PDV Raphaël
Morose. Voici comment était mon état le lendemain. Je n'avais pas adressé un seul mot à Cleore car je n'en avais pas envie à cause de la scène d'hier soir.
J'étais toujours aussi éreinté et je partis un peu plus tôt afin de faire un saut à la pharmacie pour prendre des vitamines.
Elle dormait toujours.
Je ressentais une certaine rancœur envers elle que je n'avais jamais éprouvé auparavant. Sûrement le fait qu'elle doute de moi ou bien qu'elle ne se livre pas totalement à moi alors que j'essayais d'être le plus doux possible avec elle.
J'avais l'impression de ne pas avoir d'elle ce que moi je lui donnais ...
En venant vers la fac, je croisais Eric qui sortait de sa voiture et il me fit un grand signe de la main.
- T'as l'air fatigué toi, t'as pas dormi de la nuit ou quoi ? dit-il, le ton taquin en levant un sourcil suggestif.
- Une petite baisse d'énergie, éludai-je, tandis qu'on allait en cours.
Il me parla encore de la fête de samedi jusqu'à ce qu'on rejoigne les autres.
Chelsie arriva soudainement avec ses copines et elle me calcula pas pour une fois. Elle avait une robe très seyante qui soulignait ses formes et je me surpris à apprécier ce que je voyais.
Je secouais la tête, un peu choqué par cette pensée. Elle m'horripilait depuis le lycée, ça n'avait aucun sens que je m'intéresse à elle maintenant.
Le cours se passa lentement et j'étais toujours aussi barbouillé.
A l'heure du déjeuner, je pris conscience que je n'avais pas pensé à Cléore, et ça m'effrayait autant que ça m'indifférait.
Que m'arrivait-il ?
* * *
PDV Cléore
Il n'était plus là lorsque je me réveillai et cela amplifia ma tristesse.
Je savais que c'était un peu de ma faute à cause de ma réaction exagérée d'hier mais je pensais que ce matin, on aurait parlé et que tout aurait été effacé.
Or j'étais la, debout dans la cuisine, à écouter ce silence qui me rappelait mes années collège et ma solitude tenace.Je vérifiais si j'avais au moins un message de lui mais rien...
Je ne voulais pas trop aller en cours mais ma bonne raison me persuada de me bouger un peu. Mais tout ce que je voulais était ma rouler en boule et que Rapha vienne me consoler comme il me faisait avant.En arrivant à la fac, je baissais la tête. Je savais que j'avais l'air d'une débraillée avec mon gros chignon ébouriffée et mon teint blafard. Ce que Julie ne manquait pas de me faire remarquer tandis qu'on s'installait en cours en Littérature comparée :
- T'as l'air... fatiguée.
Je hochais la tête et elle n'insista pas. Elle était gentille mais depuis Lily je ne me confiais plus à personne. Surtout que je sentais que Julie avait un certain malaise avec moi quelquefois et je ne savais pas pourquoi j'avais ce sentiment...
Bref la matinée était assez triste. Je vérifiais à midi si mon copain avait daigné me contacter mais non.
Je partis quand même a notre endroit, sur le banc et j'attendis.
Une demi-heure plus tard, je devais me rendre à l'évidence. Il ne viendra pas.
A la tristesse se subjugua un sentiment de colère et j'avais envie de l'appeler afin de lui demander des comptes mais je m'abstins.
Il avait sans doute besoin de souffler.
Je le collais sans doute trop.
Ou bien il avait réalisé que sortir avec une médium n'avait rien de drôle...
Maintenant j'étais stressée à cette idée qu'il pouvait... m'abandonner.
Me laisser tomber.
Ne plus m'aimer.
Je levais mes yeux larmoyants vers les escaliers et je le vis avec sa bande de potes. Je connaissais Éric, Nina et son copain mais pas les deux autres.
Bien sûr mon il était parmi eux et ne sembla pas se soucier de moi.Le pire c'était pas ça.
Le pire était de constater qu'il était en compagnie de Chelsie.
J'étais abasourdie par cette image. Lui qui prétendait la détester au lycée...
Maintenant il parlait avec elle ? Alors qu'il m'avait promis que je n'avais pas à m'inquiéter de ce côté-la ?C'était le contraire de toute logique de les voir aux avec leur bande...
Je pris mes affaires et courus dans le sens opposé, ne souhaitant pas qu'ils me remarquent, le coeur en souffrance.
Je rentrais à l'appartement, excédée. J'étais furieuse contre lui, même si une partie plus raisonnable de me cerveau me disait qu'il devait avoir une explication à ça : un devoir... par exemple.
Ce qui me faisait le plus mal était son indifférence à mon égard.
Des larmes amères coulaient sur mes joues et je décidais daller me doucher afin de me détendre quand il rentrera. Il fallait qu'on ait une discussion lui et moi.
Je n'avais plus confiance en lui.
Et en pensant à ce parfum de Chelsie que j'allais bientôt sentir, je désirais carrément me casser d'ici.Des que j'attendais la porte s'ouvrir, je vins dans le salon.
Il ne me jeta pas un regard.
Il n'avait plus vraiment cet aura noire autour de lui, c'était plus vaporeux.
Par contre, il puait à plein nez.Je pissais les yeux en le fixant et enfin il croisa mon regard.
Je tressaillis devant ses yeux verts.
Eux qui étaient si doux, si clairs, si intenses avec les miens avant, la ils étaient sombre et empreint dune autre flamme.
Il voulut m'embrasser mais je me dégageais.- OK... soupira-t-il. Je vais prendre une douche.
- Oui il vaut mieux, soufflai-je avec hargne.
Il me répondit par un claquement de porte bien prononcé.
Je frissonnais d'appréhension et me laissai tomber sur le canapé.
J'allais lui demander la raison pour laquelle il m'évitait.
J'allais vérifier s'il allait me mentir au sujet de Chelsie.
J'allais bientôt sentir ce qu'il ressentait pour moi désormais.Car l'amour avait laissé place au ressentiment.
La confiance aux doutes.
Et l'espoir à la souffrance.Lorsqu'il revint, il semblait si différent de celui que je connaissais...
Que nous arrivait-il ?
* * *
Nda
Hey, bonne lecture. L.
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Murmures 2
SpiritualNeuf mois sont passés depuis le dénouement du décès d'Elysée, sœur jumelle de mon amour Raphaël. Et depuis trois mois je suis a la fac en coloc avec mon petit ami. Et aussi avec diverses esprits qui osent parfois attirer mon attention... Les murmure...