Chapitre 12

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Dorian

Je suis réveillé par un rayon de soleil qui me frappe en plein visage. Je plisse les yeux puis, fronce le nez. La lumière est si vive ce matin. J'ai dû oublier de fermer les rideaux, encore une fois. Je change de position et m'aperçois que je ne suis pas seul car, un grognement de bien être s'échappe de l'homme qui partage mon lit. Aussitôt, je suis sorti de ma torpeur, ouvrant grand mes orbes pour identifier l'intrus. La première chose qui m'apparaît est une touffe de cheveux blonds que je reconnaîtrais entre mille. Daryl est allongé auprès de moi. Je me redresse et m'aperçois que nous sommes encore dans la camionnette. Putain ! S'il fait jour, cela veut dire que j'ai passé la nuit ici et que mon père a probablement déjà remarqué mon absence. Je suis dans la merde jusqu'au cou.

C'est sans me soucier de ce qu'il peut ressentir que je secoue le motard avec force. Celui-ci ne semble pas vouloir sortir de son sommeil. En désespoir de cause, je le frappe dans les côtes. Il gronde tout en se retournant face à moi le visage encore endormi. Ses jolies billes vertes prennent un moment à comprendre ce qui se passe. Je dois probablement avoir l'air paniqué puisqu'il se redresse sans pour autant tout comprendre.

— Tu dois me ramener au plus vite, lui crié-je en vérifiant l'heure sur mon téléphone. La course commence dans moins d'une heure. Je vais me faire expulser si je ne me soumets pas à la pesée officielle d'ici trente minutes.

Heureusement que nous sommes déjà habillés, cela nous fera gagner quelques minutes de notre précieux temps. Daryl saute par-dessus les ailes arrière pour atterrir sans grâce sur le gazon. Ses pieds s'emmêlent, ce qui l'oblige à poser une main au sol pour reprendre son équilibre. Malgré moi, j'ai le goût de rire de cette maladresse flagrante qui semble le suivre partout où il va. Il reprend pied et court vers le motorisé, hurlant quelque chose d'incompréhensible. Pendant ce temps, je descends de la boîte et vais me soulager derrière la camionnette. Que je le fasse ici ou là-bas, ce n'est pas une étape que je peux décider d'oublier. Le blond ressort, suivi de près par Carlos à moitié habillé qui tente de mettre son t-shirt. Tout aussi échevelé, le plus jeune ne me salue même pas et prend la place derrière le volant que Pascal occupait la veille.

— Papi n'est pas rentré cette nuit, explique Daryl en me poussant dans la camionnette. On se fie toujours sur lui pour nous réveiller. Je suis désolé, Dorian. J'ai dû m'endormir sans m'en rendre compte.

— Je suis mort, lui réponds-je, le plus calmement possible.

— Chat de gouttière ! Tout est de ma faute. Pourquoi j'ai insisté autant pour te montrer les étoiles ?

Je ne peux retenir un autre rire en entendant son patois. Chat de gouttière ? Mais qui utilise cette expression ? Malgré toutes mes peurs qui remontent en flèche à l'évocation de ce que mon père me fera subir, je ne peux pas lui en vouloir. Daryl est impulsif et ne pense pas à mal. Je vois bien qu'il est mal à l'aise de la situation, alors pourquoi je lui en voudrais davantage ?

Je ferme les yeux pour essayer de me détendre. Il faut que je sois prêt psychologiquement quand mon père m'accostera. Je pense soudain que je pourrais au moins aviser Lana de me sortir ma combinaison afin de ne pas perdre une seconde. C'est à ce moment que je m'aperçois que ma batterie est à plat. J'ai regardé l'heure, il y a moins de dix minutes ! Pourquoi c'est à cet instant précis qu'elle me lâche ? Daryl, qui comprend tout de suite, me remet son téléphone et prend le mien pour le brancher sur la charge de la camionnette.

Ma sœur me répond à la seconde sonnerie de sa voix incertaine. J'ai le portable de Daryl, bien sûr qu'elle ne me reconnaît pas.

— Lana ! C'est moi. Prépare mon équipement. Je serai là dans dix minutes.

Burn outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant