PDV Raphaël
Je la regardais et je retrouvais ce sentiment familier de paix en étant avec elle. Je percevais la personne que j'étais ces dernières semaines comme quelqu'un d'étranger qui n'était pas moi. Je me sentais libéré, léger. Petit à petit, je je retrouvais mon énergie, ma vraie personnalité. Cependant la culpabilité me faisait douter : j'ignorais encore où me positionner par rapport à notre relation, je lui avais fait du mal même si c'était involontaire. Je ne pensais pas mériter sa présence pour le moment, tout cela était bien trop récent.
Elle me regardait toujours et je ne pus m'empêcher de lui sourire, je me sentis rougir, c'était très déstabilisant de ressentir ces émotions aussi puissamment qu'avant. Je repensais à Chelsie et aux paroles de Cléore : elle n'aurait que ce qu'elle avait semé. Pour le moment, je devais essayer de me reconstruire et surtout tenter de tout arranger avec ma princesse. C'était la seule chose qui comptait pour moi désormais.
* * *
La rentrée approchait à grand pas. Ces derniers jours étaient agréables. Notre complicité était naturelle et n'avait pas besoin d'être forcée. Ça me rappelait nos premiers instant ensemble où notre lien était évident. On agissait comme deux meilleurs amis, il n'y avait pas de contact physique entre nous. Je voulais nous donner du temps, il ne fallait pas aller trop vite : j'hésitais, non pas parce que je n'étais pas sûr de mon amour pour elle mais parce que je n'étais pas certain de la mériter.
J'avais noté des détails depuis notre retour : elle avait un peu maigri, mais elle semblait plus heureuse si je comparais avec notre situation en décembre. Ses cheveux étaient toujours aussi longs et sublimes, elle était magnifique. Je l'aimais de plus en plus : avoir eu la sensation de la perdre définitivement m'avait fait réaliser combien elle comptait pour moi. Je n'avais jamais eu de jugements sur la fille qu'elle était, au contraire je l'admirais pour ses capacités pour la grande force intérieure qu'elle possédait. Elle avait traversé tant de mauvaises choses juste pour me sauver et j'aurais voulu être capable d'autant pour elle. L'éternité ne serait même pas suffisant pour lui montrer ce qu'elle agissait en moi : elle avait veillé sur moi, même si elle était blessée. Bien qu'elle s'en voulût de ne pas avoir réagi plus tôt, je voyais les choses autrement : elle avait cru m'abandonner alors qu'elle attendait juste un signe pour m'aider. Elle était mon ange-gardien sur cette terre. Je voulais la protéger de la même manière jusqu'à mon dernier souffle.
* * *
- C'est prêt !
Cléore me fit un signe de la main pour m'inviter à venir à table. J'étais en train de jouer à la la console. Elle avait vérifié la cuisson des lasagnes tandis qu'on discutait sur nos cours qui allaient arriver demain. Je n'étais pas vraiment emballé, préférant passer tout mon temps libre avec elle.
- Bon appétit, lui lançai-je, tandis que le fumet de mon plat attisa mon appétit.
- Merci toi aussi.
C'était délicieux. On échangea un regard, ayant la même pensée. Je faisais attention à ce qu'elle mangeât suffisamment maintenant, et il y avait une amélioration. Le temps était grisâtre aujourd'hui comme s'il allait pleuvoir.
- Je pense pas qu'on pourra sortir, on dirait qu'il va pleuvoir, dit-elle tout à coup.
Je la toisai avec surprise : c'est fou comment on était sur la même longueur d'onde parfois. Mais ça ne devait plus m'étonner avec le temps. On était connectés elle et moi.
- On n'a qu'à se faire une après-midi HP ? proposai-je.
Ses beaux yeux noisettes tirant sur le doré s'écarquillèrent de joie. Je n'avais pas besoin qu'elle me donnât sa réponse, j'avais compris.
- Ouiii, alors là oui, ça fait longtemps en plus !
- Super alors.
Nous finîmes de manger dans un silence apaisant. Je notai aussi qu'elle bloquait parfois sur quelque chose d'invisible dans un coin de la pièce mais j'étais habitué à l'idée qu'elle entendait ou voyait des esprits. Je ne pouvais pas la protéger de son don malheureusement, je ne pouvais qu'être un soutien pour elle.
- Tout va bien ? Il y a quelqu'un ? ne puis-je m'empêcher de lui demander quand même.
Elle afficha une mine rassurante.
- Oui il y avait. Je n'ai plus vraiment peur depuis l'année de terminale quand j'ai appris à accepter ma différence. C'est juste que parfois ça me surprend encore.
- Si tu as besoin d'en parler, n'oublie pas que je suis là.
Elle acquiesça timidement et rosit. Elle était si mignonne que j'eus envie de l'embrasser.
- Prépare toujours le film, repris-je, en débarrassant la table. Je vais faire la vaisselle en attendant.
- Yes !
Ça c'était un moment de qualité. Être posé avec elle dans le canapé, à regarder l'un des meilleurs films de tous les temps, observer ses mimiques aux scènes intéressantes et en déblatérer ensuite.
Mais à un moment, je sentis qu'elle était en train de s'endormir. Machinalement, je la rapprochai de moi pour qu'elle puisse dormir plus confortablement, sa tête posé près de mon torse.
Je m'en voulus subitement, pensant que c'était encore trop tôt mais elle me devança en me remerciant doucement avant de s'assoupir.
Juste la sentir près de moi, humer le parfum de ses cheveux et entendre sa respiration m'emplissait d'un bonheur oublié. Plus de part de négativité, plus de pensées nocives m'invitant à me détacher d'elle. Juste un néant agréable qui m'invitait au sommeil également.
Au moment de sombrer, je sentis un malaise, comme si on nous observait à distance.
Mais, avoir Cléore près de moi chassa ce malaise aussi rapidement qu'il était apparu.
Je l'aimais toujours, voire plus qu'avant.
***
NDA
Hey, voici un petit chapitre des pensées de Rapha. Comment va se se passer la rentrée selon vous ? A+ L.
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Murmures 2
SpiritualNeuf mois sont passés depuis le dénouement du décès d'Elysée, sœur jumelle de mon amour Raphaël. Et depuis trois mois je suis a la fac en coloc avec mon petit ami. Et aussi avec diverses esprits qui osent parfois attirer mon attention... Les murmure...