Chapitre 8

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Quelques heures plus tard, alors que le sommeil me fuit, Alex apparaît. Posant son bras contre la chambranle de la porte et toisant Peter d'un regard curieux.
Je repousse le drap fin et me hisse hors du lit pour le rejoindre sur la pointe des pieds.

-Comment te sens-tu ?

Son regard me scanne si profondément qu'il pourrait tout aussi bien poser son regard sur mon âme.

-Peter m'a guéri grâce à la magie.

Un sourire léger naît sur le coin de mes lèvres.

Le brun se contente de me fixer en arquant un sourcil, croisant ses bras sur son torse d'un geste défensif. Finalement ses yeux se plissent et il lâche un rire nerveux en passant sa main dans ses cheveux courts.

-Pour une fois qu'il se montre gentil et utile à la fois, je suis surpris !

Notre discussion est brusquement interrompue lorsque je vois Sullivan courir vers moi en criant à pleins poumons.

-Alice !

Avec un naturel déconcertant, je m'accroupis à sa hauteur et ouvre mes bras pour qu'il vienne s'y nicher. Ses petites mains se joignent dans mon dos pour me faire un gros câlin.

-Je n'ai pas pu te remercier pour la dernière fois, s'excuse-t-il son visage contre ma poitrine.

-Ce n'est pas grave, le rassurais-je.

Le petit garçon me serre une dernière fois contre lui avant de détaler en direction de son groupe d'amis.

-Il est trop adorable, murmurais-je un sourire niais sur les lèvres.

Alex marmonne dans la barbe qu'il n'a pas en haussant les épaules.

-J'ai faim tu viens ? 

Le repas, qui ma foi est cent mille fois meilleur que le premier que j'ai eu, se déroule en silence jusqu'à ce que Peter nous rejoigne le regard dans le vague et les yeux encore fatigués.
Face à mes moqueries, il me fusille de ses yeux profonds avant de faire naitre un sourire narquois sur ses lèvres. Sans un mot il pointe du doigt le terrain de combat boueux dont toute l'herbe a été arrachée puis se lève en m'incitant à faire de même.

-Hors de question que je me batte contre toi.  

-Je t'offre une chance d'apprendre, ce serait de la folie de refuser, glousse-t-il en glissant ses mains dans les poches de son pantalon de toile.

Avec hésitation je jette un regard à Alex qui m'encourage d'un clin d'œil.

-Ok, soufflais-je.

L'entrainement est éprouvant et ma condition physique fait peine à voir. Je perds mon souffle en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et je m'aperçois vite que Peter ne me prend pas au sérieux. Il ne fait que jouer avec moi. Ses attaques sont gentillettes voir presque insultantes. J'essuie la sueur de mon front en marmonnant une volée d'insultes.

-Arrête de t'amuser, grondais-je.

Il arque un sourcil curieux puis croise ses bras dans son dos.

-Frappe moi.

Je retiens difficilement un soupir excédé, je suis incapable de le toucher, il bouge beaucoup trop vite pour moi. Mes tentatives sont vaines et je m'étale par deux fois dans la boue.

Peter me jauge du regard, un air vicieux masquant son visage. Il a l'agilité et la vitesse d'un tigre. Sa façon de se déplacer sans effort pour éviter mes assauts est insultante, il parait aussi léger qu'une plume et ses cheveux ondulent dans le vent au rythme de ses bonds et de ses esquives. Aucune goutte de sueur ne perle sur son front, ce combat est perdu d'avance.

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