller, debout sur tes pieds la nouvelle, maintenant !

Peter tire d'un coup sec sur mon bras intact et me voilà en un claquement de doigts sur mes deux pieds. Autour de moi, les sons se mêlent aux images, des murmures des garçons aux visages tordus d'inquiétude. Un filet de bave échappe d'entre mes lèvres sans que je ne puisse le retenir. Ma gorge est sèche et mes yeux brûlent d'une chaleur que je n'avais jamais ressentie auparavant.

-Tu peux marcher ?

Sous moi le sol tangue dangereusement et avant même que je ne puisse articuler un mot, je m'effondre de tout mon poids dans les bras du blond.

Au réveil, je suis confortablement allongée dans un lit à la couverture fine. Mon front est chaud, mais la crise de tout à l'heure semble être passée. En observant mon bras, je m'aperçois que les boursouflures sont toujours présentes ainsi que la couleur rouge vive des brûlures.

-C'est un chenille venimeuse.

Je sursaute au son de la voix qui se trouve derrière moi, en me tournant j'aperçois le brun qui assistait Peter juste avant que je ne m'évanouisse.

-Tu touches souvent les animaux venimeux aux couleurs éclatantes qui signalent tel un énorme panneau rouge qu'elles sont mortellement dangereuses ?

Un léger rictus nait sur ses lèvres tandis qu'il arque un sourcil.

-Je ..Merci. 

Je suis extrêmement gênée par sa remarque, il faut dire que je n'ai jamais réellement été me balader en forêt avec mes parents. Je ne suis pas non plus passionnée par la faune des forêts tropicales.

- Mon nom à moi c'est Alex.

-Merci Alex.

La conversation fait place à un silence seulement interrompu par les oiseaux gazouillants à l'ombre des arbres.

Alex se gratte l'arrière de la tête comme si il puisait au plus profond de lui des souvenirs importants.

-Tu as faim ? Soif peut-être ?

-Non merci, repoussais-je la panière de fruits qu'il me tend.

Le brun soupire.

-Tu t'appelles comment ?

Je lève les yeux et pour la première fois mon regard croise le sien, aussi chocolat que ses cheveux courts.

-Alice.

Une soudaine vague de douleur traverse mon bras puis tout mon corps comme une décharge électrique.

-Tu devrais avaler quelque chose, la brûlure ne va pas partir toute seule. Et le seul traitement que l'on ait contre ces piqûres est un sérum magique mis au point par Peter.

-Magique ? murmurais-je.

Je camoufle une grimace de douleur puis scrute attentivement Alex de la tête aux pieds.