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 Cléore

Il s'était endormi. Nous étions rentrés à l'appartement, nous n'avions pas trop parlé, encore ahuris par tout ce qui s'était passé dans l'après-midi. Puis, il avait pris une douche et s'était mis au lit, extrêmement fatigué. Je le regardais sur le pas de la chambre, le coeur battant. J'étais passée par tellement d'émotions : la peine, la colère, la peur... l'amour. Je n'imaginais ce que ça avait dû être pour lui : le fait que le mauvais esprit se détache de son âme, alors qu'il s'acharnait à prendre possession de son libre-arbitre. Il ne méritait pas ça. Je commençais également à sentir la fatigue m'envahir mais je me souvins que je devais rassurer Mamie sur tout ça, alors je l'appelai, à voix basse, dans le salon : 

- Allô ? dit-elle, d'une petite voix.

- Mamie ? Tout va bien ? C'est bon pour Raphaël, tout est réglé, il est ici.

- Il s'est passé quelque chose ?

- Oui. Mais tout va bien maintenant. Cette chose qui était en lui quelle qu'elle soit était vraiment puissante.

- Je ne te le fais pas dire ma puce. Je suis éreintée ! Le principal est qu'il en soit délivré maintenant.

- Je vais purifier l'appartement d'ailleurs, après mon bain.

- Sage décision. Tu sais quoi ? Je pense à cette personne qui a manigancé tout ça. Je n'aimerais pas être à sa place en ce moment.

- Pourquoi ?

- Parce que oui, cette chose est sortie de Raphaël mais il va repartir là où on l'a appelé.

Chelsie.

- Hmm. Je vois. 

- Ça te ne concerne pas Cléore. Tu as fait ce qu'il fallait pour l'être que tu aimes. La personne qui a fait ça n'a que le retour juste des choses : il ne faut pas jouer avec la magie noire.

- Hum oui.

- Je te laisse ma puce. Bonne soirée. À bientôt et prends soin de toi, de vous deux.

Je lui rendis la pareille et raccrochai, en proie à une certaine angoisse. J'avais fait ce qu'il fallait, tout ce que je pouvais pour sauver Rapha. Chelsie était derrière tout ça. Si cet esprit revenait vers elle, tant pis pour elle. Elle l'avait mérité : elle désirait tout détruire, nous deux, à moi et Rapha. Il avait failli se tuer à cause de cette m**** alors c'était son problème. 

Pour me calmer, je pris une longue douche bien chaude, en tentant de me régénérer d'énergies positives. Cela eut l'effet escompté après avoir purifié toutes les pièces avec la sauge que Mamie m'avait donnée avant mon départ. 

Je dus m'assoupir un moment dans le canapé car une lumière blanche alerta mon cerveau.

Je plissai les yeux essayant de comprendre le phénomène et une silhouette blanche commença à se dessiner. 

Un homme on dirait. Grand. Il était tellement lumineux que voir ses traits étaient impossibles. Il était fait de brillance, de majesté. Pétrifiée, je ne pouvais même plus cligner des yeux tant j'étais envoutée par cette beauté céleste.

Il s'avança vers moi et m'enveloppa de lumière. Je sentis une explosion d'amour, de paix, une harmonie telle que j'en eus le coeur gonflé et des larmes qui coulaient par ce trop pleins d'émotions.

Ça ne dura que quelques minutes ou secondes. Je me rappelai soudainement d'une scène familière quand j'étais plus jeune dans l'année de mes treize ans. J'avais aussi perçu une manifestation angélique ou divine ou céleste, je ne savais comment l'exprimer. 

Murmures 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant