Neverland

Chapitre 17

-Tu as vu comme elle me parle ? Gémit Wendy en s'accrochant aux vêtements de Pan.

Je reste bouchée bée devant tant de mise en scène. Premièrement parce que ce crétin l'a suivi pour tenter de la résonner et deuxièmement parce que cette peste en couche culotte tente de retourner la situation à son avantage. Le plus blessant pour moi restant les mains de Peter sur ses épaules qui semblent essayer de la réconforter.

-Je te parle comme je veux, grommelais-je.

Peter me lance un regard mauvais avant de reporter des yeux plus doux sur la jeune fille.

-Écoute Wendy, sans elle on est tous destinés à mourir.

La petite peste lâche un long soupir en cachant son visage dans ses mains.

-Sans vouloir enfoncer le clou, c'est bien ta Wendy qui m'a renvoyé sur Terre.

Agacée, je frappe le sol du pied en croisant mes bras sur ma poitrine.

-C'est moi qui l'ai renvoyée !! Crache Wendy, ça fait de moi la méchante ? Toi tu l'as bien utilisée comme monnaie d'échange.

Immédiatement je sens toutes les couleurs quitter mon visage. Une rage nouvelle est en train de naître au plus profond de mon estomac.

-Tu es déjà venue sur Neverland ? Demande Alex.

Malheureusement pour lui je coupe court à cette conversation avant que la situation ne dérape. Le menton haut et le regard dédaigneux je tourne les talons et m'engouffre dans ce qui était autrefois ma cabane. Pour ma plus grande surprise rien à l'intérieur n'a changé. Mon lit est tiré à quatre épingles et le placard est encore à moitié ouvert.

En soupirant je dépose mon sac à dos et m'étale sur le lit. Bon dieu je suis déjà fatiguée.

-Alice ?

Je peine à me redresser sur un coude pour découvrir le visage de Peter dans l'encadrement de la porte. Finalement déçue que ce ne soit que lui, je me laisse retomber sur les couvertures.

-Tu n'es pas avec Wendy ?

-Elle ne se sent pas très bien, je préfère la laisser se reposer.

-Tu es vraiment trop adorable, qui l'eu cru ?

Peter rit jaune en s'avançant dans la cabane lentement, comme s'il pénétrait un temple qu'il n'avait osé violer depuis longtemps.

-Tu ne t'es jamais posé la question de ma disparition ?

-Pas vraiment, ricane le blond, mais Wendy est incapable de me mentir. Elle a avoué seule.

Ces paroles crues heurtent ma poitrine qui devient anormalement douloureuse.

-Abruti.

Je cache mon visage dans mes bras et me retourne pour conclure cette conversation.
Derrière moi Peter s'assoit sur le lit, le faisant s'affaisser sous son poids.

-Arrête ! On va basculer.

-Je ne suis pas gros !

-C'est ça.

-Alice !

-Peter !

Sans me laisser le temps de m'écarter il attrape mon menton entre son pouce et son index, m'obligeant à tourner la tête.