Chapitre 15

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En soupirant je zappe sur la chaîne des infos, sept Juillet 2034. Jour de mon dix-neuvième anniversaire. Mais ça c'est rien ! C'est enfin les grandes vacances pour mon plus grand bonheur.

Finis les cours de maths avec les exponentielles de base e et les heures de français catastrophiques à rédiger des dissertations sur un bouquin que je n'ai même pas lu. Je vais enfin pouvoir profiter de ces vacances bien méritées pour voyager grâce à l'argent que j'ai amassé ces deux dernières années de travail.

Couchée comme une larve sur le canapé je peine à me lever. Le travail hier soir fut rude et j'ai travaillé bien plus longtemps que d'habitude.
Je me lève et m'étire longuement en lâchant un grognement de plaisir.

-Aller courage.

Je tire les rideaux et ouvre les fenêtres de manière à aérer toutes les pièces. En montant sur mon petit balcon je sens la chaleur matinale de ce début de juillet caresser ma peau de ses doux rayons de soleil. Il fait déjà très chaud c'est une belle journée qui s'annonce.

Je redescends prendre mon petit déjeuner en chantonnant devant la télévision qui affiche le réveil du matin avec les derniers tubes de l'été.
Après une longue et délicieuse douche fraîche j'enfile une robe dos-nu kaki et brosse mes cheveux qui finiront bien par sécher à l'air libre. Avec ce temps l'eau va s'évaporer en un claquement de doigts !

Mes écouteurs vissés dans les oreilles, je sors sur le palier en refermant la porte derrière moi, un panier sous le bras. Ce n'est pas parce que je suis seule que je ne compte pas m'offrir un petit plaisir pour mon anniversaire.
Lorsque je pousse les portes de la boulangerie-pâtisserie, une délicieuse odeur de pain chaud et de croissants au beurre me chatouille les narines, c'est absolument divin.
Devant les chocolatines je ne peux résister à l'envie de planter mes dents dans l'une d'entre elles.

-Rajoutez-moi deux comme ça si il vous plait.

La vendeuse, une blonde dont les longs cheveux blond sont tressés en une natte parfaite, me sourit.

-Ce sera tout ?

-Oui.

Je paye et récupère mes achats en lui souriant.

-Merci beaucoup, bonne journée.

Dans la rue le vent chaud s'engouffre dans mes cheveux déjà presque totalement secs. En traversant la route je remercie le conducteur de la voiture qui s'est arrêté pour me laisser passer et ne remarque pas l'homme qui arrive du trottoir d'en face d'un pas pressé. Sans même chercher à m'éviter, son épaule me percute et je jure en rattrapant ma boîte de pâtisseries qui évite de justesse de finir en crêpes sur le passage piétons.

-Vous pourriez regarder où vous al...

En me redressant, ma voix reste bloquée dans ma gorge pendant que dans mon estomac mes entrailles se nouent douloureusement.

-Alice ?

Je fixe son visage comme une attardée et retrouve soudain l'utilisation de mes jambes. Le garçon me sourit de toutes ses dents tandis que j'esquisse deux pas en arrière et observe du coin de l'oeil ma maison au coin de la rue. Si je cours assez vite.

-Je t'ai manqué ?

Ma bouche se referme et je détale en courant vers chez moi. Au bord de la crise cardiaque, je verrouille la porte d'entrée avant de m'écrouler assise adossée à celle-ci.

-Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu.

Je passe ma main sur mon front en inspirant profondément. Au même instant on frappe à la porte, et mon souffle meurt dans ma gorge.

NeverlandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant