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PDV Rapha

Je tentais de me concentrer sur les cours l'après-midi mais sans succès. J'étais éreinté. Et puis j'avais ce pincement au coeur au sujet de Cléore... Elle ne me disait pas tout mais qui suis-je pour la blâmer ? Je lui mentais autant au sujet de Chelsie : je ne voulais pas qu'elle s'attarde encore sur ce problème. La jalousie ne faisait pas partie de ses gros défauts mais je savais que ça pouvait changer si je lui parlais d'elle. Et puis je refusais d'ajouter à son stress...

Je savais qu'en ce moment, elle était pas dans son assiette. Elle était toujours hantée par des esprits oui, sauf qu'elle n'était pas aussi effrayée qu'il y avait quelques jours. Elle se renfermait et même à moi et bordel je détestais ça...

Je n'arrêtais pas de penser à sa confession. Ce moment était si intense et sincère. J'avais l'esprit ouvert et je l'avais cru de suite car ce monde n'était pas aussi rationnel pour que l'amour que je ressentais envers elle était aussi extraordinaire. A partir de là, on ne s'était plus quitté. Au fil du temps j'avais découvert des facettes d'elle que personne d'autre ne voyait.

Je l'aime.

Alors pourquoi je sentais autre chose surgir en moi lorsque Chelsie passa devant moi en roulant des hanches avec ses copines ? C'était bizarre, le cours était fini et j'avais l'air perdu, là, en la regardant s'éloigner. Je secouais ma tête, relevais mes mèches qui tombaient, ramassais mes affaires et sortis.

L'air frais me fit du bien.

- Hé mec, y'a une soirée samedi chez Eric pour fêter la fin des cours, lança Sam, en m'apercevant. Tu viendrais avec ta copine ?

Je mis un moment à répondre.

- Euh je sais pas, peut-être bien.

- Adam vient avec Nina, vous ne serez pas les seuls en couple, insista-t-il.

- On verra, passe une bonne soirée !

- Merci toi aussi !

Je marchais tranquillement en pensant à cette invitation. Je n'étais plus un grand fan de soirée mais bon ça serait la première où je viendrais en couple avec Cléore et puis ça pourrait nous divertir car on n'avait pas le temps de sortir...

Enfin, si je suis plus en forme que maintenant...

J'étais ensommeillée en passant la porte de notre appart'. Cléore lisait dans le fauteuil et leva la tête en m'entendant entrer.

- Hey, fit-elle d'une voix douce avant de me faire un câlin.

Je lui rendis son étreinte et lui fis un bisou sur la joue.

- T'as l'air vraiment fatigué... J'espère que tu n'es pas malade, dit-elle en me regardant attentivement.

- Une carence en fer je pense, faudrait que je passe à la pharmacie en fin de semaine.

- Hmm.. J'ai commandé une pizza pour ce soir. Tu veux regarder la télé ?

Je me pose dans le canapé et l'invite plutôt à se blottir dans mes bras.

- Désolée, fit-elle en se dégageant brusquement, ce qui m'éveilla instantanément.

Jamais elle ne s'était dérobé de la sorte avec moi.

- Désolée, répéta-t-elle, en évitant mon regard. Mais c'est que... tu sens toujours...

Malgré moi, je sentis une grosse colère jaillir en moi.

- Putain mais tu te rends compte que tu m'as repoussé la !? criai-je, subitement.

Ce sentiment de rejet m'avait sorti de mes gonds.

Elle écarquilla les yeux, comme si mes paroles l'avaient blessées.

- Ce n'est pas toi, mais ce parfum de merde là ! D'ailleurs c'est qui la meuf ? renchérit-elle, énervée à son tour.

- C'est juste son putain de parfum ! Pourquoi tu me piques une crise là?

- Peut-être parce que tu me dis pas la vérité !

- Ah, comme si toi tu me cache rien ! ajoutai-je, hors de moi.

C'était comme si la colère me rendait plus vivant que ces derniers temps...

- Moi au moins, je pue pas le mec, acheva-t-elle en se dirigeant vers la chambre.

Je la poursuivis, et lui pris son poignet.

- Je t'ai dit que c'était réglé, dis-je, gravement.

Elle leva les yeux au ciel et rétorqua :

- Va te doucher. Et on en reparlera.

Piqué au vif, je pris un caleçon et un T-shirt et claquai la porte de la salle de bain.

* * *

PDV Cléore

J'étais stressée durant le reste de la journée. Je détestais cette distance entre nous. Et j'avais un mauvais pressentiment.

J'étais arrivée à l'appart une heure avant lui car je finissais plus tôt. Je m'étais empressée d'appeler ma mamie qui était médium aussi pour qu'elle me donnât un coup de pouce pour l'ombre et cet aura noire qui semblait suivre Raphaël.

Mais elle n'avait pas répondu. Et ça m'inquiétait un peu. Elle avait dû oublier son portable. Je lui avais laissé un message disant de me rappeler, pris une douche et avais lu en attendant mon copain.

Je n'aurais pas pensé qu'on aurait eu cette dispute. Mais c'était de ma faute car je n'avais pas su résister à l'odeur néfaste de ce parfum et je m'étais dégagée comme si j'étais oppressée. Maintenant je me sentais mal mais avais hâte qu'il terminât de prendre sa douche et de se débarrasser de cette odeur de meuf.

Je m'inquiétais car son visage était aussi fatigué qu'avant. J'angoissais car je voyais toujours ce truc sombre autour de lui. Et j'étais dépassée car il ne me disait pas la vérité pour Chelsie car je savais que c'était elle.

La sonnette interrompit ma pensée et je partis chercher la pizza.

Il déambula ensuite dans la cuisine, sans me jeter un regard.

Je n'étais pas habituée aux disputes de couple, on n'avait jamais eu à vivre ça. Jusqu'à maintenant.

- Je suis désolée, tentai-je en allant vers lui.

Il soupira puis me répondis :

- Tu es distante. Si t'as des vues sur quelqu'un d'autre, faut le dire.

Sa voix est dure et sèche. J'eus un coup au coeur.

- Tu doutes de moi alors que c'est toi qui sentait l'odeur d'une meuf ? J'y crois pas ! m'exclamai-je, en prenant une part de pizza.

Je la croquai à pleine dents, sous le coup de l'agacement.

Il ne répliqua plus et on mangeait en silence comme ce midi. Et comme ce midi, voire pire, la distance s'intensifiait entre nous.

Je n'en pouvais plus. Je partis me brosser les dents dans la salle de bain, en essayant de ne pas pleurer. Puis, partis me coucher, ou plutôt ruminer sous la couette.

C'était sans doute stupide comme dispute mais les doutes, le manque de confiance qui s'étaient installés créaient cette irritation et cette rancune envers l'autre, j'en avais conscience.

Peu après, je le sentis s'allonger près de moi et mon pouls s'accéléra tandis que j'attendais son étreinte mais ça n'arriva pas. Il s'endormit presque rapidement, son souffle était mesuré.

J'en restais coite. Ça ne lui ressemblait tellement pas, lui qui était si doux et attentionné avec moi... Je versais quelques larmes, désemparée.

Derrière mes paupières larmoyantes, l'ombre dansait.

* * *

NDA

Salut, merci pour votre patience. Vos avis ? Le rose a viré au gris pour notre couple préféré... Prenez soin de vous. L.



Murmures 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant