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* * *

Pdv Cleore

Brisée. Anéantie. Vide.

Mon esprit tourbillonnait dans une souffrance aigüe après avoir les avoir vus. Tous les deux.

Ils sortaient de faire quelque chose tous les d'eux. De sexuel. Raphaël et Chelsie.
Je n'arrivais pas à y croire et pourtant c'était la réalité.

Lorsque j'arrivais à l'appartement, je rangeais tous mes affaires dans la valise et je pris ma voiture pour rentrer chez mes parents de suite. Normalement, on devait prendre la route tous les deux demain mais tant pis, tout était bouleversé maintenant.

Ma vie, mon monde, ma raison...

Je roulais doucement car vu mon état, ce serait dangereux. Malgré tout, ces images d'elle et de lui sortant de cette pièce, et ce qu'ils avaient fait hantaient mes pensées, pire que ces murmures qui forgeaient mon esprit.

Quelques temps plus tard, je me mis à réfléchir à mon arrivée chez moi.
Ils trouveraient ça bizarre que je débarque aussi tôt, il fallait que je m'arrêtais quelque part et que je reprenne la route le matin, histoire de ne pas les affoler.

Une aire d'autoroute se situait à 1km, je décidais donc de stationner là-bas et de dormir un peu.

Je voyais une station-service, un resto et le grand parking que j'attendais.
Je coupais le moteur, verrouillai de l'intérieur et descendais mon siège.

Je sentis mes yeux s'embuer face à tout ce qui s'était passé alors je fermais les yeux.
Des ombres dansaient derrière mes paupières.
Et des chuchotements inaudibles soufflaient dans mes oreilles. Puis, je sombrais.

* * *

PDV RAPHAËL

Je savais que j'avais trop bu lors du chemin du retour vers l'appartement. J'avais évité mes amis et surtout Chelsie. C'était toujours aussi embrouillé en moi sauf qu'un sentiment de frustration mêlée de chagrin m'assaillait de toutes parts : frustration car j'avais mis fin à ce plaisir et chagrin en pensant au départ de Cléore.

Je ne fus pas si surpris en me rendant compte qu'elle était parti. J'étais un peu soulagé d'éviter cette confrontation qui nous aurait brisé.
Quoique... c'était moi qui l'avait brisé...
C'était si contradictoire en moi : je me haïssais autant que ça m'était indifférent.
J'étais comme perdu et j'ignorais comment me retrouver.

Je me laissais tomber sur le canapé et repensais à cette soirée, à comment Chelsie m'avait charmé et ce qu'elle m'avait fait. A cette pensée je sentis mon désir se réveiller mais je l'étouffais aussitôt.
Je voulais autant me satisfaire que me convaincre que c'était malsain.

Ces derniers temps j'avais réalisé que j'étais beaucoup plus intéressé au sexe qu'avant, je savais pas si c'était dû aux hormones, même si j'y pensais avant, ce n'était pas aussi puissant que maintenant.
Mais le pire c'était que ce désir-là me consumait davantage que celui que j'éprouvais pour Cleore.

Notre relation s'était dégradée comme ça d'un coup, et j'étais impuissant face à ça.
La fatigue m'écrasa soudainement et je m'endormis, interrompant le fil de mes interrogations.

* * *

Mal à la tête. J'avais une gueule de bois énorme. Après m'être douché et pris ce qu'il fallait pour atténuer ma migraine, je commençais à rassembler mes affaires pour rentrer.

J'étais triste que Cleore était partie, mais je ne la méritais plus. J'avais merdé alors que ça aurait pas dû être mon genre et plus jamais je jugerais ces connards qui allaient voir ailleurs car j'étais comme eux finalement.

Malgré moi, je restais un peu choqué de constater que c'était avec une meuf que je détestais au lycée. Bordel si c'était mes hormones, rien n'aurait pu m'empêcher de le faire avec Cleore alors pourquoi ça avait autant dérivé ? Pourquoi c'était avec l'autre que j'avais succombé.

Peut-être parce que Chelsie était plus facile à avoir dans ce domaine...

Mon téléphone vibra et alors que je m'attendais à avoir des nouvelles de ma... copine, ce fut tout autre.

Chelsie: on peut se voir la mtn ? Faut qu'on parle

J'étais perplexe face à ça. Je devrais lui en vouloir pour toute cette merde qu'elle avait causé et oui je la détestais quelque part. Mais une part de moi se délectait encore de ce qu'elle m'avait fait découvrir et puis... au point où j'en étais.

Le silence de Cléore était éloquent : c'était fini, le néant.

J'hésitais mais pas suffisamment longtemps, j'étais poussé à lui répondre. A ce qu'elle aimerait me dire.

R: ok t'es dans quel bâtiment ?

C: le 3e porte 113 ;)

R: j'arrive

Je fermais mon sac et mis tout en ordre avant d'aller la voir.

Comme si je me contrôlais plus. Comme si je vivais la vie d'un autre. Comme si elle était devenue une obsession frénétique pour moi.

* * *

Pdv Cleore

Après deux heures de route, je voyais ma maison au loin, et ça me réconfortait. Mes parents m'avaient trop manqué, ma petite sœur. Et ma mamie qui allait sans doute ouvrir sa boutique. Je tâtai le collier en forme de pentacle dans mon cou.

Je fus accueillie par des sourires, des embrassades de Maman Papa et Kaylie. Je me sentais en paix dans cette maison et ça me rappela le rituel pour chasser l'ombre y'avait un an de ça...

- Dépose tes affaires et viens prendre le petit dej avec nous ! Claironna joyeusement ma sœur.

Je hochai la tête, attirée par les odeurs de crêpes, de lait et de céréales.

Bien sûr ils me posèrent des questions sur mes cours, mes "amis", et... Raphaël.

Je répondis difficilement mais tentai de garder la face en disant qu'il allait bien et... voilà.

J'étais épuisée et je montai prendre une douche, le cœur brisé par toute cette situation avec Raphaël. Mais que dire de plus ? Il m'avait trompée et le pire avec... mon ennemie.

Ma sœur me raconta toutes ces histoires de collèges et je fis mine de m'intéresser même si en vérité elle me vidait l'esprit de ma peine pendant un moment.

Puis je me retrouvais seule dans ma chambre et le silence m'accabla.

Le manque s'installa.

Que faisait-il en ce moment ?

Je n'avais plus confiance en lui, c'était comme s'il m'était étranger.

Mais l'amour que j'avais pour lui continuait pourtant à me consumer.

Et pour encore longtemps...

* * *

Hey chapitre chaotique mais tout n'est pas rose dans la vie... un amour pur rencontrera toujours des obstacles néfastes. Mais rares sont ceux qui parviennent à les surmonter.
++ L.



Murmures 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant