Chapitre 9

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Depuis mon réveil, je n'ose pas bouger un seul petit doigt de peur d'être contaminée par tous les microbes et saletés qui traînent dans cette cellule sale et impropre. Presque comme pour me dégoûter davantage un rat rongé par la moisissure et les tiques vient de me passer sous le nez avant de s'enfuir de la cellule en me narguant.

Ma première rencontre avec le Capitaine Crochet reste sans nul doute très douloureuse pour l'arrière de mon crâne. Pour mon plus grand désarroi je dois avouer que son visage aux traits fins est beaucoup plus séduisant que ce que laisse deviner le récit de James Matthew Barrie.
Monsieur Mouche lui, ne change pas beaucoup de l'image que je me faisais de sa personne. Il arbore une marinière, un bermuda bleu marine et son éternel bonnet rouge à la laine rongée par le sel de mer.

Après d'interminables minutes de silence, qui pourraient tout aussi bien être des heures. Des bruits de pas résonnent non loin de moi sur le bois vermoulu, et un pirate barbu surgit de l'ombre pour me forcer à sortir de ma cage à rats.

-Espèce de brute, vous me faites mal !

Le pirate ne m'adresse même pas un coup d'œil et resserre son poing autour de mon bras en me tirant toujours plus fort à sa suite.

Après avoir gravis une volée de marches nous déboulons sur le pont au milieu de l'équipage qui s'affaire à nettoyer et entretenir le bâtiment. Nous marchons sur quelques mètres, attirant con mon gré l'attention de certains hommes.

-Starker ? Qui est cette ravissante demoiselle, sa peau est blanche comme la porcelaine des poupées.

L'inconnu saisit ma main et me tire vers lui. Ses doigts rugueux et noircit par la terre me répugnent et j'esquisse une grimace en ravalant des insultes. Son haleine immonde vient me pique les narines, il empeste l'alcool.
Immédiatement les multiples souvenirs de mon père saoul me reviennent en tête, la peur saisit mes entrailles et semble danser la salsa dans mon estomac me provoquant des nausées et des douleurs.
Sans le brusquer je tente de le repousser en gardant mon calme. Ne contrôlant pas tous ses mouvements avec lucidité il pose sa main gauche au creux de mes reins et un violent frisson de dégoût me secoue.

-Lâchez-moi.

J'appuie contre son torse du plat de ma main et ce poivrot ne tarde pas à vaciller puis tomber par terre, ivre mort.

A petits pas je recule mais me heurte à un nouveau pirate qui attrape mon poignet droit entre ses doigts, venant déposer ses lèvres pleines et desséchées sur ma peau.

-Hmm, ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu d'aussi fraîche et jeune. Comment t'appelles-tu ma petite ?

Dans un mouvement direct sa main libre descend le long de mes cuisses et soulève le rebord de la longue chemise de nuit que je porte.

-Arrêtez !

Autour de nous plusieurs moussaillons explosent de rire en portant une bouteille de rhum à leur bouche. Cette situation a raison de mon calme et je sens mes yeux me brûler, signe que je ne vais pas tarder à craquer.

-Cessez de vous amuser. Je ne veux pas que vous me l'abîmiez.

Une nouvelle main, plus douce cette fois, m'arrache aux bras de mon deuxième assaillant. Doucement mon visage se retrouve contre son torse et ses vêtements rouge pourpre surmontés de fine dentelle.

-Tout va bien ?

J'attrape le rebord de sa veste pour me retenir de flancher en relevant timidement mon visage vers le haut.

NeverlandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant